La relance de l'unité de production d'eau minérale EMAG Lala Khedidja, sise au flanc du Djurdjura, dans la localité d'Agouni Gueghrane, demeure confrontée à des difficultés nombreuses. En fait, la réalisation des nouvelles installations de cette ex-filiale de l'ETK (entreprise touristique de Kabylie), rachetée par le groupe Cevital en 2004, n'en finit pas avec le sempiternel problème des oppositions souvent posé par certains habitants de la région. Si les travaux de construction de la nouvelle usine connaissent un taux d'avancement de 90%, le directeur de cette unité, M. Boumali, regrette que « de prétendus propriétaires tentent de bloquer la réalisation du nouveau tronçon du CW 11 (chemin de wilaya), reliant Agouni Gueghrane à Ouadhia et dont le groupe Cevital s'est engagé à prendre en charge l'aménagement sur une distance de 2,5 km ». Les citoyens s'opposant à l'aboutissement de cette nouvelle route invoquent des indemnisations pour expropriation. Chose que la direction de l'entreprise réfute catégoriquement. A cet égard, le directeur de l'EMAG Lala Khedidja, M. Boumali, déclare : « Le nouveau tronçon de cette route a été inscrit par les services de wilaya durant les années 1990, mais il n'a jamais été réalisé. A son arrivée dans la région, Cevital s'est engagé à prendre en charge son aménagement seulement. » En revanche, le groupe de Issaâd Rabrab n'est redevable d'aucune indemnisation. D'autres blocages de même nature persistent également quant à la réalisation des conduites devant raccorder la source à l'usine. Pour venir à bout de ces contraintes, le directeur de cette unité affirme : « Des pourparlers ont été engagés dernièrement avec des comités de villages pour nous aider à dénouer la situation. » Interrogé sur les motivations de ces pseudo-contestataires, M. Boumali pointe un doigt accusateur sur ceux qu'ils qualifient de « dealers, chasseurs de sangliers qui veulent imposer leur loi dans cette région » tout en tirant la sonnette d'alarme et faisant appel à « l'intervention des autorités judiciaires et administratives pour sauver la région où l'échelle de valeur semble renversée ». Le même responsable ne manque pas de mettre en garde contre de tels comportements émanant d'individus ignorant la portée de leurs actes qui risquent de faire perdre à la localité le seul joyau économique dont elle dispose. A ce registre, M. Boumali évoquera les recettes fiscales prévisionnelles dont bénéficiera la commune d'Agouni Gueghrane au démarrage de l'EMAG Lala Khedidja. « Avec les quelque 60 milliards de centimes de taxes qui entreront dans la caisse communale, l'APC sera en mesure de financer tous ses projets de développement local, sans demander les subventions de l'Etat. » Pour mieux étayer ses propos, M. Boumali ira jusqu'à avancer quelques données chiffrées : « Avec cette somme, la commune pourra revêtir ses 30 km de routes à 15 milliards de centimes, construire 20 salles de classe à 2,4 milliards, un collège technique à 15 milliards, 6 salles de soins dans les villages à 1,2 milliard, 5 maisons de jeunes à 3 milliards, réaliser un réseau d'assainissement de 20 km à 8 milliards, ainsi que d'autres ouvrages vitaux pour la commune. La réalisation de tous ces projets permettra aussi à la commune de créer quelque 550 postes d'emploi permanents. » Par ailleurs, l'investissement du groupe Cevital dans cette unité d'eau minérale, dont la date de démarrage est prévue pour octobre prochain, a atteint 780 milliards de centimes, alors qu'initialement il n'était que de 250 milliards. Outre l'eau minérale plate, la gamme de produits de l'EMAG Lala Khedidja comprend aussi des sodas, eau minérale gazeuse et des eaux fruitées (jus). Concernant les capacités de cette unité, il est prévu que les différentes chaînes de production mettent sur le marché trois millions de bouteilles par jour. L'emballage sera également fabriqué sur place. « Une ligne de production des préformes (première forme de l'emballage) sera également installée sur le site » , explique M. Boumali. Actuellement, cette filiale de Cevital compte quelque 500 employés sur chantier, dont une grande partie sera convertie à l'usine, et prévoit la création de pas moins de 1200 autres emplois indirects.
