Achour Bel est le diminutif de Achour Belghezli, journaliste assassiné le 17 février 1996 par les terroristes islamistes. Achour Bel, c'est également le pseudonyme adopté par le journaliste d'El Watan Rachid Hamdad, ami de Achour (Moh Achour pour les intimes), et, qui lui-même est tragiquement emporté par la vague terroriste. Rachid faisait bonne œuvre ; sauvegarde de la mémoire. Moh Achour aurait eu 59 ans aujourd'hui. Mais, il a fallu 19 ans après sa disparition et 15 ans après la réalisation d'une stèle à sa mémoire (et celle de son assistante, Dalila Dridèche, assassinée avec lui), située sur l'axe du campus de Hasnaoua et le stade du 1er novembre et que personne ne remarque tant elle est dégradée, pour qu'enfin un hommage lui soit rendu à l'occasion de la réhabilitation de cette stèle. Un bien modeste monument d'environ 5m2 de granit, et dont la réhabilitation est engagée par deux APC, celle de Taghzert (Béni Douala) commune natale de Moh Achour, celle de Tizi Ouzou et même l'APW ! C'était hier matin. Alors que certains étaient venus pour la récupération de la mémoire, d'autres, par contre, étaient là par devoir de mémoire. Longtemps après que sa veuve eut retiré l'étoffe noire qui recouvrait la plaque commémorative, les amis de Moh Achour étaient encore là, en dépit de la forte averse. Un membre du comité d'organisation a souhaité baptiser un lieu public au nom de Achour Belghezli. Puisse-t-il être exaucé ! Le nom de Tahar Djaout est porté par un minuscule jardin qui fait face à la mosquée et le tribunal du centre-ville de Tizi Ouzou. Mieux vaut oublier que de profaner.
