Cela s'est passé à Aïn Laâlam, une petite agglomération à l'extrême ouest de la wilaya. Selon le communiqué de la police qui n'indique pas le nombre de logements illégalement soustraits, les dossiers des demandeurs avaient été déposés en 2003. Ils n'avaient cependant été reconnus éligibles au soutien de la CNL qu'en 2007. Le ministère de la Solidarité, au regard de la modicité de l'aide accordée à l'époque, avait contribué à en relever le montant. Mais lorsque le projet a été réalisé, le délégué communal n'aurait pas trouvé mieux que de déchoir les attributaires pour les remplacer par d'autres individus qui n'auraient déposé ni dossiers ni qu'en conséquence la CNL ait pu s'enquérir de leur position par rapport à son fichier national. Ils n'auraient versé que 100 000 DA au promoteur pour entrer en possession des logements. L'aspect délictuel aurait été banal si dans l'affaire, selon les enquêteurs, le délégué communal n'avait pas empoché 500 000 DA auprès de chacun des nouveaux bénéficiaires pour le service rendu. Pis, indique la source policière, le mis en cause aurait réussi à débloquer à son profit l'aide financière versée par le ministère de la Solidarité nationale en falsifiant les signatures des bénéficiaires ! Pour rappel, Aïn Laâlam, un village juché dans l'isolement sur une haute colline, à l'orée des monts Sebaâ Chioukh qui font frontière entre les wilayas de Aïn Témouchent et Tlemcen, avait été rasé de la carte pour été l'épicentre du séisme de décembre 1999. Le hameau d'alors s'est reconstruit avec de maigres aides publiques, des aides à la reconstruction, curieusement arrêtées à hauteur de 200 000 DA alors qu'en ville, le montant accordé atteignait 300 000 DA. Les habitants en avaient profité pour faire tripler la superficie de l'agglomération en agrandissant leur espace vital et réduite l'entassement dans les haouchs. En 2003, il y a eu les 36 logements ruraux pour réduire la promiscuité. Mais il a fallu à la population attendre une décennie pour bénéficier d'un quota d'une centaine de logements ruraux. C'était à quelques semaines de l'échéance du 17 avril, celle de l'élection présidentielle.