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Le Tchad à la table des grands d'Afrique
Le président Déby en a déjà fait une pièce maîtresse en Afrique Centrale
Publié dans El Watan le 26 - 02 - 2015

N'Djamena, la capitale, traduit le mieux la volonté de changement des autorités tchadiennes. Le président Déby veut en faire la vitrine de l'Afrique centrale. Partout dans la ville poussent, tels des champignons, des immeubles modernes à l'architecture futuriste et des quartiers résidentiels rutilants.
Le Tchad, «cœur mort de l'Afrique» ? Non, plus maintenant. Depuis la découverte de gisements pétroliers dans le sud du pays, au début des années 2000, ce cœur s'est remis à battre. Cette découverte, attendue avec impatience depuis les années 1960, a permis à ce pays de 1 284 000 km2 d'intégrer le très select club des Etats producteurs d'hydrocarbures.
Une grande partie du brut tchadien est extraite dans la région de Doba par un consortium composé par les entreprises Esso Tchad, Petronas Cagliari Tchad et Chevron Tchad. Il n'y a pas longtemps du brut est aussi extrait à Rônir par une entreprise chinoise, la China National Petroleum Corporation-International Chad. La production pétrolière tchadienne oscille entre 120 000 et 170 000 barils/jour (b/j).
Depuis que l'argent du pétrole a commencé à rentrer dans les caisses de l'Etat, le président Idriss Déby Itno et son gouvernement s'efforcent de rattraper l'immense retard de développement accusé par le pays depuis son accès à l'indépendance en août 1960. La vente de pétrole rapporte annuellement au Tchad près de deux milliards de dollars. Pour les grands producteurs d'hydrocarbures du continent, comme le Nigeria, l'Angola, la Libye ou l'Algérie qui ont l'habitude de jongler avec des dizaines de milliards de dollars, la somme peut paraître dérisoire. Pas pour les Tchadiens qui ont pendant longtemps dépendu des aides alimentaires internationales.
Cette manne a déjà permis de financer la construction de nombreuses infrastructures éducatives, sanitaires et routières. Mieux encore, le pétrole a contribué à rendre la balance commerciale du Tchad excédentaire. Et même très nettement. «Le développement de l'industrie du pétrole bénéficiera à l'ensemble de la nation tchadienne.» C'est l'engagement pris par le président Idriss Déby Itno en octobre 2003, lors de l'inauguration d'un oléoduc reliant le Tchad au Cameroun d'où est exporté le brut tchadien.
Au passage, on comprend mieux aujourd'hui la raison pour laquelle les Tchadiens n'ont pas hésité à se lancer dans la guerre contre le terrorisme dans le nord du Cameroun. L'implantation de Boko Haram dans la région serait une véritable catastrophe pour l'exportation du pétrole tchadien. Pays enclavé de près de 13 millions d'habitants, le Tchad ne peut se permettre d'être coupé des ports du Cameroun.
N'Djamena, une vitrine
N'Djamena, la capitale, traduit sans doute le mieux la volonté de changement des autorités tchadiennes. Le président Déby veut en faire la vitrine de l'Afrique centrale. Pour tordre le cou aux clichés associant l'Afrique à la pauvreté, à la violence ou encore à la saleté, le gouvernement tchadien ne lésine pas sur les moyens. Financiers s'entend.
Partout dans la ville, poussent, tels des champignons, des immeubles modernes à l'architecture futuriste, des quartiers résidentiels rutilants quadrillés par des palmiers et une multitudes de petits hôtels. Dès les premières lueurs de la journée, les Ndjaménois sont réveillés par le bruit de bétonnières malaxant leur mortier et le vrombissement de moteurs de poids lourds qui alimentent sans discontinuer les chantiers en matériaux de construction. A l'inverse de nombreuses autres capitales de l'Afrique centrale et de sa voisine l'Afrique de l'Ouest, N'Djamena se transforme presque à vue d'œil.
Le marché de l'immobilier s'y porte tellement bien que de nombreux investisseurs maghrébins, asiatiques et proche-orientaux notamment, s'y précipitent. C'est le cas de Khalid Mohammed Al Taweel, un homme d'affaires saoudien qui s'investit beaucoup aussi dans le caritatif. Persuadé que «le Tchad est bien parti pour être, dans un proche avenir, l'eldorado de l'Afrique centrale», il a déjà mis un gros paquet d'argent dans l'acquisition de terrains et la construction de logements. Khalid Mohammed Al Taweel a consacré quinze années de sa vie à la découverte du Tchad.
Il en connaît les moindres recoins. Sûr de son coup, notre Lawrence saoudien d'Afrique des temps modernes est prêt à investir encore beaucoup d'argent dans l'élevage et l'agriculture. «C'est incroyable ce que ce pays recèle comme potentialités. Tous les secteurs sont prometteurs. En plus, presque tout le monde est musulman et parle arabe. On ne s'y sent pas dépaysé. Le Tchad a les caractéristiques qu'il faut pour devenir un acteur incontournable dans la région et même au-delà», argue-t-il. Sans le savoir, Khalid Mohammed Al Taweel a résumé les grandes lignes de l'ambition du président Idriss Déby Itno, celle de faire asseoir le Tchad à la table des grands du continent.
L'armée et les services de sécurité sont l'un des principaux piliers sur lesquels repose l'ambition du chef de l'Etat tchadien. «Tout pays qui se respecte se doit de disposer de trois éléments essentiels : une bonne force de défense et de sécurité, une économie prospère et une bonne diplomatie», avait d'ailleurs rappelé en 2013 le ministre tchadien des Infrastructures, Gata NGoulou, lors de la pose de la première pierre du nouveau siège du ministère des Affaires étrangères, au quartier Djambal Ngato qui se trouve à une encablure de la primature.
Influence et activisme diplomatique
Priorité des priorités, Idriss Déby s'est donc occupé en personne, dès 2010, du dossier de la professionnalisation des forces armées tchadiennes. Doté aujourd'hui d'une armée de plus de 30 000 hommes expérimentée et fortement équipée, le Tchad s'impose comme le leader militaire incontesté en Afrique centrale. La communauté internationale et l'Union africaine comptent d'ailleurs beaucoup sur ce pays pour combattre la secte terroriste Boko Haram.
Conscient des importants gains en termes d'influence que peuvent lui rapporter son leadership militaire et son activisme diplomatique, Idriss Déby projette de renforcer davantage son outil de défense. Une source proche du gouvernement tchadien soutient, à ce propos, que le secteur de la Défense prévoit de porter les effectifs des forces armées tchadiennes de 30 000 à 40 000 hommes, soit plus du triple des effectifs des armées malienne et nigérienne réunies. Maintenant que l'argent est disponible, Idriss Déby Itno, lui-même pilote de chasse, a beaucoup gâté aussi ses forces aériennes en les dotant notamment d'Hercule flambant neufs, d'hélicoptères de combat russes et d'avions de surveillance.
Depuis 2011, date de l'implication de ses troupes dans la guerre contre le terrorisme au Mali, le Tchad a su se rendre indispensable aux yeux de la communauté internationale. Pourtant, il y a six ans à peine, personne n'aurait pu imaginer un seul instant retrouver le Tchad à la tête d'une coalition africaine contre le terrorisme.
Théâtre permanent de troubles, «le cœur malade de l'Afrique» a beaucoup souffert des rébellions et des entreprises de déstabilisation nourries par son voisin soudanais durant les années 2000. La conclusion, en mai 2009, d'un accord de paix entre N'Djamena et Khartoum a néanmoins permis au Tchad de sortir de l'ornière. Le Tchad serait-il maintenant en train de devenir un gendarme ou un sous-traitant de l'Occident ? Pas si sûr. Les Tchadiens ne voient pas les choses ainsi. «Il ne s'agit pas de sous-traitance mais de partenariat.
Nous concernant, nous travaillons pour renforcer notre autonomie et l'indépendance de nos politiques. Au-delà, ce qui se passe à nos frontières nous concerne au premier chef et nous prenons nos responsabilités», objecte un haut responsable, qui ne cache néanmoins pas le souhait de tous ses concitoyens de devenir un pays qui compte en Afrique. Et en ce sens, l'imposant nouveau siège du ministère tchadien des Affaires étrangères, que le président Déby a décidé d'offrir à sa diplomatie, est fait pour donner corps à cette ambition.
Le pari est en partie gagné, puisque le président Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990, est désormais associé à toutes les grandes rencontres où il est question de développement ou de lutte contre le terrorisme en Afrique. Mais le gouvernement tchadien ne s'en contente pas. Il ne veut pas s'appuyer uniquement sur sa force militaire pour augmenter sa visibilité à l'internationale.
Non content de l'image du Tchad et du continent véhiculée par les médias internationaux, il a décidé de commencer par consacrer plusieurs millions de dollars à la création d'une chaîne de télévision panafricaine pour donner au monde une idée de la nouvelle Afrique, qui commence à naître sur les décombres de la colonisation. C'est que le rêve secret du Tchad est devenir le Qatar de l'Afrique.


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