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Mustapha Benchenane. Maître de conférences au Collège de l'OTAN à Rome et spécialiste des armées africaines : «Daech finira pas être vaincu en Libye et partout ailleurs»
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Publié dans El Watan le 04 - 03 - 2015

Politologue et maître de conférences au Collège de l'OTAN à Rome, spécialiste des armées africaines, Mustapha Benchenane écarte la thèse du complot mise en exergue par certains experts pour expliquer le chaos libyen. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il revient sur l'accord intermalien signé à Alger, la présence du groupe terroriste Daech en Libye et le rôle des pays comme l'Egypte, le Qatar et l'Arabie Saoudite dans la crise qui secoue la région.
-L'Algérie peine depuis des mois à arracher un accord définitif entre les factions maliennes du Nord et Bamako. Qu'est-ce qui empêche le retour de la paix dans cette
région ?
Un texte a été rédigé sous l'égide de l'Algérie, qui, traditionnellement, joue un rôle entre les parties en conflit. Ce texte constitue une avancée : il évoque pour la première fois l'«Azawad», un transfert de pouvoirs au profit des régions et maintient l'unité du Mali, tout en tenant compte du pluralisme culturel des populations. Sera-t-il accepté par tout le monde ? Pour le moment, ce n'est pas sûr. Le MNLA en veut plus. Ce qui ajoute à la complexité, c'est le grand nombre d'acteurs, contrairement à la situation ancienne qui était bien maîtrisée par Alger.
-En Libye, la situation se dégrade avec le contrôle, par Daech, de deux villes de l'Est, Syrte et Darna. Sommes-nous devant une installation dans la durée de ce groupe terroriste, ou s'agit-il d'une exhibition de force seulement ?
Tout dépendra des rapports de force. Il ne faut pas exclure que, par rapport à Daech, nous assistons à la conjonction de deux facteurs : le rejet de ces extrémistes par la population qui finira par se dresser contre leur arbitraire totalitaire et, en même temps, l'alliance de plusieurs milices contre ces mêmes extrémistes. Ajoutons à ces deux facteurs un troisième : des interventions militaires ponctuelles contre Daech et, dans ce domaine, il faut penser à l'action, non pas seulement de l'Egypte dont l'efficacité est toute relative, mais à celles des forces spéciales occidentales qui se dérouleront -ou qui se déroulent peut être déjà- dans la discrétion.
-De nombreux spécialistes parlent de manipulation de ce groupe par des puissances occidentales. Quel est votre avis ?
La thèse du complot a beaucoup de succès chez les musulmans, qui se montrent incapables de réfléchir objectivement et rationnellement: les Occidentaux n'ont aucun intérêt à ce que le chaos prévale dans le sud de la Méditerranée. Dans le chaos, ils ne peuvent pas défendre leurs intérêts stratégiques ni leurs intérêts économiques. Dans le même temps, si le Sud va mal, le Nord ne peut pas aller bien. Exemples : immigration ; terrorisme, absence d'interlocuteurs, etc. En revanche, les dirigeants occidentaux lorsqu' il s'agit du «Monde arabo-musulman», sont d'une sombre, massive et criminelle incompétence.
-Daech pourra-t-il rallier à ses rangs les milices locales pour en faire un front contre une éventuelle intervention militaire étrangère, à l'image de ce qui s'est passé avec Al Qaîda en Afghanistan ?
Daech ne réussira pas à rallier autour de lui les autres milices en Libye. Daech est dans un imaginaire de l'époque du Prophète au septième siècle qu'il «rejoue», en mettant en scène de façon macabre, une histoire qui ne correspond en rien aux réalités de notre temps. C'est l'une des raisons essentielles pour laquelle il finira par être vaincu partout et pas seulement en Libye.
-Qu'est-ce qui explique le choix du Maroc, comme pays d'accueil, pour le deuxième round de dialogue entre les factions libyennes, sous la bannière de l'ONU ?
Le Maroc veut jouer un rôle sur la scène maghrébine et africaine. Depuis quelques mois, sa diplomatie est très active dans ces deux régions. Il se présente comme un exemple de stabilité politique à tous égards, donc un pays et un régime crédibles. De plus, il y a une rivalité avec l'Algérie depuis toujours, chacun voulant jouer un rôle au détriment de l'autre avec la préoccupation du Sahara occidental. Le Maroc a une image de marque très positive en Occident, lequel l'encourage dans sa volonté d'être présent sur cette scène régionale.
-L'Egypte a-t-elle raison de plaider pour une intervention militaire en Libye ?
L'Egypte est concernée par les conséquences du chaos libyen. Ayant conscience qu'elle ne peut pas intervenir seule, efficacement, elle plaide en faveur d'une coalition internationale. Celle ci, dans les conditions actuelles, est impossible : quels seraient les objectifs de guerre ? Agir, avec qui ? Selon quelles modalités ? Avec quels interlocuteurs sur le terrain ? Dans la perspective de quelle solution politique ? Etat unitaire ? Etat fédéral ? Partition ? Donc, aucune des vraies questions, en amont d'une intervention militaire, n'est vraiment posée. Des interventions militaires irréfléchies ont conduit à des tragédies en Irak, Afghanistan, Libye, etc.
-Derrière cette volonté d'entraîner les pays arabes dans une intervention militaire, y a-t-il uniquement le souci majeur de protection de ses frontières ?L'Egypte aspire aussi à jouer un rôle de puissance régionale.Certains spécialistes évoquent des pays comme l'Arabie Saoudite et le Qatar, comme étant les principaux pourvoyeurs de fonds des groupes armés qui s'affrontent sur le terrain et empêchant toute sortie de crise. Qu'en pensez-vous ?
L'Arabie Saoudite et le Qatar n'agissent pas en concertation et, à certains égards, ils sont rivaux. Il semblerait qu'en Irak et en Syrie, ils aient accordé quelques moyens à des groupes extrémistes, l'ennemi principal pour eux étant le pouvoir chiite tant à Baghdad qu'à Damas. Mais ces deux pays ont subi des pressions de la part des Etats-Unis qui assurent leur sécurité. En même temps, ils ont probablement pris conscience que Daech, à terme, deviendrait une menace pour eux.


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