Malek Dardour. PDG de Henkel Algérie : Cet événement scientifique nous a démontré les grandes potentialités de nos étudiants

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Henkel Innovation Challenge est en phase de devenir l'un des business games les plus célèbres dans le milieu estudiantin mondial ; la compétition y est réputée rude, les étudiants algériens y participent pour la première fois. quelle chance a la sélection algérienne dans la compétition mondiale ?
Toutes les chances du monde ; notre plus grand regret a été de ne pas pouvoir garder plus d'une équipe tellement les idées brillantes des uns les disputaient à celles des autres. Mais avant de vous en dire davantage, je tiens absolument à exprimer au nom de mon entreprise un sentiment de grand contentement et une fierté somme toute légitime, particulièrement de la part de mes collaborateurs qui se sont investis dans cette aventure, autant humaine que scientifique.
Car, au-delà de l'aboutissement de la compétition officielle, le pari réussi de nos mentors dans l'encadrement des étudiants, mais aussi les liens consolidées avec les établissements universitaires nous permettent d'emblée, au même titre que nos vis-à-vis de l'enseignement supérieur, de se féliciter des résultats éloquents de cette expérience.
L'aboutissement fort remarquable de cette présélection nationale est en soi une notable réussite au vu de ces trésors d'ingéniosité que la compétition a pu révéler. Cet événement scientifique nous a effectivement démontré les grandes potentialités de notre population estudiantine, d'une part, et d'autre part l'efficacité manifeste de ces nouvelles approches pédagogiques qui visent à consolider les connaissances des apprenants et mieux les préparer à franchir le pas vers le monde de l'entreprise.
Si certains associent ce genre de programmes d'entrepreneuriat à des outils pédagogiques, d'autres les assimilent à des campagnes de recrutement précoces. Quelle est la part de pédagogie de prospection dans ces nouveaux «business games» ?
Ce concours s'apparente en fait aux nouveaux outils pédagogiques de formation ; certes, en amont, les écoles et les universités s'appuient de plus en plus sur ces outils de simulation et de consolidation des connaissances par des entreprises pratiques. Mais du côté des entreprises, ces nouvelles approches ne sont pas systématiquement associées aux politiques de recrutement.
Même s'il s'agit effectivement de ressourcer les talents, car nous avons affaire dans ce genre d'opérations à des étudiants en cours de cursus, il existe d'autres initiatives propres à favoriser l'accès des diplômés à l'emploi, mais cela s'adresse à une autre population de jeunes diplômés ; je pourrais vous citer, sans être exhaustif, des programmes de monitoring qui proposent des débouchés professionnels concrets, ou notre programme Graduate Développement qui soutient l'insertion des jeunes dans le monde professionnel.
Le concours d'aujourd'hui, quant à lui, est une toute autre chose : Henkel Innovation Challenge est une compétition d'une ampleur mondiale qui vise à développer la créativité et le sens de l'entrepreneuriat et du management chez les étudiants.
Il s'agit d'apprenants en cours de cursus, certes talentueux, mais ne correspondant pas encore aux profils opérationnels que recherchent les employeurs. Car, s'agissant des recrutements, les grandes entreprises procèdent autrement et avec d'autant plus d'exigences, et c'est pour cette dernière raison que notre entreprise, qui aspire à déployer plus d'investissements dans la région, projette son développement en Algérie naturellement avec des compétences locales.
Henkel s'intéresse à l'environnement de l'enseignement et de la formation nationale et s'investit dans cet effort en jetant de plus en plus de passerelles entre l'enseignement supérieur et la recherche. Concrètement, cela se traduit par la mise à disposition dans un cadre collaboratif de nos ressources humaines et matérielles au service des établissements d'enseignement et en ouvrant les portes sans autre forme de protocole aux stagiaires, comme à toute autre proposition de collaboration exprimée par l'université.
D'autre part, cette relation nous permet de mieux formuler nos besoins spécifiques en termes de formations spécialisées particulières. A la lumière de nos premières expériences, nous estimons que l'ensemble des acteurs économiques devraient en faire de même afin de consolider ce lien avec les universités et faire en sorte que la carte de formation des écoles et des universités puisse évoluer en harmonie avec le marché du travail.
Pour revenir à notre harmonieuse équipe gagnante, la prochaine escale sera la finale mondiale à Vienne (Autriche), et pour cette prochaine étape je compte m'impliquer personnellement en tant que mentor de nos deux brillants jeunes étudiants qui représenteront l'Algérie devant une trentaines de pays du monde, et je vous rassure d'emblée que nous avons de grandes chances d'impressionner la galerie, si ce n'est par le grand prix, du moins être dans le carré des premiers.