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Le théâtre de la périphérie retrouve le chemin des lumières
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Publié dans El Watan le 13 - 03 - 2015

Les coopératives et associations théâtrales ne sont pas passées inaperçues au 4e Festival national du théâtre féminin de Annaba qui s'est achevé, hier soir, au théâtre régional Azzeddine Medjoubi.
Les coopératives et associations théâtrales ne sont pas passées inaperçues au 4e Festival national du théâtre féminin de Annaba qui s'est achevé, hier soir, au théâtre régional Azzeddine Medjoubi. Les troupes El Murdjadjo d'Oran, Sarkhatou Al Rokh de Tamanrasset, Bnat Hawa de Béjaïa, Al Forsane de Saïda, Laarini de Batna et Port Saïd d'Alger ont pris part à la compétition du festival que dirige la comédienne Sonia Mekkiou assistée de Linda Selam, de Abdelnacer Khelaf et de Abdelhak Benmarouf. Al Forsane de Saïda est venue avec le monodrame Femme à deux têtes interprété par la jeune Imène Bouri. Zohra, une schizophrène, tente de convaincre Faroudja, son médecin traitant, de sa guérison en montant une pièce dans l'asile psychiatrique.
Cette femme, qui a subi la violence de la société, est auteure d'un crime. Le texte modeste de Mustapha Bouri, qui est une libre adaptation d'une oeuvre de l'Italien Alberto Moravia, tente de s'engager dans le psychodrame sans y réussir totalement. La jeune Imène Bouri a supporté tout le spectacle dans un plateau dépouillé de tout.
Mustapha Bouri, qui est également comédien et qui a mis en scène un spectacle pour enfants par le passé, veut s'aventurer dans le théâtre malgré les moyens limités de l'association qui a eu la chance de bénéficier d'un petite espace pour les répétitions à la maison de jeunes Abane Ramdane, à Saïda. «Je suis venu à Annaba pour écouter des conseils et des observations sur le monodrame.
Ce que j'avais à dire, je le fais sur scène. J'accepte toutes les lectures, mais mes choix sont faits», a-t-il déclaré lors du débat sur le monodrame. L'idée de l'attente, qui se serait défendue par le spectacle, n'a pas convaincu les critiques. Toujours est-il que l'effort est là et que des tentatives sont malgré tout engagées pour faire du théâtre dans une ville livrée au désert culturel comme Saïda. Saïda qui fut dans les années 1970 le jardin secret du théâtre de la contestation sociale. A Batna, la comédienne Lydia Laarini a créé une nouvelle coopérative portant son nom.
Elle a présenté à Annaba son premier monodrame : Wach Nsemih ? (quel nom portera-t-il ?) sur un texte du jeune Messaoud Hadjira et une musique de Mohamed Reda Guechoud. Le public a apprécié la prestation de la comédienne qui a su occuper l'espace comme il le faut. Le monodrame évoque l'histoire de Rahma, une femme qui se marie tardivement et qui a arrive à enfanter à l'appui de recettes traditionnelles.
Mais le bébé meurt laissant la mère partagée entre la douleur et l'illusion d'un enfant qui deviendra adulte, fort et beau. Lydia Laarini, consacrée déjà par des prix nationaux, a fait appel à des éléments du patrimoine national, comme le chant chaoui pour illustrer son spectacle et a rendu un hommage à Ahmed Wahbi. L'Egyptien Saïd Nasr Salim, enseignant à l'Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel et de la scène( Ismas) de Bordj El Kiffan, a comparé Lydia Laarini à Souheir Al Babili et à Sanaa Djamil.
La coopérative Laarini des arts dramatiques a été créée en 2013 à Batna. «Après ce premier monodrame, je prépare actuellement un spectacle pour enfants au nom de cette coopérative. Cela dit, nous souffrons d'un manque de soutien. Il m'a fallu trois ans pour préparer ce monodrame. J'ai acheté les éléments de la scénographie avec mes propres économies», a confié Lydia Laarini. Le nouveau spectacle a eu le soutien de la maison de la culture Ben Boulaïd de Batna et le théâtre régional Azzedine Medjoubi de Annaba.
«Zéro dinar»
A Oran, la cité de Abdelkader Alloula, des coopératives résistent aussi au mépris des administrations locales et au désintérêt général. L'association Murdjadjo, née en 2010, s'est spécialisée dès le début dans le théâtre pour enfants. Mise en scène par Amina Touati, Haraggas, qui évoque la question de la migration clandestine et de l'environnement social qui l'entoure sous une forme comique, est la première pièce pour adultes de cette association.
Elle a été présentée au public du festival de Annaba. Le fonds de wilaya, destiné aux associations, a été sollicité pour financer partiellement cette nouvelle représentation interprétée par Ahmed Messaoud Sofiane, Lahouari Louz et Mustapha Meratia. «Nous faisons des répétitions dans des maisons de jeunes ou au théâtre régional d'Oran. Il faut dire que les portes nous sont ouvertes, seulement nous manquons de beaucoup de moyens. Nous attendons toujours un soutien du ministère de la Culture.
Car nous avons un projet d'une pièce pour enfants Al ghaba al ajiba. Pendant les vacances scolaires, nous présentons parfois le spectacle quatre fois par jour en raison de la demande des enfants et de leurs parents», a déclaré Ahmed Saad, président de l'association. A Béjaïa, la comédienne Fatiha Ouared, à l'image de Lydia Laarini, a créé en 2013 la coopérative Bnat Hawa, venue à Annaba avec la pièce Article 146, une réécriture du texte La maison de Bernarda Alba, de l'Espagnol Fédérico Garcia Lorca.
Mise en scène par le jeune Walid Bouchebah, la pièce traite de la question de l'héritage, toujours problématique en Algérie. Zhor (Fatiha Ouared) vit avec ses trois filles (Nassima Adnane, Lamia Kahli et Zineb Ahmadou) dans une grande maison. Elle les empêche de sortir pour protéger ses biens des appétits voraces de la grande famille. Le titre est inspiré de la disposition du code de la famille relatif à l'héritage. «C'est une pièce que nous avons montée avec zéro dinar.
La volonté de l'équipe a fait qu'on réalise ce projet. Nous voulions aborder la question de la femme et des lois. Les nouvelles lois, dont celle relative à la pénalisation des actes de la violence, pourront-elles protéger la femme ? Une bonne partie des familles algériennes sont détruites à cause de l'héritage», s'est interrogé Walid Bouchebah, qui a monté des pièces de Shakespeare, comme Hamlet, ces trois dernières années.
Comme comédien, il a interprété des rôles tirés des textes de Kateb Yacine et de Brecht. Fatiha Ouared a senti le besoin de créer une coopérative pour «faire autre chose». «Je veux aller vers la création théâtrale, faire appel à des jeunes metteurs en scène et comédiens, tenter de nouvelles expériences. Dernièrement, j'ai travaillé avec un producteur allemand. Et j'ai vu comment les gens du théâtre évoluent dans leur action artistique. Ils ne demandent pas de soutien avant de montrer de quoi ils sont capables», a déclaré Fatiha Ouared.
L'appel du Sud
La production de Article 146 a bénéficié d'une aide du théâtre régional de Béjaïa que dirige Omar Fetmouche. A Tamanrasset, les amoureux du 4e art attendent toujours la construction du théâtre régional depuis déjà cinq ans. Un projet enveloppé de mystères. L'association Sarkhatou Al Rokh, que dirige le jeune Azzouz Abdelkader, trace des sillons pour permettre l'émergence de nouvelles voix sur la scène du théâtre algérien à partir du Sud. La comédienne Wahiba Baali, qui s'est illustrée à Annaba avec le monodrame Riq Al Chitane (la salive du diable), est déjà citée comme une révélation de ces dernières années.
C'est le résultat du projet «Théâtre du Sud» lancé par le regretté M'hamed Benguettaf lorsqu'il était directeur général du Théâtre national algérien (TNA). «Les choses s'améliorent malgré tout. Nous avons bénéficié de formations dans des ateliers assurés par le TNA, mais nous souhaitons bénéficier d'autres formations à Tamanrasset, sur place, pour parfaire certains côtés techniques liés aux arts dramatiques. Mais nous n'avons pas les mêmes chances que les Algériens du Nord.
Il n'y a pas d'espace où répéter ou évoluer. La Maison de la culture est souvent occupée par des activités. Et puis, il est rare que les théâtres régionaux nous appellent pour nous distribuer dans des pièces», a souligné Wahiba Baali. Azzouz Abdelkader, qui est metteur en scène, a, pour sa part, regretté l'isolement des artistes dans la région de l'Ahaggar et le désintérêt des responsables locaux par rapport à l'action culturelle.
A Alger, Mohamed Laouadi, qui mène depuis 2011 un combat presque en solitaire avec la coopérative Port-Saïd, présente à Annaba la pièce Al Makhlou (Le déchu). Mise en scène par Tarek Achba, la pièce, versée dans le style burlesque, évoque autrement le printemps arabe à travers le déchirement au sein de la famille d'une dictature mise en hors circuit. La coopérative Port-Saïd a déjà produit plusieurs pièces, comme Qayda Hlima, El Falta, El ouazir ou rebbi kbir et Montserrat. «Chaque année, nous essayons de monter une pièce selon nos moyens.
Le ministère de la Culture nous aide, mais pas chaque année. Je fais du porte-à-porte pour avoir les sponsors aux spectacles. Je dépose des demandes partout. Dès que j'ai des réponses, je prépare un budget pour pouvoir payer les comédiens, le metteur en scène, l'auteur et les techniciens. Mais il faut dire que les sponsors ne sont pas très motivés pour aider le théâtre. Par le passé, des coopératives ont bénéficié de soutien mais n'ont rien produit.
Aussi les sponsors sont-ils parfois hésitants», a précise Mohamed Laouadi. Toutes les coopératives théâtrales (elles seraient une centaine en Algérie) évitent d'aller vers des pièces à grande distribution en raison de difficultés budgétaires et parfois de visibilité et de failles en matière de communication. «Certaines coopératives ne produisent que des monologues ou des pièces à deux ou à trois rôles. Je crois que le domaine du théâtre est plus vaste que cela. Il faut donc réfléchir à des solutions pour mieux aider les coopératives théâtrales», a plaidé Mohamed Laouadi.


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