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«Nous voulons établir une relation plus profonde et à long terme avec l'Algérie»
José Antonio Meade Kuribrena. Secrétaire d'Etat mexicain aux relations extérieures
Publié dans El Watan le 23 - 04 - 2015

En visite de travail de trois jours à Alger depuis mardi, à l'invitation de son homologue algérien Ramtane Lamamra, le secrétaire d'Etat mexicain aux relations extérieures, José Antonio Meade Kuribrena, explique avec la franchise que tout le monde lui connaît les raisons de l'intérêt marqué que porte son pays à l'Algérie. Il divulgue aussi, dans l'entretien qu'il a bien voulu nous accorder, la recette que le Mexique a employée pour se hisser au rang de pays émergent.
- Peut-on connaître, Monsieur le ministre, l'objet de votre visite en Algérie?
Le principal objectif de ma visite est de renforcer la relation bilatérale avec l'Algérie à travers trois actions concrètes. Premièrement, il s'agit de promouvoir le dialogue politique bilatéral au plus haut niveau. Le Mexique et l'Algérie ont maintenu pendant cinquante ans des relations diplomatiques caractérisées par de solides liens d'amitié et de solidarité ; toutefois, on doit compter sur des canaux de communications plus directs et plus fluides.
Pour cela, je coprésiderai avec le ministre Lamamra la 4e réunion du Mécanisme de consultations politiques en matière d'intérêt commun, qui nous permettra d'examiner l'état de la relation bilatérale et de délimiter les actions prioritaires pour les prochaines années. Nous voulons établir une relation plus profonde et à long terme. Aussi, j'adresserai une invitation à M. Lamamra pour venir au Mexique en 2016.
Deuxièmement, il s'agit de relancer la coopération économique, en particulier en matière de commerce et d'investissement. Nous sommes convaincus qu'il existe un énorme potentiel de coopération économique entre le Mexique et l'Algérie. En 2014, l'Algérie a été la principale destination des exportations mexicaines en Afrique (283,1 millions de dollars) et actuellement elle est le troisième partenaire du Mexique dans le continent.
Nous devons promouvoir des actions pour augmenter le commerce et l'investissement et promouvoir le rapprochement entre les institutions et les hommes d'affaires des deux pays, par exemple, à travers des visites réciproques de délégations. Certains secteurs ont un grand potentiel pour développer des projets de coopération conjointe qui sont le secteur agroalimentaire, l'énergie, la construction et les infrastructures, l'énergie, l'automobile, le pharmaceutique.
Troisièmement, il convient de promouvoir plus d'échanges technico-scientifiques, éducatifs et culturels. Dans le cadre de cette visite, a eu lieu la première réunion de la Commission mixte de coopération technique et scientifique Mexique-Algérie, ce qui permettra de concrétiser des projets de coopération bilatérale.
- Quel intérêt politique ou économique représente pour le Mexique un pays comme l'Algérie ?
Le Mexique reconnaît que l'Algérie est un interlocuteur-clé en Afrique du Nord et dans le Monde arabe qui se distingue par son leadership au niveau de l'Union africaine et que c'est un des principaux promoteurs de la Nouvelle association pour le développement de l'Afrique, de la Ligue des Etats arabes et de l'Union du Maghreb. Politiquement, nous avons beaucoup de convergences, en particulier dans le domaine multilatéral.
Le Mexique et l'Algérie partagent une même conviction, celle de parvenir à un ordre mondial plus sûr et plus prospère à travers l'instrumentation d'une politique extérieure avec un sens des responsabilités mondial. Les thèmes auxquels les deux pays accordent le plus grand intérêt commun sont la sécurité, l'énergie et l'environnement, l'agenda du développement, la réforme de l'ONU et le combat contre le crime organisé.
Economiquement, nous avons identifié un grand potentiel de coopération, surtout dans les secteurs comme l'énergie et les infrastructures. Aussi, notre rapprochement avec l'Algérie fait partie de la stratégie de politique extérieure du gouvernement mexicain, dont l'objectif est d'obtenir une relation plus étroite avec les pays d'Afrique, un continent ayant un grand potentiel de croissance (environ un tiers des pays africains ont une croissance du PIB supérieur à 6%).
- Quels sont les principaux dossiers que vous discuterez avec votre homologue algérien ? Lesquels vous tiennent particulièrement à cœur ?
L'ordre du jour de cette visite est très vaste. Au titre de l'agenda bilatéral, il sera question de dialogue politique, de commerce, d'investissement et de coopération. Seront aussi abordées les questions régionales comme la situation sécuritaire en Afrique et les initiatives d'intégration régionale comme l'Alliance du Pacifique en Amérique latine. Au chapitre des thèmes multilatéraux, il sera question de désarmement, de changement climatique et de l'agenda du développement post-2015. Tous les thèmes prévus dans l'ordre du jour sont très importants pour le renforcement de la relation entre nos deux pays. Nous accorderons, peut-être, une attention aux questions bilatérales, en particulier au secteur économique et à celui de la coopération.
Il existe un grand potentiel entre nos deux pays ; nous devons savoir identifier les opportunités et en tirer profit. Je suis heureux de vous informer que différents instruments bilatéraux seront conclus prochainement. Ils nous permettront d'avancer vers le renforcement de notre relation économique, à l'exemple du mémorandum d'entente entre ProMexico et l'Agence nationale pour le développement des investissements, les deux institutions chargées de la promotion du commerce et de l'investissement dans nos pays.
D'autres secteurs offrent aussi de multiples opportunités de coopération, tel le secteur énergétique. Le Mexique et l'Algérie sont deux pays exportateurs de pétrole et il existe un grand potentiel de collaboration en matière d'exploitation des hydrocarbures, ainsi que d'investissement et de développement des énergies renouvelables.
- Peut-on connaître les priorités que le Mexique fixe à sa coopération avec l'Algérie ?
Comme je l'ai déjà mentionné, notre pays reconnaît que l'Algérie est un interlocuteur-clé et un partenaire stratégique en Afrique. Pour cela, nous voulons tirer profit de toutes nos convergences concernant les thèmes de l'agenda mondial et augmenter nos échanges économiques et de coopération. Si on parle de chiffres, l'Algérie est notre troisième partenaire commercial en Afrique (après l'Afrique du Sud et le Nigeria) et le 19e investisseur au Mexique.
Nous pensons que ces chiffres ne reflètent toujours pas le potentiel de notre relation bilatérale et pour cela nous encourageons des échanges de visites comme celle-là. Notre indice de convergence dans les forums multilatéraux est supérieur à 80%. Nous avons cinq mécanismes formels de dialogue bilatéral, parmi lesquels le dialogue interparlementaire et les groupes d'amitiés respectifs au niveau des assemblées.
Trois accords seront signés dans le cadre de cette visite : un mémorandum d'entente entre les Conseil économique et social de l'Algérie (CNES), le Conseil national pour l'évaluation de la politique sociale du Mexique (Coneval) et l'Unicef, sur l'évaluation des politiques publiques en matière sociale ; un mémorandum d'entente en matière de coopération académique-diplomatique et un accord de coopération entre les agences d'information Notimex et APS.
Pendant la première réunion de la Commission mixte de coopération technique et scientifique tenue hier, plusieurs thèmes ont été abordés, comme la coopération énergétique, spécifiquement le potentiel de coopération avec l'Institut du pétrole, et agricole, concernant le développement de variétés de blé dur, pois chiche et nopal.
- Le Mexique et l'Algérie avaient, durant les années 1980, des profils économiques assez similaires. Les économies des deux pays reposaient principalement sur l'exportation d'hydrocarbures. Aujourd'hui, le Mexique est sorti de cette dépendance. Son économie est très diversifiée. Le PIB mexicain en valeur est même le plus élevé d'Amérique latine, devant le Brésil et l'Argentine. Cette performance fait d'ailleurs du Mexique un pays émergent. Quel est le secret de cette réussite ?
L'économie mexicaine a vécu un processus de transformation radicale à partir des années quatre-vingt qui a reconfiguré la politique économique et la structure de l'activité économique de manière très significative. Les quelques aspects qui ont caractérisé le changement de la politique économique à cette époque sont le renforcement des finances publiques ; la réduction de l'inflation ; la transformation d'une économie fermée à une économie ouverte et intégrée centrée sur le commerce ; les finances internationales ; la libéralisation de l'économie et l'ouverture de divers secteurs au domaine privé.
Ces changements nous ont permis d'adhérer à l'économie mondiale et de promouvoir la croissance économique du Mexique (entre 1989 et 1994 la croissance moyenne du PIB a été de 3,9%, alors que de 1996 à 2000, elle a été de 5,4%). En tant que pays, nous avons dû affronter plusieurs obstacles, mais je considère que l'une de nos plus grandes vertus a été que, pour nous, le processus de changement représentait une constante. Nous avons su nous transformer et nous adapter aux conditions imposées par la réalité mondiale.
Le gouvernement du président Enrique Peña Nieto a approuvé un paquet de réformes structurelles dont la portée et la profondeur n'ont pas eu de précédent au Mexique. Cette année, nous avons initié une seconde étape : la complète et adéquate mise en œuvre de ces réformes. Aujourd'hui, le panorama continue d'être prometteur. Le Mexique a une forte stabilité macroéconomique : des finances publiques saines, une politique monétaire autonome, un taux de change flexible et un système bancaire robuste.
En plus, face à la conjoncture internationale marquée par la chute des prix de pétrole, le gouvernement du Mexique a décidé de ne pas augmenter les impôts ni contracter plus de dettes, sinon réduire les dépenses publiques. De cette manière, le Mexique a pu renforcer son statut de pays émergent et devenir une référence en Amérique latine. Tout cela s'est fait avec responsabilité, persévérance et discipline.
- Que pourriez-vous recommander aux Algériens d'entreprendre afin de parvenir à hisser leur pays au rang de pays émergent ?
L'expérience du Mexique démontre que la modernisation économique est une entreprise qui requiert de la discipline et de la persévérance, ainsi qu'une bonne dose d'audace pour identifier et réaliser des réformes qui permettent de dynamiser la croissance économique. Les autorités algériennes ont identifié comme priorité la nécessité de diversifier la base des exportations et la recherche de nouveaux partenaires commerciaux.
Dans le monde actuel, il est impératif de faciliter l'intégration à l'économie mondialisée et le développement des capacités nationales de concurrence. A travers les instruments commerciaux et de coopération que nous voulons concrétiser par cette visite, le Mexique a l'intention de devenir un partenaire fiable de l'Algérie, dans cet impératif commun de tous les gouvernements.


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