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L'ENMTP au gré des conjonctures économiques
De la restructuration à la filialisation
Publié dans El Watan le 30 - 04 - 2015

En cette journée de célébration de la Fête du travail, le monde ouvrier n'a plus beaucoup d'illusions face à une conjoncture économique des moins favorables. Les travailleurs de l'Entreprise nationale des matériels des travaux publics (ENMTP), dont le siège est à Aïn Smara, sont dans le même état d'esprit.
La pérennité de leur emploi n'est pas garantie à long terme, quand bien même une perche leur a été tendue grâce au partenariat étranger. L'entreprise peut se targuer d'avoir survécu aux fluctuations économiques depuis vingt ans, mais à quel prix ? Il a fallu pousser des milliers de travailleurs à opter pour le départ volontaire et renoncer à beaucoup d'acquis. «Dès la fin 1996, l'entreprise ne pouvait nous assurer que le transport», se remémore un ancien travailleur de l'ENMTP, aujourd'hui à la retraite.
Et de se souvenir : «Des retards dans le versement des salaires qui, mois après mois, ont plongé beaucoup de familles dans la précarité.» L'ENMTP a essuyé les retombées de l'ensemble des politiques de restructuration industrielles depuis le recours de l'Algérie au Fonds monétaire international (FMI) en 1993. Fleuron de l'industrie mécanique, l'entreprise a commencé son déclin à partir de cette période. La restructuration initiée par le chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, impliquant le désengagement de l'Etat envers des milliers d'entreprises en difficulté, a eu raison de sa situation. Le rééquilibrage de la balance financière est passé par la réduction des effectifs.
A coups de départs volontaires de 5000 travailleurs, il n'en est resté que quelque 2000, voire un peu moins, répartis sur les unités de CPG, CCA, unité Zone, Betonnière de Béjaïa et celle d'El Harrach. Les conditions socioprofessionnelles n'étaient pas des plus favorables et les mouvements de contestation ont ponctué les années de réadaptation de l'entreprise. Aujourd'hui, la situation est tout autre, mais les revendications salariales ne se sont pas totalement dissipées. «En janvier 2013, nous avons déclenché un débrayage qui a duré plusieurs jours pour réclamer une augmentation de salaire, de meilleurs conditions de travail et dénoncer le mode de promotion au sein de l'entreprise», nous diront quelques travailleurs, rencontrés à la sortie du site.
Un mouvement de grève durci contre l'avis du syndicat car, depuis belle lurette, les effectifs de l'ENMTP n'accordent plus de crédit à ce genre d'organisations dont l'essence première est la défense des droits des ouvriers mais qui s'est, au fil du temps, trouvée réduite à sa plus simple expression. «C'est grâce à notre détermination que nous avons arraché une augmentation de 45% à l'issue de cette contestation de 2013, laquelle augmentation sera répartie sur trois tranches, deux de 20% et la troisième de 5%», nous a précisé l'un de nos interlocuteurs. Il faut ajouter que si la direction a concédé une revalorisation salariale, c'est parce que l'entreprise est entrée, depuis une décennie, de plain-pied dans une ère de partenariat, particulièrement avec le groupe allemand Liebherr.
La création d'une société commune (joint-venture), Somatel (société du matériel de terrassement et de levage) a remis sur les rails le pôle mécanique de Aïn Smara. Le premier engin est sorti de cette unité le 7 avril 2013. Un chargeur sous le label du constructeur allemand d'une gamme de 7 engins. L'investissement du partenaire allemand est de 700 millions de dinars. L'ENMTP connaît peut-être une embellie financière, mais sa survie induisait davantage de restructuration. Elle a fini par se filialiser en cinq entités de production et une autre de prestation service.
Cinq filiales et peu de retombées
Pour les travailleurs, l'apport de la technologie européenne est sans conteste un levier pour la résurgence du secteur mécanique, mais ne signifie pas pour autant une garantie de l'emploi. «Les retombées ne sont pas conséquentes, il n'y a pas eu de vagues de recrutements, seuls les postes vacants des suites des départs à la retraite furent pourvus, les effectifs actuels n'excédent pas les 1500», nous a-t-on précisé. Loin des luttes ouvrières qui ont jalonné le secteur pendant des décennies, la nouvelle génération qui a rejoint les ateliers de l'ENMTP aspire avant tout à préserver son emploi. «J'ai fait mon stage professionnel sur le site de Aïn Smara et j'ai pu décrocher un CDD, c'est un premier pas et je pense que j'y ferais carrière», ambitionne une jeune recrue.
Optimiste, cet ouvrier de 21 ans ne semble pas nourrir les mêmes visées que ses ainés. Ces derniers estiment que «l'entreprise, dont la première activité est le montage, demeure fragile sur le plan financier d'autant que le carnet de commandes se réduit au fil des années». Mais la survie à long terme de toute entreprise n'est-elle pas tributaire de sa gouvernance ? Dans le cas présent, il nous est impossible d'y apporter une réponse puisque la direction générale de l'ENMTP n'a fait montre d'aucune disponibilité à coopérer. Elle nous a juste suggéré «de téléphoner pour prendre rendez-vous».


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