Les gouverneurs des banques centrales arabes qui se réunissent à Alger vont sûrement se souvenir que leur dernière réunion en septembre 2005 s'est tenue à Beyrouth au Liban. Depuis, le Liban a subi l'une des agressions les plus sauvages et les plus meurtrières que le monde ait connues et qui a consisté à détruire et à tuer sans distinction. Sans nul doute, l'aide à la reconstruction du Liban sera à l'ordre du jour de cette 30e session du conseil des gouverneurs, mais faut-il le rappeler l'agression israélienne contre le Liban s'est faite dans une grande indifférence. Cet état d'esprit traduit le niveau de sous-développement atteint par les pays arabes malgré les grands capitaux qui sont détenus par les pays arabes exportateurs de pétrole et qui augmentent chaque année considérablement. Les recettes pour l'année 2005 auraient été de 300 milliards de dollars environ. L'idée qui consiste à dire que les pays arabes sont des pays riches est une illusion. Le PIB des 22 pays reste inférieur à celui d'un pays européen. Selon des statistiques qui datent de 2004, près de 1200 milliards de dollars de capitaux arabes étaient entreposés dans des banques à l'étranger. Mais les échanges commerciaux interarabes ne dépassent pas les 9%. Le taux de chômage global serait de 25% dans les 22 pays arabes qui compteraient aussi 70 millions d'analphabètes. Le PIB global de 700 milliards de dollars est inférieur à celui d'un seul pays européen. La dépendance économique dans laquelle le monde arabe se trouve est effrayante avec le retard dans la maîtrise des technologies et dans bien d'autres domaines, y compris celui de la production de l'alimentation ou des soins. Depuis quelques années, une réflexion qui vise à faire fructifier les capitaux arabes dans les pays arabes commence à donner des résultats. Depuis des décennies, les capitaux arabes, surtout les recettes des exportations pétrolières, étaient investis dans les pays les plus riches de la planète. Mais depuis le 11 septembre 2001, un mouvement de recul a été observé dans le placement des capitaux arabes, notamment aux Etats-Unis, à cause des nouvelles mesures de sécurité. Pour faire fructifier ces capitaux dans la région, les opportunités existent. Il suffit de faire avancer les réformes, de maîtriser les nouvelles technologies du secteur bancaire et développer la transparence pour créer un environnement favorable. Il suffit juste de vaincre la fatalité.