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Germaine Tillion. Militante, humaniste et résistante : Elle entre au Panthéon
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Publié dans El Watan le 27 - 05 - 2015

Aujourd'hui, mercredi, que dira le président Hollande dans son discours saluant l'entrée de Germaine Tillion au Pantéhon ? Saluera-t-il la démarche altruiste de cette grande dame dont le hasard de l'existence l'amena dans les Hauts-Plateaux algériens des Aurès, puis la conduisit à réagir aux tristes réalités de l'inhumanité de la guerre contre- révolutionnaire ? Ce serait un pas de plus du président français dans la reconnaissance des ravages de la colonisation.
Germaine Tillion a poursuivi des études d'ethnologie qui l'amenèrent à s'intéresser aux Aurès à la fin des années 1930.
En mai 1939, elle est diplômée de l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), avec un mémoire, Morphologie d'une républiqueberbère : Les Ah-Abder-rahman, transhumants de l'Aurès méridional. Elle entre alors au CNRS et en profite pour un deuxième séjour dans les Aurès où elle découvrira les injustices criantes qui sont celles de l'Algérie. Cela restera son leitmotiv toute sa vie : penser à la dignité des hommes et des femmes.
Comme leçon de choses, elle sera servie puisque durant la Seconde Guerre mondiale, après l'occupation allemande de Paris, elle fait partie des premiers résistants qui s'organisent dans la capitale française.
Cela lui vaut en 1942 d'être arrêtée, emprisonnée, puis déportée dans le camp allemand de Ravensbrück, de 1944 à la libération en 1945. Cela n'entame en rien sa combativité et elle luttera notamment avec les dissidents de l'Europe socialiste dans la Commission nationale française contre le régime concentrationnaire créé à l'initiative de David Rousset. En 1954, elle retrouve l'Algérie.
Jusqu'en février 1955, elle est chargée d'une mission officielle d'enquête sur le sort des populations civiles dans les Aurès (à la demande de François Mitterrand, ministre de l'Intérieur), alors que la guerre de Libération nationale a débuté.
Ce sera ensuite le gouverneur général de l'Algérie, Jacques Soustelle, qui fait appel à elle. Chargée de mission, elle crée alors le Service des centres sociaux : d'octobre 1955 à 1962, 120 centres seront édifiés dans toute l'Algérie, et un millier d'agents formés seront en activité, nombre d'entre eux participeront à l'encadrement algérien après 1962. «De toutes les choses que j'ai faites dans ma vie, ce qui me tient le plus à cœur, c'est d'avoir créé les Centres sociaux en Algérie», dira-t-elle en 2003. En janvier 1956, Germaine Tillion participe à la réunion organisée à Alger par Albert Camus pour une trêve civile, puis part en mission mandatée par le CNRS au Sahara algérien (Ahaggar et M'zab), avant de rentrer à Paris mais en continuant de garder des contacts avec l'Algérie.
ELLE CREE LE CONCEPT DE «CLOCHARDISATION»
Son aura personnelle fera qu'elle fera partie, en 1957, de la commission d'enquête sur la torture avec la Croix-Rouge. Le rapport ne sera pas exploité à la mesure de ce qu'il révèle des cas flagrants d'atteinte aux droits de l'homme. Son expérience du terrain contribue à l'amorce d'un dialogue entre le gouvernement français et les responsables du FLN d'Alger. Elle rencontrera secrètement des chefs de la zone d'Alger du FLN, dont Yacef Saâdi.
Le but était de demander l'arrêt des attentats. Sur France Culture, elle racontait en
1996 : «Je les ai donc quittés en me disant : si on arrive à arrêter les exécutions capitales, eux arrêtent les attentats, on fait descendre le niveau de la violence des deux côtés et on peut parler.»
En 1957, l'ethnologue publie un livre éminemment politique : Algérie 1957 aux éditions de Minuit, dans lequel elle peaufine son concept de «clochardisation» de la population algérienne. En 1960, son dernier jet d'une fulgurance algérienne sera chez le même éditeur de publier Les ennemis complémentaires.
Elle ponctue sa réflexion avec force : «Avoir affaire à des hommes, et ne pas croire à leur humanité (autrement dit : à leur raison) c'est une méchante position et une sottise, car on exclut ainsi la possibilité d'un accord, or, il n'existe rien de plus dangereux que d'accoler un peuple entier au désespoir.» Germaine Tillion accompagnera au Panthéon les résistants Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay, ancien ministre de l'Education nationale de 1936 à 1939.
Pour en savoir plus :
www.germaine-tillion.org


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