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Le produit local, parent pauvre des grandes surfaces
Bien qu'un décret exige qu'il soit avantagé
Publié dans El Watan le 29 - 06 - 2015

La production nationale doit être à l'origine de plus de la moitié du chiffre d'affaires des grandes surfaces. Depuis trois ans, un texte de loi le stipule, mais sur le terrain, c'est loin d'être le cas.
La grande distribution est régie par le décret exécutif n°12-111 du 6 mars 2012 fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'organisation des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales. Dans son article 42, ce texte prévoit que
«les grandes surfaces de type supermarchés et hypermarchés doivent réaliser au moins soixante pour cent (60%) de leur chiffre d'affaires à la commercialisation des produits nationaux».
Pour le ministère du Commerce, le développement des grandes surfaces de type supermarché et hypermarché permettrait notamment «la commercialisation et l'écoulement des produits nationaux, la promotion de la production nationale et l'intensification de vente des produits du terroir». Pourtant, une petite virée à Uno, Ardis, ou le centre commercial de Bab Ezzouar, pour ne citer que ceux-la, permet de constater de visu que le produit national est loin de dominer les étals.
La majorité recherchée à travers le décret en question est bien loin du compte. Certains consommateurs le regrettent, tout en admettant que souvent la qualité n'est pas au rendez-vous dans le cas des produits locaux. L'acquisition des produits importés devient «un choix par défaut». D'autres estiment que les produits fabriqués en Algérie n'ont pas à rougir face à la concurrence. Dans certaines filières agroalimentaires comme les produits laitiers, les boissons ou les pâtes, on achète volontiers algérien.
Simplement, la grande distribution représente moins de 0,25% de la distribution au détail de produits alimentaires. Pour les producteurs locaux, la marge serait a priori infime, mais pas tant que ça. Dans le cas par exemple du centre commercial Ardis, composé d'une galerie marchande, 70% du chiffre d'affaires se fait sur l'alimentaire. En dehors de l'alimentaire, pour l'essentiel du reste (habillement, textile, cosmétiques, électronique, équipements et ustensiles ménagers, etc.), la fibre nationaliste ne suffit pas pour booster le produit algérien, bien que certaines marques nationales tentent de résister.
«Il y a une mentalité qui tend à dévaloriser le produit algérien», affirme Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection des consommateurs. Mais, reconnaît-il encore, «certains produits fabriqués localement ne sont pas concurrentiels, alors que l'intérêt commercial de ces grandes surfaces est justement de présenter des produits concurrentiels». Il y va de leur rentabilité.
Choix par défaut
«Dans un hypermarché, nous ne pouvons pas vendre que des produits nationaux. Il y a des produits qui sont inexistants, d'où le recours aux produits importés», expliquait dans une interview Salim Rebrab, patron de Numidis, l'exploitant des magasins Uno. Car pour vendre il faut produire. Dans ces conditions, la situation du secteur productif national tend à rendre totalement caduc le décret 12-111.
Dans l'une de ses déclarations en 2011, Alain Roland, patron de la société des centres commerciaux d'Algérie qui gère le centre commercial de Bab Ezzouar, affirmait que le chiffre d'affaires est constitué «à 60% avec des acteurs locaux et à 40% avec des acteurs internationaux ou franchisés». Autrement dit, la réglementation serait respectée, a priori. Pourtant, il est difficile de s'en rendre compte à première vue. Hormis la restauration et la téléphonie, le reste des compartiments (confection, jouets pour enfants, horlogerie, sport, maroquinerie, etc) a plutôt l'aspect d'une répartition dont les deux tiers au moins sont issus de l'importation.
Car, même quand les commerces ne sont pas franchisés, les produits qui y sont présentés sont trop souvent importés. «La production nationale ne couvre même pas 30% des besoins du marché parce qu'il n'y a pas d'investissement. Il y a plus de facilité à l'importation qu'à la production», déplore Abdelouahab Rahim, PDG d'Arcofina et propriétaire de l'hypermarché Ardis. Même si le produit algérien n'y est peut-être pas dominant, «100% de nos produits sont acquis sur le marché local. Nous n'importons rien», insiste notre interlocuteur.
Cependant, avec «un marché approvisionné par l'importation majoritairement», la part des 60% relèverait dès lors de l'utopie. «Il faut qu'il y ait d'abord une production nationale, auquel cas la part des 60% ne serait pas grand-chose», ajoute-t-il. Un besoin que les producteurs locaux ne seraient pas en mesure de satisfaire. Pour Arezki Issiakhem, patron du groupe Delices, les produits sont bel et bien présents sur les étals des grandes surfaces, mais «il y a beaucoup de régularité et de fausses notes».
Concurrence
Pour le ministère du Commerce, le produit national peut «se positionner dans la grande surface en assurant ses débouchés, sa compétitivité et sa qualité», notamment à travers la concurrence au niveau des circuits de distribution. Pourtant, Arezki Issiakhem estime que les produits algériens seraient au départ désaventagés, sinon «comment expliquer que des biscuits étrangers se retrouvent exposés dans nos magasins, alors que l'inverse n'est pas possible.
Nous avons des containers qui sont refusés à la frontière tunisienne», tandis que tout rentre en Algérie, déplore-t-il. En outre, en matière de distribution, «nous avons dû créer notre propre société, alors que nous n'étions pas censés le faire, mais dans ce domaine il n'y avait rien». Aujourd'hui, le groupe dispose de 6 plateformes de distribution à travers le pays.
Désaventagé ou pas, cela reste, semble-t-il, le souci des producteurs et non des patrons des grandes surfaces. Tout en reconnaissant qu'il «aurait aimé avoir 100% de production locale», Abdelouahab Rahim précise toutefois qu'il s'agit aussi «de répondre aux besoins des citoyens». Des citoyens de plus en plus exigeants et pour qui l'acquisition des produits locaux relèverait davantage de «la concession» dans certains cas, selon Mustapha Zebdi, car ils sacrifieraient la qualité au nom du patriotisme économique.
Quid des marques ?
En tout état de cause, pour Mustapha Zebdi, «il ne faut pas trop compter sur ce type de commerce pour faire la promotion de la production locale». Et d'ailleurs, est-ce vraiment sa vocation ? «Le jour où un produit local sera intéressant, il sera en tête de gondole. La grande distribution s'autorégule», soutient le représentant de grandes marques de chaussures de sport en Algérie.
Doit-on développer une grande distribution qui ne profiterait pas à la production locale ? «Peu importe», affirme notre interlocuteur. «Si vous prenez n'importe quel supermarché aux Etats-Unis, vous verrez que mis à part les produits frais, le reste est fait de produits chinois et mexicains». Pour les représentants des marques étrangères en Algérie, la grande distribution est une aubaine et son manque de développement «un inconvénient» car ses avantages sont considérables. «Cash flow, publicité gratuite, couverture large et de plus gros volumes d'achat qui peuvent induire 10% de réduction sur les prix pour le client final».
Avec moins de 10 hypermarchés et moins de 300 supermarchés, la grande distribution en Algérie a une grosse marge de développement. A condition que cela se fasse suivant «une répartition géographique équilibrée», insiste Arezki Issiakhem. Pour l'heure, la tendance est plutôt en faveur de l'est au niveau de la capitale, alors qu'au niveau régional, les chaînes de magasins commencent lentement à envisager de nouvelles implantations.


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