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La peur, l'instabilité et les affaires
Publié dans El Watan le 11 - 09 - 2006

Le monde post-11 septembre est-il plus sûr ? Non, c'est évident. Promise par Washington, la guerre « globale » – qui était à l'origine « une croisade », selon les termes de George W. Bush, contre le terrorisme – ne donne pas de résultats, sauf pour la sécurité intérieure des Etats-Unis. Pays menacé plus par la violence urbaine que par le terrorisme.
L'équipe Bush a certes réussi à embarquer Etats et gouvernements dans la lutte contre ce phénomène, mais l'échec, le principal, est de consacrer l'instabilité comme mode de vie pour l'ensemble de la planète. Depuis le 11 septembre 2001, des bombes ont explosé en Turquie, au Pakistan, au Maroc, en Egypte, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Inde, en Arabie Saoudite. Des attentats attribués presque en totalité à Al Qaïda sans qu'aucune preuve soit établie avec exactitude. Al Qaïda ressemble à un fourre-tout, on peut y mettre tout ce qu'on veut. La nouvelle pensée unique, qui s'est instaurée depuis les attaques de New York, aide à concevoir une vision uniformiste des réalités. Le débat sur les responsabilités des uns et des autres avant et après les attentats du 11 septembre est mis en parenthèses. Les vérités dites au niveau officiel sont perçues comme définitives. Cela suffit pour autoriser des interrogations, à plusieurs niveaux, sur le monde d'après le 11 septembre, cinq ans après. La justice américaine s'est contentée d'un seul procès, celui de Moussaoui. Le public américain n'a pas eu accès aux différents éléments des enquêtes menées autour de ces attaques autant que l'opinion publique internationale. « Pour gagner la guerre contre le terrorisme, nous devons pouvoir détenir, interroger et, au besoin, traduire en justice les terroristes capturés dans notre pays et sur les champs de bataille dans le reste du monde », a déclaré George Bush, le 6 septembre 2006, à la Maison-Blanche. L'expression « champs de bataille » est intéressante. Parce qu'elle souligne l'actuelle cartographie de l'instabilité : Afghanistan, Irak, Soudan, Somalie, Indonésie et Sud-Liban. Au-delà du fait que ces pays sont, en majorité, musulmans, l'état des lieux n'augure rien de bon. D'abord, les taliban reviennent en force et commettent des attentats en plein cœur de Kaboul. A quoi sert la présence des forces étrangères en Afghanistan, si le pays replonge dans l'horreur ? L'Irak est au bord de l'explosion. Pays où de « drôles » de combattants tuent des enfants et des civils dans les marchés et les rues, où les Kurdes se mettent à revendiquer un drapeau et où la démocratie n'est qu'une vue de l'esprit. Le Soudan, pays riche en ressources naturelles, frôle la guerre civile avec la crise du Darfour. L'ONU et les Etats-Unis veulent installer dans la zone de conflit des forces de « peace keeping » (maintien de la paix) où des militaires de l'Union africaine sont déjà présents. Des militaires qui semblent échouer dans leur mission, entraînant un inévitable débat sur l'efficacité même de l'Union africaine, organisation figée dans l'image d'un conglomérat de chefs d'Etat. Devenue un immense marché d'armes, de tous types, la Somalie, l'un des pays les plus pauvres de la planète, se plaît dans un climat de déchirements entre factions et milices manipulables à merci. Les Somaliens se rappellent de l'opération de l'armée US « Restore Hope » qui a abouti à un échec. Puis il y a le tapage sur le nucléaire iranien. Téhéran est au banc des accusés. C'est le pays le plus cité par les agences de presse, souvent à sens unique, comme le veut le nouvel ordre médiatique. Que l'Inde, le Pakistan et Israël développent des programmes nucléaires de type militaire et qui ne signent pas le TNP (traité de non-prolifération) ne choque personne. A commencer par l'ONU. Mieux. Washington s'est engagé à appuyer New Delhi en lui vendant des produits sensibles comme l'uranium enrichi (l'Inde possède 22 réacteurs nucléaires). New Delhi, qui s'apprête à acheter des chasseurs américains F18, soutient les Etats-Unis « dans le combat contre le terrorisme ». Pays pivot du mouvement des Non-Alignés, dont les Etats membres se réunissent demain à Cuba comme pour entretenir le romantisme intact, l'Inde est devenu le principal allié des Etats-Unis en Asie, avec la Corée du Sud, Taiwan et le Japon. C'est l'un des résultats concrets de l'après-11 septembre. Le rapprochement, assez poussé, avec l'Algérie et la Libye s'inscrit également dans cette optique. Même si Washington n'est pas encore prêt à engager de gros contrats d'armement avec ces deux pays. Situation compliquée avec le redéploiement stratégique de la Russie dans la région. Moscou est même disposé à aider le Maroc, allié traditionnel des Etats-Unis, à se doter d'une centrale nucléaire. Paradoxalement, cette « offensive » russe fait le bonheur des stratèges de la Maison-Blanche qui, facilement, ont pu obtenir une revue à la hausse du budget militaire, passé à 470 milliards de dollars pour l'exercice 2007. Depuis l'effondrement de l'URSS, fin 1989, le budget militaire américain n'a pas cessé de chuter. Avec une Russie plus visible et une Chine entreprenante, les arguments en faveur d'un budget de défense plus conséquent deviennent plus solides. Le financement des soldats déployés en Irak et en Afghanistan absorbe 63 milliards de dollars chaque année, presque deux fois le PIB de l'Egypte et presque l'équivalent des réserves de changes de l'Algérie. « La sécurité du peuple américain est notre principale priorité », a indiqué le chef de la majorité républicaine au Sénat, Bill Frist. Cela résume tout. Thème récurrent, la sécurité a permis des dérives contre les droits et les libertés. Pourtant : « La guerre contre le terrorisme est une lutte en faveur de la liberté », a dit Bush qui, dorénavant, abuse du terme « pays libres » et semble abandonner le concept biblique de la lutte du « Bien » contre le « Mal ». Autre « réussite » de l'après-11 septembre : la peur, consacrée comme le dominant lubrifiant de la vie internationale. Paul Wolfowitz, ancien secrétaire adjoint à la défense, président de la Banque mondiale et membre influent d'un mystérieux groupe dit de Bilderberg – créé en 1954, ce groupe agit comme un véritable lobby à tous les niveaux – a proposé de constituer des mercenaires chargés, à la manière de la série Mission impossible, d'éliminer des personnes soupçonnées d'activités terroristes. Difficile de savoir si ce projet est en cours ou pas.

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