Un certain comportement pas très islamique nous est donné à constater en ce neuvième mois lunaire. Cette attitude répréhensible et blâmable à souhait qu'on s'entête à adopter pendant ce mois sacré dans la Maison de Dieu ne suscite pas moins le haut-le-cœur et le haut-le-corps. Je m'interrogeais s'il fallait décrier cette image choquante qui n'honore ni la religion ni le musulman, de surcroît en cette période ramadhanienne. Jusqu'à preuve du contraire et à ce que je sache, selon le basique que la quintessence de l'islam nous a appris depuis notre enfance, une mosquée demeure ce lieu de culte qui renferme ce ferment de sacralité où il n'est pas loisible de faire ce qu'on veut ni de bavasser. C'est comme les oratoires des religions monothéistes et autres sanctuaires sacrés. Dans ce cas d'espèce, la pratique désobligeante des ‘‘dormeurs'' et autres ‘‘tueurs de temps'' dans la mosquée de Dieu est considérée comme une méconduite pour ceux qui cultivent, évidemment, le bon sens. Sans prétendre détenir le mandat de moralisateur, confondre la sérénité et l'apaisement de l'âme que peut procurer le silence d'une Maison de Dieu avec le chahut d'un café ou le boucan que génère le marché ou la rue relève du honteux. Se laisser aller dans la Maison d'Allah en cancanant sur les dernières nouvelles du foot national comme si on était dans un stade, relève de l'impertinence, voire de l'offense. Déplier son journal dans une position avachie pour faire les mots croisés au lieu de parcourir le Saint corpus en méditant les paroles divinatoires, ne signifie pas moins une effronterie commis à l'égard de ce lieu qui accueille les fidèles. Nous sommes les hôtes de Dieu, mais la révérence est loin d'être au rendez-vous, contrairement à l'église où le silence se veut monacal. A ce que je sache, on ne pénètre pas dans la Maison de Dieu pour piquer une ronflette ou ‘‘tuer'' le temps en attendant l'appel du muezzin pour la rupture du jeûne, sinon pour faire un retour sur soi. La Nidhara du lieu de culte se montre extrêmement permissive, ne jugeant pas utile de rappeler à l'ordre ceux qui cherchent à tomber dans les ‘‘bras de Morphée'' ou ceux qui s'adonnent à des jactances, débitant à perte de salive des balourdises et autres propos en porte-à-faux avec l'esprit et la lettre du lieu sacré. Je me tais et je pense à mon petit père devenu, depuis grand-père, avant qu'il s'en aille. Ce «cave» qui s'échinait à m'apprendre les bonnes manières. Celles-là mêmes qui m'enseignent les propos d'un hadith : ‘‘Les paroles (en dehors de la bienséance, bien sûr) dans la mosquée consument les bonnes actions comme le feu détruit le bois.''