Après le service de psychiatrie sur la rue Bouridah Seddik à Jijel, une colonie de hérons garde-bœufs a jeté son dévolu sur une rangée de ficus, bordant une place qui fait face au siège de la mairie de Jijel. Au milieu de cet espace où trône la stature d'un raccommodeur de filets de pêche, communément appelé ici à Jijel, Conjador, l'air est devenu irrespirable du fait de l'odeur nauséabonde dégagée par les fientes d'une colonie de hérons garde-bœufs, qui a fait de la cime de ces arbres, une héronnière. Outre l'odeur repoussante, le sol est désormais sali par les fientes et les duvets qui tapissent le sol, alors que la cime des arbres, habituellement au feuillage abondant, présente désormais un aspect dégarni. Le dépérissement du feuillage est perceptible à vue d'œil, ce qui est dommage pour ces arbres centenaires qui ont accompagné plusieurs générations de pêcheurs venant y trouver ombrage et fraîcheur, particulièrement durant la saison chaude. Si le héron garde-bœuf a des avantages en milieu rural, où il nettoie le cuir des bêtes, en milieu urbain, il fait craindre d'éventuelles propagations de maladies infectieuses pour lesquelles l'implication de cet échassier est connue par les spécialistes du domaine. Il y a quelques années, et en réponse à la crainte des riverains du service de psychiatrie, où une colonie de hérons garde-bœufs avait niché et dont l'élagage des arbres a fini par dissuader le retour de cet oiseau, le bureau d'hygiène de la commune de Jijel avait relevé le danger que pourrait présenter la présence en milieu urbain de cet oiseau. La missive avait cité le risque de transmission de bursite infectieuse, de la maladie de Newcastle, l'anaplasmose humaine, la fièvre à virus du Nil occidental, ou encore la cowdriose. Autant de risques qui devraient amener les responsables communaux à agir pour éloigner cette colonie de la ville. Néanmoins, il serait souhaitable de la pérennité de cette rangée d'arbres centenaires soit préservée d'un éventuel arrachage. Le remède serait autant nuisible que le mal.
