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Caroubier : la gare de toutes les histoires
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Publié dans El Watan le 28 - 08 - 2015

Plus de six millions de voyageurs y transitent chaque année, faisant du Caroubier un hub plus grand que...
l'aéroport ! Alors que la Société de gestion des gares routières d'Algerie s'apprête à lancer la vente de billets en ligne, El Watan Week-end a posé ses valises sur les quais.
«Ces taxi-clandestins sont en majorité d'anciens policiers et d'anciens militaires, c'est pour cela que personne ne parle avec eux ! Et rares sont les policiers qui osent les chasser. Ce sont des collègues, et pour ça il n'est pas question de les embêter».
Avec le gilet orange fluo qui caractérise la tenue des employés de la Sogral, ce fonctionnaire de la gare routière d'Alger montre les hommes qui, le trousseau de clés dans la main, sillonnent les quais et le hall en quête du voyageur qui vient de descendre d'un bus. Difficile de leur échapper car ils sont partout, y compris devant les taxis légaux découragés de les chasser et devant le poste de police.
Mais parfois, il arrive que les 190 taxis conventionnés avec la gare n'arrivent pas à satisfaire la demande des clients... Car chaque année, la gare routière d'Alger voit passer 6 millions de passagers. Chaque jour, nous sommes 20 000 à y transiter.
Pour faire face à ce manque, la direction de la gare a décidé d'augmenter le nombre de taxis.
En face du poste de police situé dans la cour de la gare, une famille nigérienne de quatre personnes installe ses affaires à même le sol. Les affaires sont roulées dans des tissus en forme de ballots.
Malayma, la maman, la trentaine, enveloppée dans un tissu à fleurs, surveille son fils qui joue avec une fillette de passage. La famille attend le bus qui mène vers Tamanrasset où ils prendront par la suite la route du retour vers leur pays.
Trafiquants
La direction de la gare a également décidé de moderniser son système de gestion. «Nous avons opté pour la mise en place d'un système de vente de tickets en ligne afin d'avoir une gestion plus transparente. Ce système d'e-ticket va permettre aux voyageurs d'acheter les billets de chez eux grâce à leur carte bancaire. Il devrait être opérationnel sous peu», assure Mohamed Saïd Cheref, directeur général de la société. Des pratiques frauduleuses ont été signalées plusieurs fois.
«Quand plusieurs compagnies ont le même horaire de départ vers la même destination, certains opérateurs influencent les guichetiers pour qu'ils vendent des billets de leur compagnie, en contrepartie de quoi les guichetiers bénéficient de faveurs auprès des opérateurs qui usent de toutes les techniques qu'on peut imaginer pour remplir leurs bus», confie un cadre de Sogral qui a souhaité garder l'anonymat.
Pour accéder à l'intérieur de la gare, des agents de sécurité, eux aussi vêtus de gilets orange, passent les bagages des passagers au peigne fin «afin de stopper toute marchandise interdite ou qui est susceptible de menacer la sécurité des voyageurs», explique Karim, un jeune agent qui fouille les voyageurs, invités à passer sous un portique à métaux.
Mais ce système de filtrage des bagages n'est pas toujours efficace. «Malgré la mise en place de ce dispositif, il n'est pas toujours possible de tout surveiller. Beaucoup de commerçants et de trafiquants utilisent cette gare comme point de transit pour leurs marchandises.
Certains salariés de compagnies qui assurent le transport sur les longues distances travaillent avec des commerçants et des trafiquants afin de déplacer leurs marchandises. Le secteur de la téléphonie mobile est le plus important», raconte Amine*, salarié dans la gare. Il remarque tout ce qui bouge, rien ne lui échappe.
Chawarma
Une fois dans l'enceinte de 8000 mètres carrés, les écrans d'affichage et les plaques d'indication des zones et des services ne passent pas inaperçus. Ici, les voyageurs se comptent par centaines. On en voit de toutes les régions et de toutes les conditions sociales.
Certains tirent leurs valises, d'autres regardent les écrans pour savoir à quelle heure ils doivent prendre le bus. Les moins jeunes sont scotchés aux écrans de leur tablette et leur smartphone.
Car la gare offre une connexion wifi gratuite ! Kamel, 22 ans, passe son service militaire à Tébessa. Vêtu d'un t-shirt blanc à rayures bleues, un pantalon en jean, il s'allonge sur les chaises d'attente pour se reposer en utilisant son bagage comme coussin. Vaincu par la fatigue, les écouteurs collés aux oreilles, il a lancé sa musique à fond pour ne pas entendre les cris des vendeurs de sandwiches, qui parfois «harcèlent» les gens.
Yacine*, 24 ans, chemise rouge comme la couleur de l'enseigne de la boutique où il travaille, vend des sandwiches de frites et de chawarma. Le couteau dans la main droite, il découpe de petits morceaux de viande de la broche qui n'arrête pas de tourner, en criant : «Chawarma jdida we bnina !». De son autre main, il invite les passants et lance «Marhba !». Yacine se fatigue vraiment, mais cette technique «a prouvé son efficacité, les gens aiment qu'on rigole avec eux et qu'on soit différent des autres», nous explique-t-il.
Incivisme
Un peu plus loin, un autre commerce est très fréquenté par les voyageurs : celui des confiseries et des fruits. Selon un des chefs de zone de la gare, un voyageur sur cinq passe acheter quelque chose à manger ou une bouteille d'eau pour le trajet. Mais parfois, les voyageurs se perdent dans autant de choix. «Il arrive que des voyageurs achètent des billets, et à force d'hésiter les bus partent car ils ne peuvent pas attendre vu que d'autres bus doivent stationner à la même place», nous raconte se contrôleur.
Dans ces cas, les guichetiers et les contrôleurs sont harcelés par ces voyageurs qui «exigent que leurs billets soient remboursés» même s'ils sont fautifs, raconte cet agent de sécurité. Ces derniers ne sont pas les seuls qui souffrent face à «l'incivisme» des voyageurs. Les agents d'entretien et d'hygiène regardent, impuissants, les gens jeter n'importe quoi, n'importe où.
«S'ils ont quelque chose à jeter, ils ne la mettent pas dans les poubelles, ils jettent à côté, ou bien sous les poubelles», ajoute-t-il, ce qui n'est pas difficile à confirmer. Dans la salle d'embarquement, impossible de trouver une chaise libre pour s'asseoir, tous les voyageurs de chaque zone qui ont acheté leurs billets attendent que leur bus stationne sur le quai.
E-ticket
Ici, les familles dorment par terre ou sur leurs bagages. «Certaines viennent de loin pour acheter leurs billets et ne repartent pas chez elles», raconte un employé. «C'est pour éviter ces attentes pénibles que le e-Ticket a été mis en place, on essaye par tous les moyens d'assurer un maximum de confort pour les voyageurs, mais ces derniers doivent aussi aider le personnel qui travaille ici», insiste Mohamed Saïd Cheref, directeur général. Madjid, 36 ans, est contrôleur de tickets. Sans son tampon, vous ne pouvez pas rejoindre le quai. Il reconnaît toutefois que quand un bus stationne, «il est difficile de gérer la foule qui se jette sur les portes», se plaint-il.
Sur le quai des départs, les receveurs aussi ont du mal à gérer les gens. Cette famille de trois personnes qui prend la destination d'Annaba a beaucoup de bagages. Mohamed, 24 ans, receveur depuis trois ans avec cet opérateur, oriente comme il peut les membres de cette famille et leur demande de mettre les bagages dans le coffre du bus.
Mais ces derniers refusent et exigent que les bagages, «fragiles», soient mis à l'intérieur. Mohamed le sait, il finira par céder. «Même si transporter autant de bagages dans le bus avec les voyageurs gêne», regrette-t-il.
LIVRAISON
Sogral a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 150 milliards de dinars, dont 86% servent à payer les charges telles que les loyers et les salaires. La société est autonome financièrement ; en 2014, elle a réalisé un bénéfice de 80 millions de dinars.
Et ce ne sont pas toutes les gares qui réalisent des bénéfices, certaines sont déficitaires. Plusieurs autres gares seront inaugurées : samedi, la gare de Bou Saâda doit ouvrir.
Elle sera suivie, deux jours plus tard, par celle de Bir El Ater à Tébessa. «Pour ma part, chaque voyage est une nouvelle aventure. Je découvre mon pays et ses habitants.
Le bus est comme facebook, il nous lie», confie Kamel, un commerçant d'un nouveau genre. Son métier : livrer ses clients, des particuliers, dans les 48 wilayas. «Les Algériens n'ont pas attendu le paiement en ligne !, plaisante-t-il. Grâce à facebook, des gens qui ramènent des produits de l'étranger, en particulier de France et d'Espagne, vendent leur marchandise en ligne.
Le client choisit les produits et règle la facture dès la livraison. J'étais au chômage et ma voisine qui habite en Espagne m'a engagé pour livrer ses clientes dans les autres wilayas. Je prends une commission et tout le monde est content. Grâce aux bus qui vont partout, ça devient un jeu d'enfant !» n
*Les prénoms ont été changés


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