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La peur du migrant, un business de plus de 13 milliards d'euros !
L'Europe fait face à la plus grave crise des réfugiés
Publié dans El Watan le 26 - 10 - 2015

Mise en place d'un nouveau système de relocalisation dérogataire de l'accord de Dublin pour les réfugiés méditerranéens, réduction des délais d'examen des dossiers de droit d'asile et déblocage d'une aide spéciale, ont décidé les chefs d'Etat au terme du sommet du 23 septembre dernier. Quelques semaines plus tard, un autre sommet s'est tenu le jeudi 15 octobre à Bruxelles. Au centre des échanges entre les chefs d'Etat de l'UE, la Turquie, pays mirador sur lequel s'appuie l'Europe pour freiner les arrivées à ses frontières de nouveaux réfugiés.
Si Ankara réussit à garder, à fixer les réfugiés sur son sol, une aide financière de près d'un milliard d'euros lui sera versée dans l'immédiat», a-t-on promis. Ainsi, en l'espace de trois semaines, l'appétit turc a gagné en férocité. Et pour cause, il était question, dans un premier temps, que le milliard d'euros soit partagé avec le Liban, la Jordanie et l'Irak qui abritent un nombre non moins négligeable de réfugiés sur leur territoire respectif.
Ankara fait monter davantage les enchères en suggérant l'assouplissement des visas pour ses ressortissants. Ce à quoi a opposé, du moins pour l'instant, un niet le président François Hollande. Ce dernier a annoncé lors de ce sommet que l'aide financière de la Commission européenne a été revue à la hausse, passant de 1 à 3 milliards d'euros. Une décision qui satisfait tout le monde ? Pas vraiment. Mais peu importe, pour l'UE la priorité absolue étant de juguler l'afflux migratoire.
L'heure doit donc implacablement être à la mobilisation générale et la recherche de solutions durables pour résoudre à la source les problèmes. Le «court-termisme» et l'Europe barricadée ayant montré leurs limites (depuis début 2015, pas moins de 500 000 migrants ont tenté d'atteindre l'Europe contre 280 000 durant toute l'année 2014 dont 50% de syriens, selon Frontex, bras armé de l'Europe).
La «sécurisation des frontières» ou la «lutte contre l'immigration irrégulière» s'est ainsi avérée coûteuse, inefficace, et humainement inacceptable. D'ailleurs, une étude récente a fait ressortir que depuis 2000 à ce jour, les 28 membres actuels de l'UE ont dépensé au moins 13 milliards d'euros dans des dispositifs visant à interdire aux demandeurs d'asile l'accès à leur territoire.
Or, tel que l'explique si bien le Pr Robin Stünzi du Centre de droit des migrations (CDM) - Université de Neuchâtel (Suisse) -, l'adoption de cette stratégie n'a pas été à la hauteur des attentes européennes : sur le plan humain, le bilan est catastrophique : «L'histoire retiendra que plus de 20 000 hommes, femmes et enfants auront, en l'espace de deux décennies, payé de leur vie leur tentative de pénétrer sur le territoire européen».
Mieux, ajoute-t-il, «de nombreuses personnes ont réussi d'une manière ou d'une autre à pénétrer sur les territoires dont on voulait les exclure et cela a engendré de surcroît les phénomènes contre lesquels l'Europe prétendait lutter. En forçant les individus en fuite à utiliser des routes dangereuses, cette politique a permis le développement d'un marché juteux et incontrôlable, celui des passeurs, que tous pointent du doigt comme étant les principaux responsables de la crise migratoire actuelle.
C'est confondre les causes et les conséquences : les passeurs sont simplement la conséquence des politiques répressives, et non la cause des mouvements migratoires.» En dépit de ces sinistres bilans, ce sont 3 autres milliards d'euros qui viennent d'être débloqués par Bruxelles aux fins, dit-elle, de fixer sur place les déplacés syriens, environ 4 millions, se trouvant dans les camps en Turquie (1,8 million), au Liban (1,172 million), en Jordanie (630 000) et en Irak (environ 200 000).
Une conférence internationale se prépare à Paris pour en débattre et où seront également discutés les mécanismes à mettre en place pour circonscrire les flux migratoires, en général, à destination de l'occident qui s'estime, faussement, «submergé» par une immigration massive et sans précédent, et ce, bien qu'elle ne soit touchée que très marginalement.
Devraient, par ailleurs, être au cœur des débats lors du regroupement parisien les politiques de codéveloppement vu que l'étendue du phénomène des déplacés climatiques mais aussi économiques, considérés, eux aussi, comme victimes politiques, est non moins négligeable. «Un défi long et complexe qui requiert de grandes capacités pour pouvoir le surmonter, surtout lorsqu'on sait que, outre les syriens, quelque 1,2 millions de personnes, rien qu'en Afrique, cherchent à quitter leur pays respectif à moyen terme.
Au moins 220 000 autres pourraient se déplacer dans les toutes prochaines années», s'inquiètent déjà les Européens. Mais, pour les réseaux transnationaux activant dans le trafic des migrants et la traite de personnes, c'est une aubaine dont ils pourraient profiter allègrement.
Le président Hollande y a d'ailleurs mis l'accent lors de sa conférence de presse du 7 septembre dernier : «Pour affronter cette crise humanitaire, il y a ce qui doit être fait à titre volontaire et ce qui doit être fait à titre obligatoire Humanité, responsabilité, mais non sans fermeté. Il y a des migrants éligibles au droit d'asile et il y a l'immigration économique irrégulière, dans tout cela les trafiquants et les réseaux de passeurs se sucrent sur cette misère humaine».
Pour les animateurs de ce commerce de plus en plus florissant, la conjoncture du marché est susceptible d'être encore plus favorable à moyen et long termes : 14% de la population mondiale, soit 19 millions de personnes, aimeraient s'installer en dehors de leur pays, pronostique Thierry Leclère, le journaliste d'investigation, spécialiste des questions migratoires et auteur du célèbre livre Algérie, pauvre à milliards.


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