Conséquence d'une politique d'austérité déjà en marche, la wilaya de Tiaret, du moins une partie de sa population, devra se résigner à voir les projets d'envergure, annoncés en grande pompe, tomber en désuétude. Les responsables concernés diront «gel des projets» si l'on se réfère à l'instruction n° 4284 du 3 août 2015 émanant de la direction générale du budget. Ainsi, et après avoir fondé de gros espoirs de voir se réaliser le centre anti cancer (CAC), qui avait fait pourtant l'objet d'intenses discussions, visites ministérielles, ponctuées de décisions jamais mises à exécution, les malades ne disposeront pas, à l'instar d'autres centres programmés à l'échelle nationale, de cette infrastructure à même d'atténuer les appréhensions liées à cette lourde pathologie. L'enveloppe allouée à cet ambitieux projet estimé à 450 milliards de centimes a été carrément bloquée. Beaucoup d'autres projets ne verront pas le jour ni même faire l'objet d'études à l'instar du tramway, un siège pour la wilaya d'une AP de 180 milliards de centimes, l'équipement du complexe mère et enfants pour 50 milliards de cts, 5 lycées dont deux à Tiaret et trois dans les communes de Tousnina, Chehaima et Medrissa, la mosquée-pôle, le théâtre régional, l'institut de formation spécialisé, entre autres. La liste est longue et fastidieuse des projets annoncés à grande pompe et qui ne verront pas de sitôt le jour à l'aune d'une crise financière qui va en s'accentuant. Très explicite, l'instruction du ministère des Finances énonce que «sont concernés, à l'exception des projets de développement local (PCD), l'ensemble des projets n'ayant pas fait l'objet de notification d'ordre de service y compris ceux financés au titre des comptes d'affectation spéciale». A ces projets n'ayant pas fait, pour des raisons liées, entre autres, à un manque de management et de lenteurs que certains responsables n'avouent pas, il y a beaucoup d'opérations gommées et, pourtant, annoncées par l'actuel chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite à Tiaret. Les opérations qui devraient être financées au titre de ce programme d'une AP globale de 28 milliards de dinars sont destinées à «répondre aux besoins des populations en matière notamment de désenclavement, d'alimentation en eau potable et d'assainissement, de scolarisation et de développement économique». La wilaya de Tiaret avait bénéficié, au titre du programme quinquennal 2010-2015, d'une enveloppe globale de 185 milliards de dinars destinée à la réalisation de plusieurs projets socio-économiques dont 38.044 logements, 5 barrages, 25 établissements scolaires, 11.000 nouvelles places pédagogiques, 3 hôpitaux, 4 polycliniques ainsi que des opérations de raccordement de 20.000 foyers en gaz de ville et 7.500 foyers à l'électricité. Beaucoup d'autres projets comme la réalisation de la voie autoroutière Tiaret-Relizane sur 50 kilomètres, le transfert de l'eau dessalée depuis la Macta, la restructuration de la ville de Tiaret depuis le marché couvert jusqu'au pied du mausolée Sidi Khaled sont tous aussi mis au placard.