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«J'ai l'impression que tout est fait pour empêcher le livre maghrébin de circuler dans nos pays»
Elisabeth Daldoul. Directrice des éditions tunisiennes Elyzad
Publié dans El Watan le 03 - 11 - 2015

Les éditions tunisiennes Elyzad sont présentes au Salon international du livre d'Alger (Sila) qui se poursuit jusqu'au 7 novembre. Elles exposent au stand de l'Esprit Panaf des romans récemment édités comme Les intranquilles, de Azza Filali (présente au Sila), Beyrouth canicule, de Djilali Bencheikh, La houlette, de Kamil Hatimi et Chems Palace, de Ali Bécheur. Elisabeth Deldoul est directrice des éditions Elyzad qui fêtent cette année les dix ans d'existence.
- Comment évolue actuellement le monde de l'édition en Tunisie ? Les changements politiques majeurs dans le pays ont-ils eu une influence sur la publication des livres ?
Incontestablement, la révolution du 14 janvier a changé la donne pour beaucoup d'entre nous. Parce que nous avons acquis une liberté d'expression que nous n'avions pas. Cela se traduisait par une autocensure importante. Depuis le 14 janvier 2011, nombre d'éditeurs et d'écrivains sont arrivés et les publications se sont multipliées. C'est une véritable explosion dans le domaine de l'édition. Cela a enrichi le paysage culturel du pays.
- Et est-ce que la tonalité des écrivains a changé ?
Quand je parle de profusion de publications, il s'agit surtout d'essais, des ouvrages historiques et biographiques liés au contexte. En fiction, la démarche est plus lente parce qu'il faut digérer tous les événements et les émotions fortes provoquées par les changements. Nous sommes passés du doute à l'euphorie, à l'inquiétude, à des moments de joie et de fierté. Le romancier a donc besoin de recul...
Dans le roman Les intranquilles, Azza Filali met en scène cinq personnages qui évoluent durant la période allant de janvier 2011 et la date de la tenue des premières élections libres en Tunisie. Six mois de flottement durant lesquels nous étions désemparés, n'avions plus de repères. Le gouvernement était en transition. Azza Filali, qui est une de nos grandes romancières, a su mettre ce cadre-là dans le roman. C'était aussi une manière d'évoquer l'âme humaine.
- Azza Filali, comme d'autres romanciers tunisiens, doute. Il y a beaucoup de questionnements dans leurs écrits...
Le doute est toujours là parce que le chemin de la démocratie est encore long. Ce doute nous habite tous les jours. Rien n'est sûr, tout est fragile. Le romancier va forcément restituer cette atmosphère.
- Elyzad édite des livres essentiellement en français. Pourquoi ?
Nous publions parfois des ouvrages bilingues. Notre ligne éditoriale est concentrée sur la publication d'œuvres de fiction en langue française et d'auteurs du Maghreb et du Sud du Sahara. Il ne faut plus qu'on soit enfermés dans nos frontières. La littérature, c'est bien l'espace de liberté. On peut lire des romans chinois, japonais ou russes. Au Maghreb, les éditeurs sont enfermés, n'éditent que les auteurs de leur propre pays. Moi, j'ai envie de faire éclater ces frontières.
- Justement, qu'est-ce qui empêche le livre tunisien d'être distribué en Algérie ou au Maroc, de circuler librement au Maghreb ?
C'est un problème qui perdure depuis longtemps. J'ai entendu tant de mes confrères parler de la mauvaise circulation des livres au Maghreb. Les circuits de distribution ne sont pas organisés pour cela. Nous avons des problèmes bancaires, douaniers. J'ai l'impression que tout est fait pour empêcher le livre maghrébin de circuler dans nos pays. Nous en sommes tristes. Nous sommes tous conscients de cette situation. Les pouvoirs publics doivent intervenir pour trouver une solution. Il faut peut-être aller vers la coédition
- Est-il justement possible d'aller vers la coédition inter-maghrébine ?
C'est possible, bien sûr. Nous nous connaissons bien et nous nous rencontrons souvent dans les salons. Et le Sila en est l'exemple. Ce n'est pas simple, mais c'est quelque chose qui se fait de plus en plus. C'est une manière de faire circuler nos textes.
- Comment le livre édité en Tunisie est-il distribué ? Existe-t-il des difficultés particulières ?
Nous n'avons pas beaucoup de librairies, à peine une trentaine, presque la moitié concentrée au niveau de la capitale.
La distribution des livres est mauvaise. C'est une réalité amère. Que faire ? Il faut aller dans les villes de l'intérieur pour parler de nos livres. Nous avons en fait un gros problème de médiation.
- Qu'en est-il des demandes du lectorat ?
Il y a une demande, on le voit à travers la Foire du livre de Tunis. Il y a engouement. Après, il faut nourrir cette demande. C'est à nous de le faire, mais on est quelque peu limités par ce problème de distribution.
- Les médias tunisiens jouent-ils le rôle de la promotion du livre ?
Pas assez, à mon avis ! Depuis la révolution, nombre de journaux ont arrêté les pages culturelles, motivés sûrement par des urgences politiques et économiques. Nous avons traversé des moments où l'on avait besoin d'explications où la place consacrée à la réflexion était importante. Mais, aujourd'hui, je pense qu'il faut faire attention. Ne pas parler de culture, ne pas parler de livres, peut être dangereux. Le livre est une ouverture, un lieu d'échanges, de réflexion, de débat. Une société ne peut pas avancer sans qu'on parle de livre.


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