L'agression dont ont été victimes, la semaine dernière, les deux comédiennes, Sabrina Korichi et Meriem Alleg, par un agent de sécurité dans l'enceinte du Théâtre régional de Constantine, a fait réagir les comédiens qui ont organisé, hier, deux rassemblements de solidarité à Alger et à Constantine. Parmi les participants à Constantine, il y avait Ahmed Rezzak, comédien et scénographe, et l'un des organisateurs de l'action. «De telles violences doivent s'arrêter. On en a assez d'être considérés comme des cas sociaux. Ils nous limitent au débat sur le contrat de travail alors que nous voulons discuter de la créativité, s'indigne-t-il. Nous sommes là pour défendre la dignité de l'artiste et dire stop aux violences à l'encontre des femmes.» La star de Jouha et de Djamai Family, Samira Sahraoui, était aussi au rendez-vous à Constantine. «Je suis vraiment déçue de constater la situation dégradante, où on est mis aujourd'hui. L'artiste n'est pas là pour être humilié mais pour contribuer à la construction de son pays, regrette-t-elle. J'aurais pu être l'une d'elles. Elles sont mes amies, mais je ne me suis pas indignée seulement pour elles, c'est aussi en solidarité avec toutes les femmes battues en Algérie.» A Alger, la scénariste Yamina Bachir Chouikh et la comédienne Djamila Arras étaient elles aussi aux côtés d'autres artistes devant le TNA. Djamila Arras s'est dite «outrée par le comportement du directeur de Constantine qui a tenté de justifier le geste de son employé». Jointe par téléphone, l'une des victimes, Meriem Alleg, qui est à Constantine dans le cadre de la préparation du spectacle de clôture de «Constantine, capitale de la culture arabe», affirme que le directeur les a «privées», elle et Sabrina Korichi, «d'eau et du signal de la parabole» pour les obliger, selon elle, à «quitter les lieux».