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Dans le huis clos de la déchéance humaine
Projection en avant-première arabe du film syrien Al mouhadjirane à Constantine
Publié dans El Watan le 22 - 12 - 2015

Mohamed Abdelaziz est le cinéaste syrien le plus en vue actuellement. Il est talonné de près par Abdelatif Abdelhamid et Joud Saïd.
Après l'étonnant Al rabia bi tawqit al firdaws (16h au paradis), Mohamed Abdelaziz revient avec un long métrage expérimental, Al mouhadjirane (Les deux migrants), présenté dimanche en avant-première arabe aux premières Journées du film arabe primé à Constantine.
Deux personnages qui ne portent pas de nom s'affrontent dans un univers fermé durant la nuit du Nouvel an dans un pays européen. Voilà résumé le film. Sur 105 minutes, deux hommes (Samer Imrane et Mohamed Al Rechi) vivent dans une cave sommairement aménagée en une grande chambre. Les deux ont laissé leur famille et sont venus chercher ce qu'ils n'ont pas trouvé dans leur pays, la liberté et le travail. L'homme en quête de liberté est un intellectuel et un politique. Il écoute à longueur de journée de la musique classique, comme la 9e symphonie de Beethoven en tentant d'écrire des textes.
L'autre homme a abandonné le projet de construction d'une maison dans son pays natal, mais carresse le rêve de réussir là où il est. Mais cet homme sans niveau intellectuel entre en conflit avec l'autre sur tout et sur rien. Même pour partager un verre de thé ou un verre de vin, les deux hommes s'affrontent. L'un a conscience de la valeur de la liberté pour l'homme, l'autre ne croit pas trop à ces «idées politiques». Mais les deux migrants partagent la même douleur et la même amertume.
Ils sont dans une situation d'autodestruction, alors qu'ils sont venus en quête de nouveaux horizons, d'un autre sens à leur vie. Mohamed Abdelaziz a donc essayé d'explorer ces contradictions dans un film courageux, mais qui souffre de lourdeurs. Les dialogues sont denses et chargés. Le spectateur a la sensation d'étouffer en raison de l'espace réduit dans lequel se déroule l'histoire, un huis clos pesant et sombre. Mais, le cinéaste a créé un mouvement à travers le déplacement des personnages et les changements dans les rares éléments extérieurs, comme la lumière, l'eau et l'ambiance sonore. Ce film, qui peut être inscrit dans le registre du septième art indépendant en Syrie, relève du cinéma du dogme.
Ce mouvement, créé dans le milieu des années 1990, plaide pour une utilisation «économique» des moyens techniques pour faire des films. Il s'agit de limiter les espaces de tournage, de recourir à peu d'accessoires et de supprimer la musique, sauf si elle fait partie de la scène. Ce mouvement cinématographique est défendu notamment par le célèbre cinéaste danois Lars Von Trier. Il y a également une part d'expression expérimentale dans Al Mouhadjirine, qui est une adaptation au grand écran d'une pièce de théâtre du dramaturge polonais Slavomir Mrozek (Les émigrés, écrite en 1974).
Samer Imrane a traduit le texte, a construit la scénographie et a mis en scène la pièce en 2008 à la faveur de «Damas, capitale de la culture arabe». Il a également interprété sur scène le même rôle joué dans le film. Une véritable prouesse artistique. «Pour moi, il n'y a aucune différence entre l'interprétation d'un comédien au théâtre ou au cinéma.
C'est ce que je dis à mes étudiants à l'Académie des arts à Damas. La différence se situe au niveau du genre artistique, réel ou pas. Le théâtre ne doit pas se limiter à la scène à mon avis. On filmait d'un seul trait une séquence. Le cameraman devait supporter le poids d'une caméra de 30 kg pendant un quart d'heure.
C'était pénible sur le plan technique», a déclaré Samer Imrane lors du débat qui a suivi la projection du film à la salle Al Khalifa. «Lorsque j'ai monté la pièce en Syrie, j'ai essayé de construire des personnages qui soient proches des gens. Je voulais que le public sente qu'il s'agit de deux Syriens vivant à l'étranger.
Il faut éviter la rupture entre le public et les personnages. Lorsqu'on met de l'effort dans un travail artistique, les gens finissent par respecter ce qu'ils voient, même s'ils peuvent ne pas aimer. Je vois ce spectacle comme un metteur en scène de théâtre. D'où mon intérêt pour le rapport avec le public. Je crois à ce que fait Mohamed Abdelaziz. Aussi ai-je décidé de travailler avec lui dans ce film.
Il avait beaucoup de difficultés au départ pour créer l'atmosphère particulière liée à l'aspect théâtral du texte et pour garantir le spectacle cinématographique. Al Mouhadjirane est pour moi un film de cinéma», a ajouté Samer Imrane, connu dans le monde arabe pour ses travaux pour le théâtre. Il a précisé que la pièce de Mrozek est d'une durée de trois heures. «Aussi, avons-nous beaucoup réduit dans le film. Mohamed Abdelaziz a densifié au montage certaines séquences pour éviter la longueur.
Et nous avons évité les longs monologues», a-t-il noté refusant de réduire Al Mouhadjirane à du théâtre filmé. Interrogé sur la profondeur philosophique du long métrage, Samer Imrane a relevé que le film pose une série de questions (sur notamment l'intégration à une autre société) et ne ferme pas la porte à la possibilité de l'espoir. «L'un des deux personnages dit à l'autre : ‘‘Tu vas revenir construire ta maison, l'école sera ouverte et toi tu ne seras jamais esclave''. Qui peut vivre sans espoir ? Il reste que dans nos pays arabes, l'artiste veut jouer le rôle du politique. Et le politique veut interpréter le rôle de l'intellectuel. Il y a comme une cassure», a-t-il noté. Al Mouhadjirane a décroché le premier prix du Festival de Rotterdam du film arabe. Il n'a pas encore été projeté au public en Syrie.


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