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Les étudiants face à la crise
Publié dans El Watan le 03 - 02 - 2016

L'impact des augmentations des tarifs que les transporteurs imposent unilatéralement ces derniers temps inquiète les étudiants, particulièrement ceux résidant à plusieurs dizaines de kilomètres de l'université sans être éligibles au bénéfice d'une chambre U.
«L'augmentation des prix des transports me prive d'une bonne partie de mon argent de poche que je réservais à d'autres besoins. Je suis désormais privé de prendre un café dehors ou d'acheter un journal», témoigne un étudiant rencontré à l'arrêt des bus universitaires, à Ben Aknoun.
«Depuis je m'efforce de patienter et de supporter la cohue du COUS (bus universitaire) pour économiser quelques dinars», dit-il. Hassan Bouljennet, un autre étudiant en sciences politiques à Alger, qui habite dans la wilaya de Boumerdès est quant à lui contraint de payer son ticket de bus. «La plupart des transporteurs assurant la ligne Alger-Boumerdès relève du secteur privé.
Quelques-uns de mes camarades ont opté pour des abonnements proposés par la société des autobus urbains publics, mais cette option n'existe pas chez le privé. On se voit obligés de payer plus sans que le service ni le respect des horaires ne soit amélioré pour autant», se plaint-il. «Je dépense en moyenne 100 DA par jour pour me rendre dans la capitale puis rejoindre mon institut. Ma bourse ne me suffit pas pour faire face à toutes ces dépenses imprévues.
L'augmentation des prix du transport complique la situation pour moi», affirme un autre étudiant de l'Institut national d'agronomie, résidant également à Boumerdès. De nombreux étudiants en cursus universitaire hors de leurs communes de résidence sollicitent que les conditions d'octroi d'une chambre universitaire soient revues en raison de l'augmentation des prix du transport. «Pour obtenir une chambre universitaire, l'étudiant doit résider au moins à une cinquantaine de kilomètres de l'université où il poursuit son cursus. J'estime qu'il faut alléger cette condition et la ramener à moins de 20 kilomètres», réclame un étudiant en électronique.
«Déjà pour un parcours de 15 kilomètres, l'étudiant doit, avec l'augmentation dans les prix de transport, doubler son budget de transport et se débrouiller pour manger à midi. Je connais des travailleurs qui s'en plaignent, alors nous, avec notre modique bourse universitaire, on crie misère», se plaint-il.
La chute des prix du pétrole a causé une hausse des prix du carburant, très vite suivie d'une augmentation des tarifs, pratiquée souvent au mépris de la législation par les transporteurs privés pour se préserver des effets nocifs à leur commerce. Mais sans le soutien d'instances de protection des consommateurs, les franges les plus précaires, notamment la population estudiantine, se voient contraintes de compenser ce manque à gagner. L'augmentation des prix de transport et la dévaluation du dinar restent au centre des discussions de nombreux étudiants qui échangent trucs et astuces pour gagner de petits pécules moyennant des prestations de services ou des petits boulots après les cours.
Les étudiants face à l'augmentation des loyers
Les étudiants inscrits dans des universités hors de leurs communes de résidence seraient au nombre de 15 000, selon le ministère de l'Enseignement supérieur et nombre d'entre eux recourent à la location. «Nous sommes une dizaine d'étudiants locataires d'un appartement à raison de 30 000 DA par mois», témoigne Bilel Bekhtari, étudiant à la en sciences, à l'université Saâd Dahleb de Blida. «La location solidaire allège un tant soit peu le budget de chacun face au coût des loyers et de la hausse du marché immobilier», explique-t-il. «Il est certain que la bourse universitaire n'est pas suffisante pour subvenir aux besoins quotidien d'un jeune de classe moyenne. Chacun de nous est contraint à travailler à mi-temps quand il en a l'opportunité.
Certains d'entre nous sont vendeurs ou représentants commerciaux. D'autres travaillent dans les call centers comme téléopérateurs, les plus modestes font les serveurs ou sont même plongeurs dans les restaurants», confie-t-il. «Les gens n'ont à présent que le mot ‘crise' à la bouche pour justifier des prix déraisonnables.
Le propriétaire de l'appartement que nous louons nous a déjà annoncé qu'il allait revoir à la hausse le loyer, en évoquant la situation économique du pays comme si son piteux appartement était directement lié aux mécanismes macroéconomiques !» ironise un des colocataires. «L'impact de la chute du prix de pétrole est une réalité qu'il ne faut pas prendre à la légère», renchérit un autre étudiant.
Et d'ajouter, inquiet : «Personnellement, je ressens déjà les effets de cette ‘crise'. Nous craignons surtout que ça s'aggrave. Beaucoup seront contraints d'abandonner leurs études pour s'accrocher à n'importe quel travail.» D'après cet étudiant en sciences de gestion, les répercussions de la chute des cours du pétrole et de la dévaluation du dinar sur les loyers était prévisible et est appelée à s'accentuer si la situation ne se redresse pas de sitôt.
Ainsi, devant un marché immobilier ascendant, des étudiants habituellement dédaigneux des conditions d'hébergement dans les résidences universitaires semblent à présent moins exigeants, pourvu de se garantir un toit gratuit.
Face à la forte demande de résidence dans les cités U, le ministère de l'Enseignement supérieur ne cesse de promettre le renforcement des capacités d'hébergement «dans le but de permettre aux étudiants des conditions plus stables», mais les efforts déployés dans ce sens ne suivent la massification que connaît l'université ces dernières années, conséquence du grand nombre de bacheliers. «On craint que la politique d'austérité ne vienne encore retarder la réalisation de nouvelles cités universitaires», note l'étudiant en sciences de gestion. Et d'ajouter : «La bourse universitaire devrait également être revalorisée à la suite à la dévaluation de la monnaie et de l'affaiblissement du pouvoir d'achat.»
Au chômage s'ajoute l'austérité
Un grand nombre d'étudiants en fin de parcours s'inquiètent sérieusement quant au débouchés de leurs études. Le chômage des diplômés sévissant dans le pays — et de manière encore plus dramatique dans les villes du Sud — risque de s'accentuer suite aux mesures restrictives liées à la politique d'austérité récemment mise en œuvre. Certains étudiants anticipent leur passage à la vie professionnelle et se solidarisent d'emblée avec les mouvement de chômeurs pour mieux cristalliser leurs revendications.
Ces futurs demandeurs d'emploi se plaignent de ce qu'ils qualifient d'«injustice» dans l'accès au travail, tandis que nombre d'officiels évoquent leur «manque de qualification», particulièrement dans les régions enclavées. A l'université d'El Oued, certains étudiants estiment que les nouveaux établissements universitaires régionaux ne dispensent pas le même niveau de savoir que ceux du Nord : «Le choix limité de filières et le manque d'encadrement font que nos diplômes restent sous-estimés par rapport à nos camarades partis étudier au Nord.»
Selon Diab Mohamed Baddar, président du bureau régional de l'Union générale des étudiants algériens (UGEA), «seules sept branches sont assurées à l'université Chahid Hammah Lakhdar d'El Oued, qui assure certes des formations dans les filières technologiques, les sciences humaines et scientifiques, mais d'autres formations prisées par les bacheliers ne sont pas asssurées. Par exemple, la wilaya d'El Oued ne dispose pas encore de faculté de médecine ni de psychologie ni d'école d'architectecture». D'après le jeune syndicaliste, le manque d'encadrement flagrant qui persiste dans les établissements universitaires disséminés dans le sud du pays défavorise les étudiants de la région par rapport à leurs concitoyens du Nord.
A noter que 18 700 étudiantes et étudiants sont inscrits à l'université d'El Oued qui, selon notre interlocuteur, «manque d'enseignants, de professeurs et de maîtres de conférences, en particulier dans certaines spécialités. Les professeurs refusent de quitter leur poste dans le Nord malgré les quelques avantages que le ministère leur fait miroiter». «Il y a quelques années, la formation universitaire en psychologie était dispensée dans la wilaya d'El Oued avant d'être transférée vers la wilaya de Biskra» note-il à titre d'exemple.
Les distances importantes séparant les villes du Sud et du Grand-Sud ne permettent pas aux étudiantes et étudiants de choisir les filières scientifiques, techniques et littéraires qu'ils souhaitent. L'absence d'enseignement dans certaines branches ne favorise par leur recrutement quand des profils précis sont réclamés par les recruteurs, qu'ils soient nationaux ou étrangers, comme les compagnies pétrolières ou autres.
Cependant, l'université d'El Oued, qui a bénéficié d'importants projets d'extension avec 8000 nouvelles places pédagogiques, s'apprête à dispenser de nouveau la psychologie cette année et le sport en 2017, dit encore le président du bureau de wilaya de l'UGEA.
Les structures universitaires du Sud et du Grand-Sud souffrent également du manque de documentation. En attendant la concrétisation des projets en cours qui leur permettront de bénéficier de la formation dans plusieurs branches non dispensées actuellement, étudiantes et étudiants doivent prendre leur mal en patience et supporter la surcharge dans les classes pour les travaux dirigés (TD) et les travaux pratiques (TP). «Actuellement, une classe conçue pour recevoir 28 personnes reçoit jusqu' à 38 étudiantes et étudiants», ajoute Diab Mohamed Baddar. Ce dernier insiste sur le recrutement de nouveaux enseignants universitaires pour renforcer les effectifs existants.
Quant à eux, les étudiants Mustapha El Hachemi et Sif Eddine Brahim dénoncent «le manque d'enseignants dans les langues et la traduction». «Dans notre université nous ne bénéficions, pour ce qui est de la formation dans les langues, que de l'enseignement en anglais et en français parce qu'il y a un manque d'enseignants en la matière», diront-ils.
Ces deux étudiants nous informent, en outre, de l'«annulation de la reconnaissance du diplôme de licence en raffinage». Information dont nous n'avons pas pu vérifier la véracité. Les jeunes Mohamed Fouzi et Badreddine Djaâfar, affiliés de l'Alliance du renouveau estudiantin (AREN) à l'université Chahid Hammah Lakhdar, évoquent «le manque d'infrastructures et le manque de livres et de documentations» à la bibliothèque de cette structure.
Tous les étudiants rencontrés, quelles que soient les organisations auxquelles ils sont affiliés, attendent avec impatience la réalisation des projets dont a bénéficié cette université, dont l'extension et la création de nouvelles places pédagogiques. Ils sont unanimes à dénoncer le manque de documentation et d'enseignants, et demandent à ce que «l'ensemble des branches universitaires existant dans les autres universités du pays soient instaurées dans le Sud et le Grand-Sud, dont l' université Chahid Hammah Lakhdar de la wilaya d' El Oued».


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