Organisée en partenariat avec l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), cette présente exposition est conduite par le plasticien et designer Zoubir Hellal. Baptisée «D'Zair and Craft», l'exposition en question a été montrée à l'occasion d'événements similaires, organisés en Algérie, en France et aux Emirats arabes unis. Parmi les designers algériens qui exposent, citons: Amine Bebekir, Hamida Benmansour, Walid Bouchouchi, Samir Hamiane, Messaoud Idir, Saïd Issadi, Mourad Krinah, Leïla Mammeri, Jamel Matari, Mohamed Ourrad, Neïla Rahli, Yamo (Yahiaoui Mohamed) et Radia Zitouni. Lors d'un point de presse, organisé mardi au niveau de la villa Abdelatif à Alger, le commissaire de cette manifestation, Zoubir Hellal, est revenu sur la genèse de cette exposition. Il indique qu'au départ, le directeur du Moad aspirait à organiser une exposition maghrébine de design. Zoubir Hellal lui a clairement signifié qu'il était impossible de monter une telle exposition compte tenu de son coût élevé. Il lui a par contre proposé une exposition algérienne de design. Le conférencier explique que dès lors, il a contacté l'Agence nationale pour le rayonnement culturel, laquelle a accepté de prendre en charge financièrement et techniquement cette opération assez lourde. Zoubir Hellal estime que cette exposition est stratégique, car elle met en relation le Nord et le Sud. «Le Nord, dit-il, représenté par une agence algérienne qui a une dizaine d'années d'expérience pour le montage d'événements culturels et artistiques, et le Sud, qui est représenté par une institution publique privée étrangère. Je savais que le challenge en valait la peine». Ainsi, si le Moad a pris en charge la présence des œuvres sur les lieux de l'exposition, le transport et l'assurance, la partie algérienne, pour sa part, a pris en charge le montage de l'exposition. L'orateur ajoute que le commissariat de cette exposition a usé d'intelligence et d'astuces sur le plan scénique. Certaines caisses ayant servi au transport des œuvres sont devenues un moyen d'exposition. Zoubir Hellal précise que la plupart des galeries existantes en Afrique du Sud ne sont dotées ni de dalles de sol, ni de moquette, ni encore moins de parquet. Toutes les grandes institutions détiennent un sol à base de ciment ciré, peint et verni. Pour l'éclairage, on n'utilise pas les spots mais les tubes fluorescents. Autre point soulevé par le commissaire de cette imposante exposition de design, celui de la vente. Il indique que plusieurs Sud-Africains ont souhaités acquérir sur place certaines œuvres. «Nous leur avons expliqué, argue-t-il, que la vente n'était pas autorisée. Je pense que cette situation doit changer. Il faut libéraliser les énergies. Il faut permettre aux designers et aux artistes de facturer et d'exporter leurs œuvres et non pas leur rétorquer que c'est un patrimoine national. Quand nous mettrons sur pied la nomenclature du métier, nous pourrons passer à la nomenclature des artisans qui, eux, travaillent avec les designers, à même de produire des prototypes pouvant aller vers une production industrielle». Il est à noter que l'exposition «D'Zaïr and Craft» sera visible d'ici quelques mois, au niveau de la villa Abdelatif à Alger.