Quatre personnes soupçonnées d'avoir combattu dans les rangs du groupe Etat islamique ont été arrêtées au Danemark. Les suspects, qui devraient être déférés aujourd'hui devant un tribunal pour une audition préliminaire. La police danoise a annoncé hier l'arrestation, dans la région de Copenhague, de quatre personnes soupçonnées d'avoir combattu dans les rangs du groupe Etat islamique en Syrie, au cours d'une opération ayant permis la saisie d'armes et de munitions. Les quatre suspects, dont l'identité n'a pas été dévoilée, ont été identifiés et localisés à l'issue d'une enquête menée par la police de Copenhague et les services intérieurs de sécurité et de renseignement (PET). Selon les médias locaux, cette arrestation a eu lieu suite à l'intervention simultanée de la police dans plusieurs endroits de l'agglomération de Copenhague hier matin, notamment à Ishoj et Tingbjerg. «Les arrestations ont été menées dans le cadre de nos efforts pour neutraliser les individus qui se font recruter par des groupes terroristes dans les zones de conflit en Syrie et dans le nord de l'Irak», s'est félicitée la police dans un communiqué. Lors d'une conférence de presse, l'enquêteur Poul Kjeldsen a précisé : «A l'une des adresses perquisitionnées (hier), nous avons découvert des armes et des munitions». Par ailleurs, l'enquêteur a souligné que des armes et des munitions ont été saisies à l'une des adresses perquisitionnées. Jihad Un suspect résidant à cette adresse appartient à un groupe criminel notoire de la capitale et aucun élément matériel ne permet d'établir pour le moment que les armes découvertes étaient destinées à commettre un acte terroriste. La radio publique danoise DR affirme qu'un des appartements perquisitionnés est lié à un homme de 27 ans apparaissant dans des documents de l'EI révélés le mois dernier par des médias britanniques et allemandes, et portant les noms, adresses et numéros de téléphones de candidats occidentaux au djihad. La chaîne de télévision Sky News avait ainsi affirmé avoir remis aux autorités britanniques des dossiers riches de 22 000 noms. Les suspects, qui devraient être déférés aujourd'hui devant un tribunal pour une audition préliminaire à huis clos, encourent jusqu'à six ans de réclusion. Les autorités danoises estiment que 125 personnes sont parties du pays scandinave en Syrie et en Irak pour se battre aux côtés de l'EI et d'autres groupes radicaux, dont 62 sont revenues. Un seul combattant de l'EI de retour au Danemark fait l'objet de poursuites pour appartenance à une organisation terroriste. Le ministre de la Justice danois, Soren Pind, a dit sa «satisfaction» et s'est engagé à «intensifier» la lutte contre le djihadisme et le recrutement de combattants sur le sol danois. Il est à noter que Copenhague a été le théâtre, en février 2015, d'une double attaque djihadiste qui avait fait deux morts et plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre. Charlie Hebdo Quelques semaines après les tueries de Charlie Hebdo et la prise d'otage sanglante d'un supermarché casher à Paris, Omar El-Hussein, un Danois de 22 ans d'origine palestinienne, avait ouvert le feu au fusil d'assaut contre une conférence sur le blasphème et la liberté d'expression. Un cinéaste danois, Finn Nørgaard, était tombé sous ses balles. Le tueur avait ensuite abattu un garde juif devant la synagogue de Copenhague avant de périr dans un échange de tirs avec la police. Prophète Les autorités danoises, peu disertes sur les circonstances de ces interventions, n'ont pas fait état de lien supposé avec les attentats de mars à Bruxelles ni avec ceux du 13 novembre à Paris. A rappeler aussi qu'en 2010, une attaque terroriste a été vouée à l'échec. Les cinq hommes soupçonnés de préparer une «attaque terroriste» contre le quotidien danois Jyllands-Posten, qui avait publié des caricatures du prophète Mahomed, ont été arrêtés au Danemark. «Ces arrestations ont empêché une attaque terroriste imminente où plusieurs des suspects (…) allaient s'introduire dans le bâtiment du Jyllands-Posten à Copenhague et tuer autant de personnes que possible», affirmaient des soucres à l'époque. Par ailleurs, hier matin, un homme de 20 ans a été inculpé en Suède de terrorisme, accusé d'avoir préparé un attentat suicide. Le suspect avait tenté de gagner la Syrie en juin dernier, mais avait été arrêté en Turquie puis expulsé vers la Suède.
