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La Casbah de Dellys, un trésor archéologique mal entretenu
La promulgation du décret officiel de sa restauration tarde à venir
Publié dans El Watan le 21 - 04 - 2016

La ville antique de Dellys, sise à 75 km à l'est de Boumerdès, était un carrefour des cultures et des civilisations. Elle attend depuis 2003 le décret exécutif de son plan de restauration. Il s'agit du Plan permanent de préservation et restauration de La Casbah de Dellys.
Après les années fastes, le budget du ministère de la Culture a connu une baisse considérable en 2016. Il s'avère difficile de dégager des sommes importantes pour entamer des travaux de restauration de La Casbah de Dellys. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'opération nécessiterait l'engagement de plusieurs milliards de centimes. Le directeur de la culture de la wilaya de Boumerdès, M. Foughali, nous informe que la parution dans le Journal officiel dudit décret serait pour les prochains jours, sans donner de date.
Un peu d'histoire
Les Imazighen, les Phéniciens, les Romains, les Byzantins, les Arabes, les Tucrs, les Français, etc. ont tous fapporté leur touche, bonne ou mauvaise, dans l'édification de cette très ancienne cité méditerranéenne qu'est l'antique Dellys. Elle est le témoin vivant d'une épopée historique des dellyssiens ou les Rusuccuritains. C'est une cité qui change de nom au fil des siècles et des invasions, Rusuccuru, Tedellis, Dellys…, mais jamais elle n'a changé son appartenance et son identité algérienne.
De ses hauteurs, elle offre une magnifique vue sur la mer. Malgré les aléas du temps, les catastrophes naturelles et les invasions successives, Dellys renaît toujours de ses cendres. Tout d'abord, les Phéniciens ont construit un port au nom de Rusuccuru pour des échanges commerciaux avec les autochtones, et ce, au VIe siècle av. J.C., jusqu'à l'an 42 de l'ère chrétienne. Sous le règne du roi Massinissa le Numide, Dellys fut l'une des villes principales du royaume des Massaesyles.
Après l'invasion romaine, Dellys est devenue Rusuccurru. Parmi les ruines héritées de l'ère romaine, le mur de Rusuccuru. Les Vandales, connus pour leur barbarie, ont tout détruit à leur passage entre 431 jusqu'à 534 après J.C. Vinrent ensuite les Byzantins qui s'y installèrent jusqu'au VIIIe siècle. Après cette date commence l'ère islamique. D'après les récits historiques, Dellys fut le théâtre des luttes politiques et religieuses jusqu'à l'avènement des Fatimides.
La construction de la ville de La Casbah de Dellys remontre à l'époque médiévale sous le règne des Hammadites, entre 1014 et 1153, par Mu'izz al Dawla ben Sumadih. Ce dernier fut un roitelet andalou qui a été chassé de son territoire en Andalousie par les Almoravides. Il trouva refuge chez les Hammadites à Béjaia qui l'ont installé comme gouverneur sur Tedellis. La Casbah de Dellys est scindée en deux parties, la haute et la basse. Et dans chaque partie, plusieurs quartiers ou des houmas, comme Sidi El Harfi, El Mizab, Sidi Amar, Sidi Elboukhari, Sidi Yahia, etc.
Etat des lieux
Le séisme dévastateur du 21 mai 2003 a provoqué la destruction de plusieurs bâtisses datant de plusieurs siècles. Des sites historiques se sont effondrés. Les travaux d'urgence entamés à l'époque se sont limités au nettoyage des gravats dans les ruelles et à cimenter les fissures. Le style architectural berbéro-andalou de La Casbah de Dellys a perdu de son éclat. Elle est dans un état lamentable. Seuls le mausolée de Sidi El Harfi et l'école coranique Sidi Ammar ont été restaurés. La dégradation de La Casbah s'est accentuée avec l'abandon des propriétaires des logements après le séisme.
Actuellement, La Casbah se fait engloutir petit à petit par les nouvelles constructions qui l'encerclent de partout. La wilaya de Boumerdès a, dans un rapport sur le Plan permanent de préservation et restauration de La Casbah de Dellys du 27 juin 2013, dressé un constat accablant sur la situation de La Casbah. Les 100 millions de dinars déboursés pour la réalisation des travaux d'urgence ont abouti à des résultats plus que médiocres. Le même rapport note que la main-d'œuvre engagée pour les travaux d'urgence n'était pas qualifiée.
C'était le résultat aussi de la politique du laisser-aller et de la fuite en avant. Parmi les rares habitants de La Casbah de Dellys, un quinquagénaire qui se prénomme Ahmed. Durant notre entrevue, il n'avait pas cessé de dénoncer l'abandon dont a fait objet de la vieille cité. Il raconte comment, juste après le séisme, il s'est retroussé les manches pour nettoyer les décombres.
«Je me suis porté volontaire pendant trois mois pour débarrasser les ruelles des tas de gravats issus de l'effondrement des vieilles bâtisses. Juste après, une personne en costume s'est présentée et m'a informé que des équipes spécialisées allaient venir nettoyer tous les quartiers…», dira-t-il. Une fois le travail achevé par les nouveaux arrivés en un laps de temps, le résultat a choqué les locataires de La Casbah. «Ils ont enlevé toutes les tuiles des toitures sans nous aviser et les ont remplacées par des toitures en métal, en zinc... Les logements sont devenus des fournaises en été et des frigos en hiver.
Pire encore, les tuiles d'une valeur inestimable ont été délaissées un peu partout», déplore notre interlocuteur. A noter que la plupart des résidants de La Casbah dont les habitations s'étaient effondrées ont bénéficié d'autres logements dans différentes régions de la wilaya de Boumerdès. Un autre intervient et donne son explication quant à l'abandon dont fait objet la vieille cité. «Après l'indépendance, les vrais habitants de La Casbah de Dellys l'ont quittée. Il n'y a rien à espérer…», lance-t-il tristement.


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