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Pour les stars d'«Alhan Oua Chabab», les lendemains ne chantent pas
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Publié dans El Watan le 06 - 05 - 2016

«Alhan Oua Chabab», le célèbre concours musical télévisé, a traversé les âges en Algérie. Bien avant «The Voice» et «Arab Idole», cette émission, qui était radiophonique au début, s'est imposée comme un espace privilégié de découverte de jeunes talents.
Cheb Mami et Hassiba Amrouche sont des «produits» d'«Alhan Oua Chabab». L'émission a marqué un arrêt forcé dans les années 1990, les années du terrorisme. Elle est déjà à sa septième saison depuis le «Retour de l'Ecole», aawdatou al madrassa. L'Ecole ? A «Alhan Oua Chabab», diffusée par les canaux de l'ex-ENTV, les élèves sont pris en charge par des professeurs de chant, de diction, de musique et de tenue de scène pour participer au concours. A chaque «Prime» (grande soirée de diffusion), des candidats sont «nominés» pour être écartés à travers le vote du public via les SMS et la décision du jury.
La compétition devient plus vive avec l'approche de la grande finale. Rabah Derriassa, Rym Hakiki et Djamel Laroussi étaient membres du jury de la septième édition. Célia Ould Mohand a été l'heureuse gagnante du micro d'or, secondée de Mohamed Tayeb Djeffal et de Nawfal Fayed. Aïssa Chrik Sahraoui a, lui, obtenu le prix spécial du jury. Une fois les projecteurs et les caméras éteints, les lauréats reprennent leur vie.
Certains retombent dans l'anonymat, d'autres tentent de se lancer dans une carrière professionnelle. «Sortis de l'école ‘‘Alhan Oua Chabab'', nous sommes censés être prêts à avoir un parcours artistique, à nous mettre sur scène face au public et aux caméras. Mais c'est très compliqué de trouver des appuis. Le jeune chanteur doit compter sur ses propres capacités et moyens», regrette Abdelwahab Djazouli. «Je ne connaissais personne, ni à la télévision, ni à la radio, ni dans la presse. Petit à petit, j'ai établi des contacts. Cela dit, il y a peu de boîtes de production qui s'intéressent à nous. L'artiste se retrouve seul dans un désert immense.
Nous n'avons pas encore la culture du management et de la production en Algérie», ajoute-t-il. Il a relevé qu'aucun producteur algérien ne parie sur un jeune chanteur en faisant confiance à son talent. Abdelwahab Djazouli, qui fait dans le style algérois, a participé au concours The Voice sur MBC. «J'ai adoré le concept de cette émission marquée par une participation de qualité. C'était pour moi une expérience humaine. Mais ‘‘Alhan Oua Chabab'' était la plus grande école pour moi», dit-il. Pour Brahim Haderbach, les organisateurs d'«Alhan Oua Chabab» n'étaient pas tenus de suivre les carrières professionnelles des lauréats après la finale.
Contrat
«Rien n'est écrit à ce propos dans les contrats. Il faut le dire clairement, tout ce qui est culturel en Algérie n'est pas soutenu. Certains veulent nous pousser vers l'art commercial. Personne ne nous sollicite pour animer des concerts», constate-t-il. Selon lui, il n'y pas d'espaces de rencontres pour les chanteurs de toutes les générations. Rupture ? Possible. Brahim Haderbach est parti au Maroc pour sortir son premier single Binatna sayi à Platinium Music. «La société marocaine Media Touch m'a produit le clip. Je pense que le succès d'une chanson dépend aussi du clip. Nous vivons l'époque de l'image.
Notre réussite est liée au soutien des médias. Nous n'avons pas encore de professionnels capables de faire une bonne promotion à la chanson algérienne en dehors des frontières. Aujourd'hui, la qualité de la chanson n'est pas liée uniquement à la voix de l'interprète mais à l'idée même de ce qui est chanté, aux paroles et à la distribution musicale», précise Brahim Haderbache qui est originaire de M'sila. Il revendique une chanson algérienne riche en paroles avec une ouverture musicale sur l'univers ! «Nous travaillons pour trouver peut-être un nouveau style musical, rénover le patrimoine existant, aborder autrement les thèmes, aller vers de nouvelles fusions», propose-t-il.
Absence de «fabrique de stars»
«Il n'y a pas de société qui fabrique les stars en Algérie. Un artiste doit travailler durement pour réussir, ne doit pas rompre avec le public, doit chercher des paroles et de nouvelles compositions, ne pas quitter le terrain jusqu'à trouver un style propre à lui», conseille Abdallah El Kourd, reconnu comme une voix prometteuse de la nouvelle scène musicale algérienne. Ce natif de Sedrata, à Souk Ahras, veut tenter des performances dans les styles chaoui, sétifien et malouf. «Cela ne m'empêche pas d'explorer d'autres genres et styles musicaux», dit-il. Abdallah El Kourd a produit deux albums en 2010 et en 2011.
Il a également sorti un single Cherakt oua gharabt et prépare un autre pour cet été. «Les producteurs de musique chez nous n'acceptent que la musique raï ou les compilations. C'est ce que je refuse de faire. Certains chanteurs de raï commencent à éviter les moules habituels et entament des recherches pour rénover cette musique», relève Abdallah El Kourd, qui souligne l'importance du clip pour la promotion des jeunes interprètes.
En 2013, Mohamed Bousmaha, enfant de Sidi Bel Abbès, a décroché le titre de la meilleure voix d'«Al Alhan Oua Chabab» lors de la quatrième édition. Il chante le genre raï. Son premier single, Galou mazal mansiti a eu un certain succès en 2015. «Je fais le raï que les jeunes aiment écouter, mais je fais attention aux paroles, un peu entre Akil et Anouar. Je suis un enfant de Raïna Raï. Khaled, Ahmed Wahbi et les frères Zergui constituent pour nous la grande école.
Il n'y a que l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) qui nous soutient. Sorti de ‘‘Alhan Oua Chabab'', nous sommes livrés à nous-mêmes. Il faut à chaque fois aller frapper aux portes, présenter son CV, se faire connaître, présenter son travail…», explique Mohamed Bousmaha. «Alhan Oua Chabab est une école où l'on apprend à ne pas avoir peur de la scène. J'ai appris à chanter face à la caméra et en direct ! C'était la première fois de ma vie que je le faisais. J'ai acquis donc une certaine expérience. J'ai également appris à travailler avec un orchestre. C'était une belle formation artistique pour nous», ajoute-t-il.
«Chanteurs de télé»
Mohamed Bousmaha estime qu'il ne faut pas se décourager et continuer à travailler pour être adopté par le public. «Nous ne sommes pas soutenus par des les éditeurs et les producteurs de musique. Même si on leur propose des chansons raï, ils trouvent qu'elles ne sont pas assez commerciales ! Ils nous disent vous êtes des “chanteurs de télé''. Pour eux, nous devons nous contenter du petit écran, sans plus !», souligne-t-il. Soufiane Zikem lutte, à sa manière, pour imposer son style, le Aye aye rénové ou le saharien bédoui. «Ce style a son public. J'essaie d'élargir l'audience auprès des jeunes en introduisant de nouveaux instruments en gardant la gasba et le bendir», dit-il.
Soufiane Zikem a repris le célèbre qcid chanté par El Bar Amor et Rabah Derriassa, Ras Bnadem, en introduisant la guitare électrique, la basse et le clavier. «Pour moi, c'est un grand défi. Je veux développer ce style musical en lui gardant son authenticité et son âme. Je chante également de nouvelles paroles écrites par Saïd Bouachrine comme Ramdan el Khir, une chanson prévue pour le mois sacré. Khelifi Ahmed reste à mes yeux une pyramide de l'héritage culturel algérien.
C'est grâce à lui que ce style musical, typiquement algérien, est resté en vie», ajoute Soufiane Zikem. Comme Mohamed Bousmaha, Hocine Nedjma est attaché au chant raï ou le love raï, le style de Hasni, Nasro et Akil. «Aujourd'hui, on demande des chansons raï plus rythmées. Je fais en sorte de bien sélectionner mes paroles. Il faut avouer qu'il existe actuellement des chansons raï qu'on ne peut pas écouter en famille. A l'époque, les artistes enregistraient leurs chansons dans les studios, travaillaient pendant des semaines avant de produire un album.
De nos jours, l'album est produit en une heure ! Il sort directement du cabaret vers le public. Certains artistes évitent même d'enregistrer dans les studios en raison des coûts», explique Hocine Nedjma. Le jeune chanteur s'appuie sur les paroliers Ahmed Hamadi, Rabie les Castors, Seddik et Wahiba Boudib. «Il faut continuer à se battre pour s'imposer. Nous sommes quelque peu oubliés, marginalisés. Personne ne nous sollicite pour animer des concerts à part l'ONCI. Les artistes plus expérimentés que nous refusent de nous aider ou de nous encourager. Il n'y a malheureusement pas de communication entre les générations.
Ceux qui nous avaient précédé à ‘‘Alhan Oua Chabab'', comme Mami ou Mohamed Lamine, avaient trouvé des compositeurs et des paroliers qui les ont aidés. Ce n'est pas notre cas. Sortis de l'école ‘‘Alhan Oua Chabab'', nous sommes rentrés à la maison ! Chacun doit se débrouiller comme il peut !», regrette Hocine Nedjma. Selon lui, les jeunes chanteurs se contentent de produire des singles pour «faire le buzz» et évitent les albums. Nouvelle époque ? Sûrement. Et, quelle époque !


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