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Entre précarité et difficulté à s'intégrer
Enquête de Caritas Algérie sur les migrantes subsahariens
Publié dans El Watan le 08 - 05 - 2016

Etre femme et migrante subsaharienne en Algérie n'est décidément pas le profit idéal pour prétendre à une intégration sociale et professionnelle.
Pourtant, elles sont nombreuses à lutter quotidiennement pour une vie meilleure et des lendemains radieux pour leurs enfants, malgré les préjugés et les obstacles qui se dressent devant elles dans ce pays d'accueil.
Caritas Algérie, une ONG qui s'intéresse aux migrants et aux personnes en difficulté, a réalisé une enquête entre mai et décembre 2015 pour définir le profil des migrantes, leurs motivations ainsi que les difficultés qu'elles rencontrent. Réalisée en partenariat avec le département de sociologie de l'université Alger II, sous la supervision du chercheur Saib Musette, cette enquête s'est adressée à un échantillon de 559 migrantes subsahariennes (à l'exception des Nigériennes et Nigérianes pour des raison linguistiques : les questionnaires étant rédigés en français et les réponses claires ou nuancées étant à prendre avec précision).
Ces femmes sont Camerounaises (59% des sondées), Maliennes (10%), Ivoiriennes (8%), Libériennes, Burkinabées, Togolaises, Sénégalaises, Béninoises... Leur âge varie entre 28 et 38 ans pour 70% des femmes interrogées, tandis que 22% sont plus jeunes (entre 21 et 27 ans).
La présentation faite hier par Saliha Bencheloui, chargée de la défense des droits des migrants au sein de Caritas Algérie, bien qu'elle fasse état des avancées réalisées en matière d'accueil des migrants et des efforts fournis pour l'amélioration du quotidien de ces personnes ayant fui les conditions de vie catastrophiques dans leur pays d'origine, interpelle sur les aspects juridiques et les comportements peu tolérants. L'attitude peu accueillante affichée à l'égard de ces femmes et les propos racistes et hostiles qui leur sont lancés au quotidien entravent leur adaptation professionnelle. L'intégration sociale et l'amélioration des conditions d'accueil ne peuvent se faire sans une intégration professionnelle.
La migration clandestine se féminise
Les réponses recueillies dans les wilayas d'Alger, Oran et Tamanrasset, où le questionnaire a été distribué, permettent de découvrir le profil des femmes qui ont atterri en Algérie depuis que le flux migratoire est en expansion en raison des changements climatiques, de la recrudescence du terrorisme et des conflits politiques touchant leur pays. Ainsi, selon le sondage, 66% des femmes étaient célibataires avant de quitter leur pays et 23% étaient mariées, veuves ou en concubinage, mais une grande partie d'entre elles ont été obligées de se marier pour traverser le désert et atteindre l'Algérie ou un autre pays d'accueil «sans trop de dégâts» ; malgré cela, 68% des femmes disent avoir subi des violences lors de leur périple. 32% affirment n'avoir subi aucune violence au cours de leur traversée ou pendant leur séjour.
Ne pas afficher ses croyances religieuses
Ces femmes ont trouvé le moyen de s'épargner les hostilités : ne pas afficher leurs croyances religieuse. Plusieurs d'entre elles indiquent que le port du foulard, sans être forcément musulmane, leur évite les comportements hostiles en Algérie. L'enquête révèle que la plupart de ces femmes ont l'intention de retourner dans leur pays d'origine, et 45% y ont laissé des enfants.
L'amélioration de le situation et la fuite de la pauvreté et des conditions difficiles sont les raisons principales ayant poussé 74% des femmes questionnées à émigrer ; 11% ont fui des problèmes milieux engendrés par des viols, des mariages forcés, des divorces ou autres violences. L'objectif principal, pour 50% des femmes interrogées, est d'atteindre un jour la rive nord de la Méditerranée et l'Europe. Fuir la guerre n'intervient que dans 3% des cas concernées par cette enquête, explique Mme Bencheloui.
Cette militante appelle le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) à faciliter le contact avec les personnes accueillies dans ce cadre. Les chiffres dévoilés par l'enquête indiquent qu'une bonne partie des personnes qui atteignent l'Algérie ignorent les modalités de demande d'asile. 74% des femmes interrogées sont en situation irrégulière, 7% ont introduit des demandes d'asile auprès du HCR, 7% ignorent les modalités de cette démarche et 1% abandonnent les démarches, «les déplacements étant coûteux et pénibles».
Concernant les conditions de vie de ces femmes, 47% sont hébergées dans des garages aménagés, 22% par des amis tandis que 10% seulement louent des chambres. 2% logent dans des «maquis», sorte de refuges de fortune payant, où la personne est nourrie et logée momentanément.
Cette situation préoccupe particulièrement Caritas Algérie. Bien que ces migrantes ont un assez bon niveau de scolarité (10% sont universitaires 44% ont un niveau de lycée, 22% de collège), elles ont du mal à trouver un travail. Mme Bencheloui cite l'exemple d'une licenciée en droit qui peine à gagner sa vie, alors que 26% seulement arrivent à subvenir à leurs besoins. «Au mieux, ces femmes arrivent à s'assurer des revenus en effectuant des travaux ménagers. Elles ont encore du mal à se faire accepter dans des domaines qu'elles maîtrisent pourtant comme la coiffure, la cuisine», explique la représentante de Caritas.
La circulaire du ministère du Travail, autorisant l'emploi des migrants dans les secteurs du bâtiment et de l'agriculture, permet à des foyers de subsister. 50% des femmes interrogées dépendent totalement de leurs maris. «Il faut une circulaire écrite pour protéger ces travailleurs», plaide maître Aït Abderrahmane, juriste, présent à cette conférence.
De son côté Abderrahmane Araar, directeur du réseau NADA de protection des enfants, estime qu'il suffirait d'appliquer la convention relative aux travailleurs migrants et leurs familles qui est actuellement ignorée. M. Araar préconise un plaidoyer national pour interpeller, sur les plans social et politique, sur la question des migrants.
Selon la même ONG, les ministères de l'Education nationale et de la Santé ont fourni toutes les conditions pour la scolarisation de 550 enfants dans les établissements publics.
L'assistance a été particulièrement émue par le dénouement heureux du périple d'un enfant ivoirien non accompagné ayant fui son pays après le décès de ses parents. Arrivé en Algérie, l'enfant a pu être intégré dans un établissement du moyen. D'un foyer à un autre, aujourd'hui, cet enfant est accueilli par décision de justice par une famille algérienne qui lui offre la stabilité et la chaleur familiale.


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