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Vil procès contre El Watan
Graves accusations de Saadani
Publié dans El Watan le 22 - 05 - 2016

Signe d'affolement ? L'inénarrable secrétaire général de l'ex-parti unique, Amar Saadani, s'est vilement attaqué à El Watan lors d'une réunion avec les militants de son parti, hier à Tébessa.
Dans un élan de divagation, il accuse le journal d'être à la solde de la «pieuvre» Toufik, ancien patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Un bruit de tonneau vide qui ne peut détourner l'opinion des vrais débats.
Un pitoyable concert de percussions. Alors que le pays est englué dans une impasse politique et pris de court par une crise économique aiguë, le patron du FLN, qui s'érige en porte-parole officieux du pouvoir de Bouteflika, est prêt à s'inventer le diable pour exister. Mais surtout pour éviter un devoir d'explication et de reddition des comptes sur les multiples échecs de l'équipe dirigeante.
Saadani, nouveau préposé au sale boulot, s'emploie désespérément et maladroitement à réécrire l'histoire récente du pays. Accuser El Watan d'être à la solde de l'ex-patron du DRS ou à une quelconque autre officine tapie dans l'ombre d'un pouvoir à bout de souffle est une énième «manœuvre sans finesse».
Une provocation de trop. Faut-il rappeler au locataire de Neuilly-sur-Seine le bras de fer permanent engagé par le DRS et ses officiers contre El Watan depuis sa création ? Le journal, fondé par un collectif de journalistes en Octobre 1990, a fait le choix de la liberté et de l'indépendance éditoriale son credo contre un pouvoir bureaucratique autoritaire.
Et également farouchement opposé au projet théocratique des fondamentalistes. Un choix de conviction, non sans connaissance des risques qui pesaient sur le collectif.
Aux menaces de mort proférées par les groupes terroristes s'ajoutaient les multiples assauts menés ouvertement par les Services de renseignement, érigés en police politique régentant la vie politique et sociale par la menace et la terreur. Les Saadani & Cie, qui découvrent subitement et tardivement les vertus d'un Etat civil, étaient tapis dans l'ombre de cette tentaculaire police politique.
Les procès en cascade, les suspensions en série, les sinistres campagnes d'intimidation, les arrestations arbitraires, les coups tordus, les blocages administratifs ont rythmé la chronique du collectif d'El Watan depuis 26 ans et probablement pour les années à venir. Le pouvoir, avec ses deux versants politique et militaire, n'a pas lésiné sur les moyens pour soumettre le journal à d'intenables pressions.
Le grand bavard du FLN qui veut sauver le palais d'Alger qui se réveille aujourd'hui pour «défendre» les cadres injustement incarcérés, doit savoir qu'El Watan en a payé le prix en temps réel. Contrairement à lui, l'opinion publique n'a pas oublié l'interminable procès intenté par Mohamed Betchine – conseiller de Zeroual à l'époque – contre El Watan qui avait fait la lumière sur l'injustice à l'encontre de centaines de cadres.
Tout comme l'assaut du patron de la gendarmerie dans les années 1990, Benabbès Gheziel, qui avait ordonné l'arrestation de six journalistes d'El Watan pour avoir révélé l'assassinat de gendarmes à Kasr El Hiran.
Parce que le combat contre l'islamisme n'avait de sens que dans le choix de la démocratie, El Watan n'a cessé de révéler et dénoncer les abus d'un pouvoir autoritaire. La dénonciation des pratiques de la redoutable police politique sous le général Toufik a valu au journal de nombreux et violents harcèlements judiciaires, politiques et personnels.
Au sein du DRS, les deux colonels qui se sont succédé à la direction de la communication et de la documentation, respectivement les colonels Zoubir et Fawzi, chargés des coups tordus, ont usé des moyens les plus infamants pour monter des cabales, des dossiers et des opérations de propagande pour mettre à genoux les médias indépendants.
Ils étaient le bouclier et le glaive du DRS de Toufik et de la présidence de Bouteflika. Les Nezzar, Gheziel, Belkheir et Toufik —des noms dont l'évocation siffle comme une balle — ont pesé de tout leur poids pour réduire à néant El Watan, sinon pour l'empêcher d'assumer son rôle d'informer de manière indépendante.
A aucun moment le général Toufik n'a fait de cadeau à El Watan ni à la presse indépendante d'ailleurs. Au plus fort de la puissance de l'ex-patron du DRS, El Watan ne s'est pas retenu d'assumer sa vocation et de révéler les dépassements ou les turpitudes d'un service qui a pétrifié la vie politique nationale.
En 2011, la une d'El Watan — «L'Algérie otage de ses moukhabarate» — avait provoqué une levée de boucliers de toutes les factions du pouvoir.
Pendant ces durs moments, Amar Saadani ne jurait allégeance qu'à «son maître Toufik». Ses violentes saillies d'aujourd'hui s'apparentent à l'acharnement bilieux d'«une dulcinée sur son ex-amant», pour reprendre l'expression d'un analyste averti. Est-il sommé de faire amende honorable aux maîtres du moment ? Une allégeance zélée la plus démonstrative possible.
Désavoué face à Ouyahia, Saadani bat très fort le tambour pour se faire entendre en haut lieu. L'élimination du général Toufik, «l'ennemi intérieur», a visiblement créé un vide effrayant pour les tenants du pouvoir. Et pour y suppléer, il faut en inventer un nouveau ou, faute de quoi, invoquer l'ombre de l'ancien. Le journal El Watan n'a de leçon à recevoir de personne, encore moins d'un sulfureux personnage dont l'ascension est due à une cooptation d'un officier subalterne du DRS.
Faut-il rappeler à Amar Saadani et ses sponsors qu'El Watan est fort non pas par assujettissement à un quelconque pouvoir politique, militaire ou financier, mais de son histoire édifiée à travers des combats pour la démocratie et la liberté.
Des combats qui ont forgé sa singulière identité. Sa force, il la tire de la fidélité de ses lecteurs qui ne cessent de lui renouveler leur confiance.
En s'attaquant aujourd'hui de manière aussi abjecte à la presse libre, le pouvoir trahit sa panique et la stérilité mortifère du pétrin dans lequel il s'est mis. La violence et l'assiduité de la charge révèlent en effet combien les décideurs sont incapables d'affronter la crise qui menace l'Algérie, car ils savent pertinemment qu'ils en sont les parfaits responsables.
Quoi de plus facile, en effet, que de mettre en pièces le thermomètre pour tenter la ridicule entreprise de faire baisser la température des fièvres qui s'emparent du pays ?


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