C'est devenu une tradition bien ancrée, depuis plusieurs années, dans l'esprit des concepteurs du restaurant Errahma de la fondation du regretté Nordine Amour. Sous l'auspice du groupe agroalimentaire, Conserverie du Maghreb et semoulerie Amour, une opération de solidarité au profit des familles démunies, des SDF ainsi que des voyageurs transitant par la commune de Mouzaïa est organisée depuis plus d'une décennie. Une chorba aux saveurs ramadanesques, bien chaude, un plat de résistance, une salade complète et variée, de la limonade, des jus, et de la zlabia sont distribués chaque jour à des centaines de familles vivant dans la précarité. Des personnes, plus principalement des travailleurs saisonniers exerçant dans les domaines agricoles, vivant loin de leurs familles, des chômeurs et des passagers bénéficient eux aussi de repas chauds lors de la rupture du jeûne. «Plus de 120 repas complets sont offerts chaque jour au restaurant Errahma situé à la rue Kaddour Zraimi», souligne Kamel Belreka, chef cuisinier. Un espace réservé uniquement aux familles et aux femmes est aménagé de façon à préserver l'intimité des hôtes. Notre interlocuteur rappelle aussi que de nombreux chefs de famille, entre 80 et 100, se présentent tôt le matin à partir de 8h pour déposer leurs ustensiles de circonstance afin de récupérer leur part du repas à 14h30. «Ce sont des personnes issues de la commune de Mouzaïa et des communes limitrophes qui préfèrent prendre leur f'tour chez eux en famille», explique notre interlocuteur. Par ailleurs, 60 repas complets sont remis à une association caritative locale qui se charge, grâce à ses bénévoles, de les distribuer, au niveau de la bretelle reliant la localité de Mouzaïa sur l'autoroute Est-Ouest, aux usagers de ce tronçon à l'heure du f'tour. «Le repas offert est de qualité et n'a rien à envier à celui préparé à la maison», avoue Abderrahmane, étudiant à l'université Ali Lounici d'El Affroun. En effet, à quelques minutes de la rupture du jeûne, règne une ambiance familiale agrémentée par un darsse religieux assuré comme chaque année par ammi Rabah Echouf, imam d'un jour, avant de diriger la prière du Maghreb dans un espace aménagé pour la circonstance. Après le f'tour, les jeûneurs sont conviés à un café ou un thé, selon les habitudes de chacun. Un quinquagénaire, originaire de Tiaret, saisonnier de son état, nous dira que chaque année, il vient rompre le jeûne dans ce restaurant Errahma et que le menu change tous les jours grâce à des cuistots chevronnés. Quant à l'initiateur du restaurant Errahma, il est chaque jour présent sur les lieux pour superviser les quantités et la qualité des repas servis et veiller à ce que chacun ne manque de rien avant de partager le repas avec les démunis. «Chaque jour, nous distribuons du poulet ou de la viande fraîche et des légumes de qualité», conclut le chef cuisinier, Kamel Belreka.