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Quand l'image prend le pouvoir
Ktir Kbeer du libanais Mir Jean Bou Chaaya projeté à Oran
Publié dans El Watan le 30 - 07 - 2016

Une saisissante fraîcheur se dégage du long métrage Kteer Kbir (Verybig shot) du Libanais Mir Jean Bou Chaaya, présenté en compétition officielle au 9e Festival international du film arabe d'Oran.
Alain Saadeh, qui a interprété le rôle de Ziad Haddad, personnage central du film, a décroché le Prix du meilleur acteur. Distinction donnée par un jury présidé par le grand cinéaste syrien Mohamed Malas, qui a accordé le Wihr d'or, le grand prix, au film égyptien Nawara de l'Egyptienne Halla Khalil, qui raconte une histoire d'amour, au moment de la révolte du peuple contre la dictature de Moubarek en 2011.
Eloigné de toute idée de révolution, Kteer Kbir, qui aurait pu également décrocher le Grand prix, raconte l'histoire de Ziad et de ses deux frères (Tarek Yaacoub et Wissam Farès), qui gèrent une pizzeria où la farine est mélangée à de «la blanche». Ce petit trafic de drogue est perturbé par un meurtre.
L'un des frères part en prison, le deuxième poursuit la préparation des pizzas, alors que le troisième, Ziad, tente de changer d'activité. Il est engagé par un dealer pour le transport d'un cargaison de comprimés Captagon en Syrie. Il est connu que le Captagon un est une drogue spéciale (de la famille des amphétamines, comme l'ecstasy) utilisée par les terroristes, y compris ceux de Daech.
Cette substance stimulante supprime les sensations de peur, de faim et de soif. «En écrivant le film, nous avons découvert que la presse évoquait la fabrication du Captagon dans les pays limitrophes de la Syrie. Parmi ces pays, le Liban», a expliqué Mir Jean Bou Chayaa lors du débat après la projection à la salle Maghreb à Oran.
Ziad détourne donc la cargaison de stupéfiants dissimulés dans des sacs de farine, pense à l'exporter pour son propre compte à Erbil en Irak. Mais comment faire pour éviter les contrôles aux frontières ? Un ami cinéaste (Fouad Yammine) lui donne une idée. Mais, Ziad pousse la curiosité jusqu'à devenir producteur d'un film qui devait servir de couverture. Les choses évoluent autrement dans une ambiance presque kafkaïenne où la tension et le doute ne sont jamais loin.
A travers des scènes burlesques, des dialogues à plusieurs tonalités, des retournements de situation inattendus, des mouvements de caméra parfois peu conventionnels, Mir Jean Bou Chayaa, 27 ans, s'amuse à raconter une histoire qui peut être celle du Liban contemporain. Il est question de trafic de drogue, de manipulation des médias et de la violence, de liens entre politique et argent sale, de carrières professionnelles faussement construites, de corruption et... de production cinématographique. Mir Jean Bou Chayaa, aidé par Alain Saadeh dans l'écriture du scénario, a tenté d'élargir le cercle de sa réflexion en adoptant un langage cinématographique vivace, percutant et intelligent dans une comédie noire bien menée. La musique de Michel Elefterides sert de fil conducteur dans un film déconcertant et dense à la fois dont la forme.
«Si vous sortez dans la rue et regardez autour de vous, vous verrez plusieurs sujets à aborder au cinéma. Dans le film, j'ai essayé de m'approcher de ce qui existe dans la société, autour de nous. Ktir Kbeer évoque le pouvoir de l'image et du son dans nos vies. Il appartient aux spectateurs d'essayer de voir comment l'image agit sur eux.
Le long métrage n'est pas un complément du court métrage que j'ai réalisé pour l'obtention d'un master», a souligné le réalisateur. Mir Jean Bou Chayaa, qui a réalisé des courts métrages et qui a des travaux pour la télévision, a été encouragé par ses amis pour développer son film d'école en long métrage.
«J'ai discuté avec Alain Saadeh et avec mes frères sur le contenu du film et sur la manière de le produire. Nous avons rencontré des difficultés notamment financières au début. Mais tout le monde a défendu le projet pour qu'il réussisse.
Le processus de production était lui même un grand défi», a relevé Mir Jean Bou Chayaa qui a produit le film avec ses deux autres frères Christian et Lucien grâce à la société Kabreet Productions. Ktir Kbeer a été sélectionné au Festival de Toronto, nominé au Festival de Londres pour le prix du meilleur film, a eu le prix du jury au Festival de Genève, le prix du meilleur réalisateur à Pékin et l'Etoile d'or au Festival de Marrakech. Le jury de Marrakech était présidé par l'Américain Francis Ford Coppola, célèbre par des films comme Apocalypse now, Conversation secrète et Le parrain.
«Ce prix a une valeur particulière surtout qu'il porte la signature de Coppola. Nous avons discuté avec lui et avec les autres membres du jury pour avoir leurs appréciations du film. Au Liban, le film a été bien accueilli autant par le public que par la presse. La critique a relevé que plusieurs histoires, racontées dans Ktir Kbeer, n'ont jamais été abordées par le cinéma au Liban», a déclaré Mir Jean Bou Chayaa.
En quelques semaines, le film a été vu par au moins 80 000 spectateurs dans sept pays arabes depuis sa sortie. Ktir Kbeer marque un tournant dans le cinéma libanais. Un cinéma qui est passé par une période de flotement avant de se reprendre ces dernières années grâce à des cinéastes tels que Nadine Labaki, Ziad Doueiri, Hany Tamba et Danielle Arbid.


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