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«On se retrouve toujours dans cette situation d'ouvertures contrôlées»
Belkacem Mostefaoui. Professeur à l'Ecole supérieure de journalisme d'Alger
Publié dans El Watan le 01 - 09 - 2016

- Les décrets exécutifs réglementant le processus de création d'un service de communication audiovisuel (modalités de mise en œuvre, appel à candidature, montant de la contrepartie financière et cahier des charges) viennent d'être publiés au Journal officiel. Quelle appréciation faites-vous du processus mis en place par les pouvoirs publics depuis l'installation de l'ARAV ?
Je serais tenté de dire : enfin de la réglementation dans un terrain, parmi tant d'autres dans notre pays, laissé en proie aux lois maffieuses du marché de l'informel... Parce qu'il s'agit de cela d'abord : le marché télévisuel de l'Algérie a été livré depuis 2011/2012 à des télés commerciales offshore («une cinquantaine», a répertorié le Premier ministre Sellal, en juin dernier, comme une escadrille de sauterelles tombées du ciel) qui y ont fait leur lit, au mépris non seulement de l'hypocrite monopole d'Etat sur l'audiovisuel, mais surtout du fabuleux patrimoine culturel, spirituel et de développement social de notre pays.
Un mot résume le contexte : la nation algérienne se retrouve, après six décennies d'indépendance, en face d'écrans façonnés par la gigantesque et bureaucratique ENTV ; des radios toujours sous monopole de l'ENRS ; une infinitude de télés/monde (France24, Al Jazeera, etc.) et cette cinquantaine de télés commerciales offshore la ciblant directement, couvées, sinon à tout le moins tolérées par les pouvoirs publics – tant qu'elles respectent les règles du jeu imposées par eux. Et si opaques.
D'abord de leurs ressources financières : ces «boîtes-entreprises» carburent aux sacs plastique bourrés d'argent liquide. Quand on discute un peu sérieusement avec leurs «journalistes», on touche le fond de la prédation au niveau des questions de valeurs symboliques qu'une télé est censée offrir à son public et du respect qu'un éditeur de média, quel qu'il soit, a le devoir de développer avec ses collaborateurs sur le plan socioprofessionnel.
- Le cahier des charges générales énonce des dispositions liées au respect des règles de l'éthique et de la déontologie, au rapport avec les institutions, aux programmes, etc. Telles que formulées, ces règles permettent-elles un travail libre du service de communication audiovisuelle ?
L'article 9 du cahier des charges, relatif aux services audiovisuels de «services thématiques», soulignant le dispositif du décret, est puisé dans le pur (et pire) jus ressassé par tant de lois et décrets en le domaine. On va dire qu'il y a comme de l'incantation (quasi de la religiosité) chez nos faiseurs de lois et décrets.
Comment donc un journaliste de ces chaînes, ou d'autres médias, pourrait-il décemment respecter les règles universelles du journalisme et ne pas craindre l'épée de Damoclès de cet article 9 — «intérêt national, défense nationale, sécurité nationale» ? Autant dans tous les pays développés, éthique et déontologie du journalisme sont les vrais paramètres qui différencient les médias de qualité des autres, autant des règles bureaucratiques inquisitoriales ici, ne peuvent que relancer la durée du sous-développement de nos médias.
Et c'est bien sûr en porte-à-faux avec toutes ces conférences du ministère de la Communication sur le droit à l'information des citoyens. De fait donc, je constate, dans la production de ce dispositif réglementaire, une jonction entre l'incantation contre le «méchant chacal» qui entre dans la bergerie et des discours populistes du style «tout va s'arranger»… Le problème est : pour qui ? De ma conviction, sans doute pas pour la société algérienne.
- Des chaînes privées qui émettent actuellement disposent d'un délai de 60 jours pour se conformer aux nouvelles règles. Quelles seront les conséquences de la mise en œuvre de ces textes sur le paysage audiovisuel national marqué par l'existence de télés offshore ?
Le dispositif réglementaire publié au Journal officiel a au moins cette vertu, pour rappeler ce que je disais avant, d'exister. C'est déjà ça ! Mais vous savez, j'applique avec sérieux une règle essentielle de vie : chacun son métier et les vaches seront bien gardées, comme on dit. Au point où la putréfaction du marché télévisuel a avancé dans notre pays (suscitant sans cesse des velléités du même tonneau), franchement je ne peux penser qu'un décret puisse y remédier. Les marabouts peuvent fabriquer de stupéfiantes amulettes remèdes à des maux d'êtres humains, on peut y croire. Les gouvernants d'un Etat moderne ne peuvent le faire.
Comme je vois le déroulé des choses, la cinquantaine de télés offshore sont portées par une pléthore d'investisseurs. Dans le cas d'une poignée d'entre elles, par de gros flibustiers, copains et coquins de personnages influents dans le pouvoir. Rappelons-nous que ces «téloches supérettes télévisuelles» sont nées à la veille des élections législatives de 2012. Pour les législatives 2017 (demain, en fait), quels palpitants enjeux pour nos nouveaux flibustiers, icônes de l'Italien Berlusconi…
- L'article 22 du décret, lié à la mise en œuvre de l'appel à candidature, énonce que le ministre de la Communication peut, à tout moment, après consultation de l'Autorité de régulation, décider de mettre un terme au processus d'octroi de l'autorisation. Comment expliquez-vous que le ministère garde des prérogatives alors que l'ARAV doit assumer la totalité des missions, comme c'est le cas dans presque tous les autres systèmes de régulation ?
C'est bien sûr la question de sens cardinal. On se retrouve toujours dans cette situation de quadrature du cercle ou d'ouvertures contrôlées. Partout, dans le monde développé, la gouvernance d'Etat de droit impose que la législation et la réglementation subséquente de tout ce qui a trait aux médias, anciens et nouveaux, soit mise en préservation de patrimoine social contre les tentations d'accaparation des pouvoirs politique et de l'argent.
Et d'une flopée de chacals qui rôdent toujours aux alentours. Une instance, digne de son autorité et son autonomie, est gardienne de ce patrimoine. A l'ARAV de nous démontrer, par les actes et pas que les communiqués, qu'elle fait sienne cette mission universelle, à partir de l'Algérie aussi.


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