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Rouiba gronde
Le syndicat exige le départ de la direction du groupe SNVI
Publié dans El Watan le 04 - 11 - 2016

Après six jours de grève, le syndicat du groupe SNVI déclare avoir pris des décisions radicales envers sa direction qui «refuse, selon lui, de rencontrer les travailleurs grévistes». Dans un communiqué rendu public hier, le syndicat a décidé de «rompre tout contact avec la direction» et demandé aux pouvoirs publics «son départ».
«Suite au refus du PDG de la SNVI d'engager un dialogue avec les travailleurs et leurs représentants, les syndicalistes ont décidé de rompre tout contact avec la direction générale du groupe et des filiales.» C'est en ces termes que le syndicat du groupe SNVI, affilié à la centrale syndicale UGTA, a redéfini hier ses relations avec la direction générale du groupe public. Au sixième jour de la grève organisée par les travailleurs, provoquant un gel total des activités, rien n'indique qu'une issue pourrait être trouvée entre ces derniers et leur direction.
Pour motiver sa décision, le syndicat a évoqué notamment les questions du «devenir de l'entreprise qui est en suspens» et de «la stabilité sociale». «Nous demandons encore une fois aux pouvoirs publics de désigner à tous les niveaux du groupe SNVI de nouveaux managers compétents et dynamiques en mesure de relancer l'activité», exige le syndicat du groupe dans un communiqué rendu public hier.
Réuni mercredi en session extraordinaire avec les syndicalistes des filiales et des unités, le syndicat du groupe SNVI explique les raisons qui ont motivé cette décision : «La situation alarmante dans laquelle se trouve le groupe est générée par les résultats catastrophiques enregistrés depuis plusieurs années, et ce, malgré toutes les mesures importantes décidées à son endroit par les pouvoirs publics», lit-on dans le même communiqué.
Le premier point de discorde soulevé par le syndicat à l'égard de la direction du groupe est le projet de la nouvelle loi sur la retraite contesté par le syndicat le 23 octobre dernier. Dans un rassemblement organisé ce même jour devant la direction générale du groupe, les travailleurs ont manifesté leur opposition audit projet qui conduit à «la libération en masse du personnel qualifié» à un moment où le besoin se fait le plus sentir. Leur appel «n'a eu depuis aucune suite».
Primes
Mais ce n'est pas tout. Dans le communiqué, le syndicat avait inscrit dix points qui résument la situation dans laquelle se trouve la SNVI. Le premier est en relation avec la situation économique du groupe que le syndicat décrit comme «catastrophique et statique». Des travailleurs rejoignent le syndicat dans ses positions et pointent du doigt à leur tour leur direction, qu'ils accusent de «vouloir pousser le groupe à la faillite» : «Que veulent nos responsables ? Où veulent-ils nous conduire exactement ? Veulent-ils en finir définitivement avec la SNVI ?» «Si nous sommes ici, c'est pour travailler.
Mais nos responsables trouvent toujours le moyen de nous bloquer. La plupart de nos machines sont à l'arrêt. Il y a deux ans, nous avions 50 chariots élévateurs. Aujourd'hui, deux seulement fonctionnent. Allez leur demander pourquoi ils refusent de les réparer…» Rachid, 24 ans, est soudeur. Recruté en 2010, pourtant nouveau, il dit avoir constaté lui-même «la dégradation du groupe». «Ici, les travailleurs ne font que se balader toute la journée. Nos collègues de l'unité autobus, pour ne citer que cet exemple, n'ont rien fait depuis 2014. Avant, ils fabriquaient jusqu'à 28 bus par mois.
Actuellement, ils n'en montent même pas deux. Ceux de l'unité K66 fabriquaient jusqu'à 145 camions par mois. Aujourd'hui, ils peinent à en faire cinq. Si nous résumons nos journées de travail, je dirais que nous passons la matinée à nettoyer nos ateliers avant d'aller déjeuner. Au retour, nous discutons entre collègues, puis prenons une douche avant de rentrer chez nous», regrette-t-il. L'autre point cité par le syndicat concerne les retards «récurrents» constatés dans le versement des salaires.
Ce point, qui était l'élément déclencheur de cette dernière grève, a été enfin résolu. Les travailleurs parlent aussi de primes supprimées à cause du manque de rendement de leurs effectifs. «La situation de blocage ne nous arrange pas. Nous avons plusieurs primes que nous ne touchons plus car le groupe produit de moins en moins depuis un certain temps. Nous citons pour exemple celle de rendement collectif qui s'élève à 9000 DA et celle de discipline qui peut atteindre 3500 DA. Alors qu'on touchait 48 000 DA de salaire, on a actuellement 30 000 DA ou moins à la fin du mois», s'indignent-ils.
Mercedes-Benz
La question des contractuels a été aussi posée sur la table de la direction générale. Selon les travailleurs, plusieurs de leurs collègues contractuels qui ont au moins trois ans de travail «n'ont toujours pas été permanisés par le groupe». Mais pour beaucoup d'entre eux, ce point pourrait être dépassé dans quelques mois car, comme ils ne cessent de le rappeler, «il s'agit aujourd'hui de l'avenir de près de 7000 travailleurs qui peuvent perdre leur poste du jour au lendemain».
«Si l'entreprise coule, vous imaginez combien de familles seront privées de salaires ?», s'indignent les travailleurs rencontrés à l'entrée de la SNVI. Sur d'autres plans, notamment sur la question des partenariats, le syndicat reproche aussi à la direction générale de «manquer de visibilité dans la concrétisation de ses projets avec ses partenaires». Pour rappel, la SNVI a signé cinq partenariats notamment avec Daimler et Renault. Mais celui qui suscite les interrogations des travailleurs est celui avec Mercedes-Benz. «Nous ne tirons aucun profit de notre partenariat avec Mercedes pour ne citer que celui-là.
Pour convaincre nos travailleurs de la rejoindre, Mercedes leur a promis plusieurs avantages, dont l'augmentation des salaires. Mais elle a fini par leur proposer de garder les mêmes, de résilier leurs contrats avec SNVI et de travailler sous contrat avec elle. Son offre a été refusée, bien évidement. Pour recruter, Mercedes a fini par recourir aux bureaux de main-d'œuvre (ANEM), expliquent-ils. Mercedes est implantée à l'intérieur du groupe et continue à fabriquer des camions et des semi-remorques. Ça a l'air de bien fonctionner, mais elle n'a pas encore ouvert son marché. Parallèlement, notre situation ne cesse d'empirer.
Alors, dites-nous de quel partenariat parlent-ils s'il vous plaît ?» Et d'autres travailleurs d'ajouter : «Nous travaillons beaucoup plus avec le secteur militaire. Mais si l'entreprise décide un jour de s'ouvrir aux particuliers, ce qui n'est pas le cas actuellement, nous vous assurons que nous n'aurons même pas le temps de nous asseoir. L'entreprise pourra prendre un nouveau souffle. Les travailleurs auront du travail. Et ce n'est qu'ainsi que nous pourrons redynamiser le groupe. Nous avons l'impression que ce n'est pas ce qui intéresse nos responsables qui ont, selon nous, d'autres objectifs.»
Perspective
«Nous dénonçons l'opacité qui entoure l'élaboration des programmes fonctionnels et du projet de la nouvelle organisation du réseau commercial, le non-respect des engagements notamment sur le point relatif à la confirmation des contractuels (CDD), le manque de transparence dans les critères de choix arrêtés pour le transfert des unités, la lenteur dans la réalisation des plans d'investissement au niveau du groupe, le non-respect des engagements relatifs au démarrage des travaux de construction de la nouvelle carrosserie et l'absence de coordination entre les activités des filiales du groupe», lit-on dans le communiqué du syndicat du groupe SNVI.
Le divorce entre le syndicat et la direction générale et devenu une réalité amère sur laquelle repose tout l'avenir du groupe. Les travailleurs partagent les mêmes soucis que leurs partenaires sociaux qui semblent intransigeants sur les questions soulevées. Dans le même communiqué, le syndicat d'entreprise appelle les travailleurs à «demeurer vigilants». Quant à ces derniers, ils ne se posent qu'une seule question : «Où va la SNVI ? C'est le flou total. Nous n'avons encore aucune perspective, de stratégie ou de plan de remise à niveau de l'entreprise. Mais nous n'arrêterons pas là, car il dépend aussi de notre avenir et celui d'une si grande entreprise publique comme celle de la SNVI.»


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