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Tension sur la production agricole
Les limites du PNDA
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2006

En affirmant que « la pomme de terre n'est que l'arbre qui cache la forêt », le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, ne croyait pas si bien dire. Beaucoup d'enseignements doivent être tirés de cette crise. Celle-ci a révélé au grand jour les faiblesses qui existent dans le plan national pour le développement agricole (PNDA).
Le ministre de tutelle a répété tel un leitmotiv que son secteur « après avoir longtemps géré la pénurie, gère actuellement l'abondance ». C'est justement dans la gestion de l'abondance que des défaillances sont criantes. Les différents secteurs impliqués dans la filière des fruits et légumes notamment ceux de l'agriculture et du commerce n'ont pas coordonné leurs actions respectives. Le premier a péché par manque de planification et le deuxième n'a pas pu réunir les conditions adéquates pour l'émergence d'un circuit commercial capable d'absorber la production agricole. Selon des sources bien introduites dans le milieu des producteurs de la pomme de terre, des perturbations risquent de survenir encore dans ce marché si des mesures ne sont pas prises pour l'organiser une bonne fois pour toute. Les connaisseurs de ce marché estiment d'emblée que les fluctuations actuelles des prix sont « anormales ». « Le prix de la pomme de terre ne doit pas dépasser les 20 dinars. On peut enregistrer une augmentation de 10% voire 50% mais jamais à ce niveau actuel de 70 dinars », observent-ils. La genèse de la crise de cette saison a commencé en réalité l'année dernière. En 2005, les agriculteurs se sont retrouvés avec dans les bras 500.000 tonnes d'excédent qu'ils n'ont pu écouler faute de débouchés. Ils ont dû céder la mort dans l'âme leur production à raison de 6 dinars le kilogramme alors que leur prix de revient est de 15 dinars à 18 dinars/kg. Autant dire qu'il ne rentraient même pas dans leurs frais. Ils ne pouvaient non plus envisager de stocker cette denrée qui a la particularité de ne tenir au maximum que 6 mois toutes variétés confondues avec en sus des pertes de poids de 3% pour chaque kilogramme/mois et une détérioration de la qualité. Certains d'entre eux ont subi des pertes considérables à telle enseigne qu'ils n'avaient pas de quoi s'approvisionner en semence pour la compagne suivante. Beaucoup n'ont pas fini de payer leurs dettes jusqu'à présent. Selon nos sources, près de 50% des producteurs de Aïn Defla, wilaya qui fournit 40% des besoins nationaux, n'ont pas semé lors de la compagne 2005/2006. Ne dit-on pas que chat échaudé craint l'eau froide ?
Absence de débouchés
Le ministre a suggéré d'exporter l'excédent. Il serait cependant judicieux de penser d'abord à organiser le marché interne avant de s'attaquer aux marchés étrangers où la concurrence est rude. Il va sans dire que ce marché manque de transparence. Le ministre du Commerce a reconnu cet état de fait en indiquant que 60% de la production des fruits et légumes est écoulée par le circuit informel. L'Algérie compte 44.923 commerçants inscrits au registre du commerce dans l'activité de distribution de fruits et légumes, selon une note du Centre national du registre du commerce (CNRC). De manière générale, les commerçants spécialisés dans la vente de fruits et légumes ne représentent que 4% du total des commerçants inscrits au registre du commerce qui a atteint les 1.100.000. Il avait souligné le déficit considérable qui existe en matière d'infrastructures pour accueillir ce genre de commerce. Il existe 48 marchés de gros seulement, a-t-il indiqué encore, tout en insistant sur la nécessité de construire 20 autres pour remédier à ce déficit. Il en est de même pour les marchés communaux de détails, quant à eux, sont au nombre de 880 seulement. Il existe en moyenne un commerçant pour mille habitants. Ce constat a été observé dans 60% des wilayas. Dans d'autres parties du pays à l'image de Tamanrasset, Djelfa, Mostaganem, El Bayadh, Khenchela et Béchar la moyenne est d'un commerçant pour 2000 habitants. Ce ratio est le triple à Adrar (1 pour 3000) et quintuple (1 pour 4000) à Illizi. Ces indications confirment que certaines régions du pays sont mal approvisionnées voire pas du tout. On comprend mieux maintenant pourquoi les agriculteurs trouvent des difficultés à écouler leur production. L'organisation de la filière passe inexorablement par mettre fin à l'anarchie qui règne dans l'approvisionnement en semences de pomme de terre dont la pénurie serait à l'origine de la flambée. Cette dernière activité est l'apanage de 23 importateurs qui, selon nos sources, font la pluie et le beau temps dans ce marché de 500 milliards de centimes. Les agriculteurs sont à leur merci. C'est sans doute pour mettre fin à ce monopole que le ministère a promulgué son arrêté déterminant le calibrage de la semence de pomme de terre.
Organiser le marché de la semence
L'initiative est en soit louable si elle n'avait pas engendré l'énorme cafouillage qui a abouti à une hausse vertigineuse du prix de la pomme de terre de consommation au niveau du marché de détail. A en croire nos sources, seulement 3 navires sur 12 en provenance entre autres des Pays-Bas et du Danemark n'ont pas été refoulés et dont la marchandise a été jugée conforme aux normés exigées par le ministère de l'Agriculture. S'en est suivie une pression sur l'offre qui ne pouvait couvrir que 70% des besoins. En effet, alors que les besoins sont estimés à environ 120.000 tonnes, seuls 72.000 tonnes ont été importées dont une bonne partie est arrivée en retard. Nombre de producteurs se sont alors rabattus sur les semences locales qui, affirme-t-on, n'assure que 50% de productivité. Dans ce contexte, la production n'a pu couvrir que 50 à 70% des besoins de consommation de la population. Pour éviter que ce scénario se reproduise, un expert en la matière nous a indiqué qu'il est nécessaire de prendre le taureau par les cornes et d'organiser le marché de la semence. Les pouvoirs publics doivent subventionner le prix de la semence ou fixer un prix minimum garanti à la vente, estime-t-il. L'Algérie étant entièrement dépendante de l'importation dans ce domaine, il s'avère impératif de diversifier les pays fournisseurs, relève-t-il en outre. Notre pays doit néanmoins commencer à envisager sérieusement à produire de la semence de premier choix afin de ne plus dépendre du marché international, a-t-il signalé. Afin de garantir la réussite d'une telle démarché, elle doit conclure un partenariat avec des pays tel que l'Allemagne, l'Irlande du Nord, le Canada, la Hollande et le Danemark dont l'expérience dans le domaine est indéniable. « Nous diminuerons les frais de production de 50% si nous réussissons à produire notre semence nous-mêmes », souligne notre interlocuteur. D'après lui, l'Algérie qui est actuellement premier producteur en Afrique et dans le monde arabe peut quintupler sa production qui représente 2% du volume mondial. L'Algérie produit en moyenne 18 à 20 millions de quintaux par an dont 20% sont réservés comme semences. « Nous avons la possibilité d'avoir 4 récoltes par an dans différentes régions. On peut même avoir deux récoltes à la fois dans la même région notamment à Aïn Defla et Oued Souf », affirme-t-il encore. « Le potentiel est tel qu'on peut arriver à 100 millions de quintaux et réaliser un bon chiffre d'affaires en matière d'importations hors hydrocarbures. Rien que la pomme de terre, elle peut nous rapporter plus de 500 millions d'euros », s'enthousiasme-t-il.


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