Les faits remontent au 24 septembre de l'année 2004 quand le jeune B. Aïssa est porté disparu. Les dernières personnes qui l'avaient vu se contentaient d'affirmer l'avoir aperçu à bord du véhicule familial, une Renault Kangoo. Une semaine après, les rumeurs les plus folles commencent à circuler à son sujet. Une rumeur se faisait cependant entretenir volontairement par certains de ses amis qui racontaient à qui voulait les entendre que « Aïssa a décidé de rejoindre les maquis du GSPC ». C'est d'ailleurs l'explication que finiront par admettre dans un douloureux silence ses parents et ses proches. Une autre hypothèse est alors avancée : « Aïssa aurait été assassiné », raconte-t-on dans les cafés. Par qui ? Personne ne pouvait apporter de réponse. Quels seraient les motifs du crime ? « Le vol du véhicule. » L'hypothèse de l'assassinat commence alors à devenir persistante et les noms des supposés assassins sont chuchotés ici et là à tel point que les services de sécurité commencent à prendre ces « rumeurs » au sérieux. Le commissaire de Collo à l'époque, et qui est à l'origine du dénouement de cette mystérieuse disparition, décide alors de rouvrir le dossier de la disparition du jeune Aïssa. « L'amplitude des rumeurs n'était pas fortuite et nous avons décidé de nous intéresser à ce qui se dit », rapportait-il à El Watan au mois de janvier 2005. Les efforts des policiers allaient finalement aboutir puisque le 20 janvier 2005, le véhicule de Aïssa est trouvé abandonné au village Ramoul à quelques kilomètres de la ville de Collo. Il restait à trouver les nouveaux « propriétaires » de la Kangoo, chose qui sera vite élucidée puisque des témoignages recueillis dans les environs rapportaient tous que ce véhicule avait pour habitude de se garer dans une maison isolée sur les hauteurs. Les policiers s'y rendent et s'entretiennent avec la personne qui y habitait. Cette dernière les informe qu'elle venait juste de louer cette maison et qu'avant elle était occupée par un certain F. Salah. Le lien est vite trouvé puisque ce Salah était une connaissance de la victime. Deux mois après, un pied de vigne implanté devant la maison attira l'attention des policiers : « l'implantation du pied de vigne n'était pas naturelle. Il était déjà assez fourni et donnait l'impression d'avoir été déterré d'un autre lieu pour être repiqué. Son implantation nous paraissait bizarre et on décida alors de le déterrer », racontait le commissaire. Au premier coup de pioche, les restes d'un corps humain apparaissent. On informe le procureur de la République pour déterrer le corps dans un état de dégradation très avancé. Le frère de la victime est appelé à la rescousse. Il a reconnu son frère grâce à ses effets vestimentaires. La machine policière s'est vite mis en branle. F. Salah est interpellé et ne tarde pas à avouer et donner ses complices. Cinq au total qui ont mis au point le scénario de la machination qui conduira à kidnapper, tuer et enterrer le jeune Aïssa. Voici le synopsis du crime : le 29 septembre 2004, J. Yacine informe la victime que les objets qu'on lui avait volés auparavant se trouveraient à Sidi Mezghiche et l'accompagne à cette commune. Sur la route, ils trouveront F. Salah qui les informe que les objets se trouvent plutôt à Collo. Il les accompagne jusqu'au village Ramoul et une fois arrivés à la maison isolée, ils trouveront une autre personne, en l'occurrence M. Ali. Le trio ligote la victime pour l'abattre à bout portant avec une arme achetée auprès de F. Hocine. Son corps est enterré à côté de la maison et une vigne est implantée. Cette même vigne qui viendra une fois encore confirmer que le crime ne pourra jamais être parfait. La justice a ainsi condamné F. Salah, J. Yacine et M. Ali à la peine capitale. Trois autres complices ont été condamnés. C. Ali a écopé de 12 années d'emprisonnement, F. Hocine d'une année avec sursis et le troisième a, par contre, été acquitté.
