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Barakah Yokabil Barakah : Le cercle fermé des rêves et des désirs
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Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2016

Barakah youkabil Barakah (Barakah rencontre Barakah) est la première comédie romantique réalisée en Arabie Saoudite.
Mahmoud Sabbagh a osé franchir une barrière, peut-être même deux, dans le film Barakah yokabil Barakah, projeté mercredi à la salle GTP à Hassi Messouad, au dernier soir des Premières Rencontres cinématographiques. Le jeune réalisateur saoudien, formé à la Columbia School of journalism à New York, a voulu tout dire, ou presque, de la société dans laquelle il vit, à travers des personnages déçus, frustrés et révoltés. Il y a d'abord Barakah Urabi (Hisham Fageeh), fonctionnaire à la mairie de Jeddah.
Il est chargé de verbaliser les commerçants qui déposent la marchandise sur le trottoir. Même les gérants de café n'ont pas le droit d'avoir une terrasse. «Mais c'est notre espace de liberté», a protesté un jeune patron d'une cafétaria. «Je sais qu'au fond, il a raison. Mais c'est la loi. Nous faisons des choses qui sont illogiques», a confié Barakah à son vieux voisin Da'ach (Samy Hanafi).
Da'âch, qui contrairement à son nom, n'est pas un fanatique, mais plutôt un homme mélancolique qui noit parfois son chagrin dans de la boisson, éloigné des regards. Quand, il enlève son thawb (habit saoudien), Barakah est un jeune, rêveur, en quête d'amour, avec une coupe de cheveux d'un rocker. Barakah, qui vit dans un quartier pauvre de Jeddah, est voisin de Saadia (Khayria Nazmi), une médiane. Elle lui donne un talisman qui doit être arrosé du sang d'une brebi pour être «efficace» et pour avoir des influences «positives» !
Barakah rencontre Bibi ( Fatima Banawi), une star de l'Instagram. Elle exprime tout ce qu'elle veut à travers ce service de partage de vidéos et de photos mais en ne montrant pas le visage. Bibi travaille dans une boutique de prêt-à-porter féminin qui appartient à sa mère adoptive Mayadah (Rym Habib). Une mère envahissante qui contrôle tous les mouvements de Bibi, y compris sur le Net. Bibi vit dans une villa luxueuse, conduit une Ferrari, porte de beaux vêtements...
Mais, quelque chose lui manque. L'amour ? Non, plus fort : la liberté. Elle rencontre Barakah dans une exposition picturale, lui donne un autre rendez-vous, puis un autre. Elle veut donner sens à sa vie. Difficile de se voir et de discuter dans l'espace public saoudien avec la présence de «la police religieuse» qui a l›oeil sur tout.
Barakah aime le théâtre. Faute de comédienne, Makboul (Abdelmadjid Al Rahidi), un metteur en scène, lui confie le rôle de Ophélia, le personnage de Hamlet, la pièce de William Shakespeare. Là, Mahmoud Sabbagh fait un parallèle intelligent entre le vécu des deux Barakah et le sort terrible du personnage d'Ophélia qui a cru à un amour impossible avec le prince Hamlet.
Au Royaume du Danemark, personne ne voulait de cet amour. Barakah part à la recherche d'un soutien gorge push up pour les besoins du rôle ! Bibi révèle à son amoureux qu'elle s'appelle également Barakah et lui propose de partir aux Emirats. Parlant à un père muet, assis sur une chaise roulante, Barakah évoque le passé de l'Arabie Saoudite et énumère les symboles d'aujourd'hui comme la mosquée de la Mecque ou le capitaine de l'équipe de football.
Le réalisateur introduit une touche documentaire pour souligner le propos de son film, dénoncer ce qui apparaît comme une régression. C'est également une critique féroce du système socio-politique saoudien qui ligote les aspirations des jeunes, étouffe les voix, freine les élans. «Nous vivons dans un cercle fermé. Même impossibles, nos rêves sont interdits», lâche Barakah à son voisin et confident Da'ach. Les deux amoureux portent le même prénom pour signifier que femme et homme sont sur la même ligne.
L'homme n'est pas aussi «libre» que cela. Mayadh est riche, moderne, mais sollicite «les services» de Saadia pour avoir un enfant, convaicue que le médecine ne sert à rien. Ce n'est qu'un exemple de la vraie fausse modernité dans l'un des Royaumes les plus riches au monde. Mahmoud Sabbagh a préféré la comédie pour faire bouger les lignes plus rapidement, exprimer la colère encore enfouie d'une jeunesse en quête d'espaces, d'ouvertures, d'expression, d'amour.
Une jeunesse qui communique sur Instagram, Facebook et Twitter mais qui est empêchée de vivre comme elle le veut, à l'air libre, sans contrôle, sans autorisation. Jusqu'à quand ? L'Arabie Saoudite interdit toujours les salles de cinéma. Le paradoxe est que le pays pétrolier a proposé le film Barakah yokabil Barakah dans la longue liste de l'Oscar du meilleure film en langue étrangère 2017. Le long métrage de Mahmoud Sabbagh est le deuxième film saoudien à être proposé aux Oscars après Wadjda de Haifa Al Mansour, première réalisatrice saoudienne, en 2013. Un bon signe ? Possible.
Barakah yokabil Barakah rejoint Wadjda dans la dénonciation des blocages et l'envie de rébellion. Depuis huit ans, Ahmed Al Mullah tente d'organiser à Dammam un festival de cinéma, le premier dans l'histoire du Royaume. Mais en huit ans, le festival n'a été organisé que deux fois. Péniblement. Barakah yokabil Barakah a décroché un prix au dernier Festival de Berlin et a été sélectionné au Festival de Toronto, le premier film saoudien à l'être dans cet important rendez-vous cinématographique mondial.


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