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Trump défie la mondialisation
Point de vue
Publié dans El Watan le 16 - 01 - 2017


Par Reghis Rabah (*)
Tout porte à croire que le coup de communication de Donald Trump relatif au retour du protectionnisme de la première puissance mondiale commence à donner ses fruits.
Ainsi, le groupe automobile américain Ford a annoncé, mardi dernier, qu'il annulait la construction d'une nouvelle usine au Mexique. Il s'agit d'un investissement estimé à près de 1,6 milliard de dollars afin d'utiliser une partie de la somme prévue pour son site de Flat Rock, dans le Michigan, un Etat du Nord des Etats-Unis durement frappé par la désindustrialisation.
Ce n'est peut-être pas grand-chose eu égard aux 700 emplois que ce projet procurerait, mais cette annonce coïncide avec le Tweet du nouveau président des Etats-Unis qui va prendre ses fonctions dans quelques jours, dans lequel il venait d'épingler General Motors sur ses activités au Mexique. Le républicain reprochait au constructeur d'envoyer sans droit de douane des berlines Chevy Cruze qu'il fabrique au Mexique aux concessionnaires américains. Trump menace le géant automobile soit de revenir pour les assembler aux Etats-Unis, soit payer de grosses taxes d'importation. Le géant de Détroit était contraint de se justifier par communiqué que la berline Chevrolet Cruze était usinée à Lordstown, dans l'Ohio, et que seule la version coupé du modèle était assemblée au Mexique, à destination des marchés mondiaux, avec un petit volume vendu aux Etats-Unis : environ 2% des ventes.
Cela n'empêche pas le président fraîchement élu d'accentuer sa pression sur les grands groupes américains pour qu'ils rapatrient leurs usines aux Etats-Unis, prenant tout particulièrement pour cible leurs investissements au Mexique. Dans cette ligne justement et le même jour, Donald Trump a nommé Robert Lighthizer, 69 ans, comme représentant au Commerce extérieur (USTR). Il s'agit en fait d'un ancien de l'Administration Reagan, hostile à un libre-échange sans limite. Il sera notamment chargé de renégocier les accords commerciaux internationaux. Il faut signaler au passage que la conjoncture sociale aux Etats-Unis lui est très favorable. Un sondage récent a montré que les Américains sont très satisfaits du côté protectionniste de son programme, car près de 80% des Américains préfèrent consommer local, même s'ils payent leurs produits plus cher.
Le gaz et le pétrole de schiste en nette reprise
Lors de sa campagne électorale, le candidat républicain avait annoncé son intention de torpiller l'accord de Paris sur le climat et de mettre le paquet sur les énergies fossiles, dont le pétrole et le gaz de schiste. Il a même promis de relancer le très controversé oléoduc Keystone XL.
Les experts, notamment ceux de l'OPEP, avaient prédit que la faillite des producteurs de schiste américains se poursuivra tant que le prix du baril n'atteint pas les 80 dollars. Ils se sont lourdement trompés, car ils s'adaptent parfaitement à un prix qui oscille autour des 50 à 60 dollars. La preuve, sans pour autant rentrer dans des calculs qui alourdissent ce papier, le rythme des nouveaux forages d'huile de schiste s'accélère, notamment dans le bassin de Permian, à l'ouest du Texas. En tout, une dizaine de puits sont mis en service en moyenne chaque semaine depuis la mi-novembre dans le pays, selon les statistiques de la compagnie parapétrolière Baker Hughes, qui en comptabilisait 523 le 23 décembre, contre 316 fin mai, au plus bas de l'année.
Contrairement à l'extraction du pétrole traditionnel (logé dans des nappes) qui réclame des moyens importants, les puits d'huile de schiste sont moins coûteux, très rapides à mettre en route, mais durent beaucoup moins longtemps. Les producteurs de pétrole non conventionnel ont réalisé d'énormes efforts pour réduire leurs seuils de rentabilité. Selon les zones, ils recommenceraient à gagner de l'argent avec un baril autour de 50 dollars, alors qu'il fallait au moins 70 à 80 dollars il y a encore deux ans.
Ce seuil serait même tombé à 45 dollars le baril dans le Dakota du Nord et à 25 dollars dans certains comtés du Texas, si l'on en croit des informations fournies par l'agence Bloomberg. Aux Etats-Unis, on est certes loin des 1600 puits atteints en octobre 2014, mais la progression est tout de même significative. Habituellement, les producteurs de pétrole et de gaz renégocient tous les six mois leurs lignes de crédit avec leurs banques sur la base de la valeur de leurs réserves ; 34 compagnies ont vu leurs lignes de crédit revalorisées à l'automne de 5% en moyenne, selon les données rassemblées par l'agence Reuters.
Ces compagnies disposeraient d'un montant de crédits de 30,3 milliards de dollars (28,7 milliards d'euros), soit 5% de plus qu'au printemps. La production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, qui s'élève actuellement à 4,5 millions de barils, soit près de la moitié de la production américaine, pourrait grimper d'environ
500 000 barils cette année, estiment les prévisions du département de l'Energie américain.
Conséquences sur l'accord d'Alger
Pour l'Algérie, son objectif pour 2017 est de voir les prix se stabiliser même légèrement au-dessus des 50 dollars. Elle évitera ainsi un autre déficit budgétaire qui l'obligerait de recourir à l'endettement extérieur, ou puiser encore une fois dans ses réserves de change ou de ce qui reste du Fonds de régulation des recettes. Si l'accord de l'OPEP du 30 novembre sera respecté et que les efforts de réduction de la production de ses membres se poursuivent, nous verrons dans ce cas se confirmer le nouveau modèle qu'avait décrit le PDG de Technip dans une interview accordée au quotidien Le Figaro, une oscillation entre un plafond et un plancher sous la forme d'un serpent dans un tunnel. Le gaz de schiste continuera à réguler la partie haute du corridor, tandis que l'OPEP soutiendra les niveaux des 50 dollars. Il en sera ainsi jusqu'à ce qu'un événement géopolitique chamboulera le modèle, ce qui est sur le court terme très peu probable.
Conclusion
Il est clair que cela donnera assez de temps à l'Exécutif algérien de revoir la copie de sa politique énergétique en poursuivant son offensive en Europe pour placer son gaz et préserver ses parts de marché. L'accord passé avec l'ENI est encourageant. De l'autre côté, l'industrie doit pouvoir se redynamiser pour commencer à inverser la courbe de sa dépendance accrue aux hydrocarbures. 
R. R.
(*) Consultant, économiste pétrolier


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