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« Cette dame-là, je la déteste... »
Nancy Pelosi. Leader démocrate, bête noire de George W. Bush
Publié dans El Watan le 16 - 11 - 2006

« Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps ; vous pouvez trompez quelques personnes tout le temps ; mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps. »
Abraham Lincoln
Cette dame-là, je la déteste », s'est écrié, nerveux, George Bush, en prenant à témoin son entourage. La dame, dont il est question, est Nancy Pelosi qui d'ailleurs le lui rend bien. En vérité, la Maison-Blanche a toujours eu du mal à contenir la fougue et les critiques acerbes de la toute fraîche présidente de la Chambre des représentants taxée, par le cercle présidentiel, de « gauchiste californienne déconnectée des valeurs des vrais Américains ». C'est que, tout au long de son parcours politique, vieux d'un demi-siècle, Nancy n'a eu de cesse de harceler l'Establishment. Maintenant qu'elle est le troisième personnage de l'Etat, il va falloir la prendre avec des pincettes, elle et sa majorité démocrate. Bush ne s'y est pas pris autrement, lui qui tente d'arrondir les angles. Dès l'annonce des résultats, le président a d'abord félicité la gagnante avant de l'appeler le lendemain pour l'inviter à déjeuner. Mais comme on l'imagine, par-delà l'aspect purement protocolaire, les échanges très « diplomatiques » n'ont pas réussi à atténuer les graves divergences entre les deux interlocuteurs. Oratrice hors pair, l'élue de San Francisco a la réputation de ne pas avoir sa langue dans sa poche. A l'endroit de Bush, elle n'a pas été particulièrement tendre en le traitant de tous les noms, en fustigeant « sa politique destructrice et non productive ».
Celui qui me cherche me trouve
Le président, qui a pris acte de ces remontrances « musclées », redoute plus que tout au monde cette femme de caractère qui l'a traité d'« incompétent », de « menteur », d'« homme dangereux », allusion à son jusqu'au-boutisme dans le bourbier irakien. Il y a quelques jours seulement, et en réponse aux nombreuses critiques des démocrates à ce sujet, il répétait à qui voulait l'entendre « qu'il n'était pas question de retrait avant que le travail ne soit fini ». Au plus fort de la campagne, Bush est allé même jusqu'à accuser les démocrates « de vouloir prendre la fuite en Irak ». En écho, Pelosi persiste et signe : « Nous ne pouvons continuer dans cette direction qui s'est révélée catastrophique. Et donc nous disons au président : ‘'M. le Président, il nous faut une nouvelle politique en Irak. Travaillons ensemble pour trouver une solution'' ». Pour rappel, l'élue californienne est l'une des rares à avoir voté en 2002 contre l'usage de la force en Irak et a affirmé que les démocrates, s'ils remportaient la majorité, chercheraient à obtenir un retrait graduel des troupes américaines de ce pays d'ici à la fin de l'année 2007. Cette pression, si elle n'a pas fait changer d'avis Bush, l'a contraint à nuancer ses propos. Il reconnaît que l'élection a changé beaucoup de choses, usant d'un ton nettement moins guerrier, jugeant tout à fait raisonnable la position de la plupart de ses adversaires politiques. « Ils ont dit que nous avons besoin d'une nouvelle approche pour réussir. Nous pouvons trouver un terrain d'entente », s'est-il réduit à dire. Lui le va-t-en guerre qui prône une attitude moins agressive ? Qui l'eut crû ? Décidément, les voies de la politique sont imprévisibles... Des paroles qui ont dû plaire à Nancy, cette femme venue de San Francisco, réputée plateforme de la contestation, honnie par le camp conservateur et qui a été combattue farouchement par les républicains qui ont tenté de faire du dernier scrutin un référendum sur sa personne, ce qui en dit long sur le pouvoir que lui prêtent ses ennemis politiques. « A les entendre, s'est elle exclamée, je dois être la personne qui fait le plus peur à la Maison-Blanche. Cette élection est un référendum sur George Bush. Il essaie de faire un référendum sur moi. C'est ridicule. » Objet d'attaques de toutes sortes, y compris personnelles, souvent ignorée, voire tournée en dérision par Bush, Nancy avait assuré : « Si nous prenons les commandes, il devra écouter. » Si Bush après le cataclysme électoral semble retourner la veste, Nancy a, au moins, le mérite de n'avoir pas changé d'un iota sa ligne politique. Au syndicaliste qui l'avait traitée de « tête vide », elle a répliqué par une fulgurante répartie qui a laissé coi l'impétueux questionneur. « Ceux qui me connaissent savent qu'il ne faut pas me chercher. » Ses adversaires politiques sont tout autant décontenancés.
Une dame de fer
« Tout ce pour quoi nous avons travaillé si dur sera-t-il détruit par Nancy Pelosi ? », interrogeait le républicain Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants. Et pourtant, le parcours de Nancy, dont l'identité autoproclamée est celle de « grand-mère de 66 ans », n'a rien de révolutionnaire. Issue d'une famille italo-américaine de 6 enfants, Nancy a grandi à Baltimore, une ville dont son père Thomas d'Alesandro était le maire de la fin des années 1940 à la fin des années 1950. C'est lors de ses études à Washington qu'elle a rencontré son époux, Paul Pelosi, avec lequel elle s'est construit une fortune dans l'immobilier. Et ce n'est qu'après avoir élevé ses 5 enfants que Nancy s'est tournée vers la politique, se faisant progressivement reconnaître au sein du parti démocrate. C'est en 1987 qu'elle a été nommée à la Chambre des représentants, où elle a été depuis, systématiquement, réélue. Mais Nancy, par-delà son caractère trempé, a des convictions qui tranchent parfois avec ses amis du parti. « Elle est plus à gauche que nous et ça se voit à travers ses positions à l'opposé de la politique de Washington. Comment va-t-elle s'entendre avec le locataire de la Maison-Blanche, elle qui a demandé sa destitution, qui n'a pas cautionné le déclenchement de la guerre en 2002 et qui n'a pas voté le renouvellement de la loi antiterroriste ? » Sa ligne de conduite, elle l'a affinée tout au long de ce demi-siècle auprès de son père qui lui a donné le goût de la politique. A Baltimore, ville ouvrière par excellence, les luttes du prolétariat, elle connaît forcément. « Sous ses dehors superficiels, Nancy est plutôt authentique au fond », affirme Edward Markey, un vieux démocrate représentant le Massachussets qui la définit comme une progressiste, mais aussi une pragmatique. « C'est pourquoi, si elle décide de faire comme Gingrich, il y a 12 ans, et opte pour la confrontation radicale, elle risque de perdre des plumes et subir le même sort que son prédécesseur qui avait fini par jeter l'éponge », prévient le vieux sénateur. Selon son entourage, Nancy a tout anticipé. Elle ne veut pas tomber dans le même piège. Elle a prévenu les extrémistes de son parti et ceux qui ont des velléités de revanche qu'ils devront repasser, s'ils espèrent tout chambouler. Aussi elle leur a signifié qu'il n'était pas question de lancer une procédure « d'impeachment » contre le Président et que les enquêtes sur le gouvernement Bush, si nécessaires, devront être bien ciblées.
Dick Cheney dans le collimateur
Déjà, on laisse entendre au sommet du parti démocrate que les objectifs tracés s'articuleront exclusivement autour des investigations liées aux questions financières, aux suites de l'ouragan Katrina, à la mauvaise gestion des fonds en Irak, à la fraude fiscale portée contre certains fournisseurs de l'armée comme Halliburton, que le vice-président Dick Cheney a dirigé par le passé. Au plan des réformes, les démocrates ont annoncé qu'ils feraient passer plusieurs mesures attendues, comme l'augmentation du salaire minimum, la lutte contre les abus des lobbystes, les médicaments moins chers et plus accessibles pour les personnes âgées. Dans un autre registre, Nancy va devoir négocier ferme avec la Maison-Blanche sur les grandes questions internationales. Elle est actuellement sur le point d'achever une enquête sur l'éthique lancée à la suite de nombreux scandales qui ont éclaboussé le congrès ces dernières années. Avec l'humour typiquement italien qu'elle a hérité de ses ancêtres, elle a déclaré : « Peut-être faut-il une femme pour nettoyer la chambre ? » Pelosi devient ainsi la première femme à accéder à un poste aussi élevé. Incarnant l'aile gauche du parti, dominé depuis Bill Clinton par les centristes, « elle est une progressiste qui est surtout capable d'unir les démocrates autour de questions sociales et économiques », selon la sénatrice démocrate de gauche Barbara Boxer. Tout le monde célèbre son pragmatisme, ses qualités d'écoute autant que son charisme, « qualités très utiles surtout pour une femme parmi un groupe dominé par les hommes », insiste Larry Sabato, politologue à l'université de Virginie. Toujours souriante, le regard direct, cette brune, qui s'est lancée dans la politique après avoir élevé ses cinq enfants, est représentante d'une circonscription de San Francisco, l'une des plus progressistes du pays, depuis douze ans. Ses votes à la chambre, pour l'avortement, contre des limitations du système d'aide sociale et contre la guerre en Irak, sa présence indéfectible aux défilés d'homosexuels à San Francisco, n'ont jamais déçu son électorat. Si elle promet de faire front avec George W. Bush dans la guerre contre le terrorisme, elle a, dès son élection, souligné que son parti ne s'inclinerait pas quand il y aura des différences sur les questions économiques, dont elle compte faire son cheval de bataille.
PARCOURS
Nancy Pelosi est née à Baltimore, dans l'Etat du Maryland. Son père, Thomas d'Alesandro Jr., est élu à la Chambre des représentants de 1939 à 1947, puis maire de Baltimore entre 1947 et 1959. Elle est la seule fille d'une famille italo-américaine catholique de 6 enfants. Après des études à Washington, elle part pour San Francisco et devient porte-parole du Parti démocrate pour la Californie du nord. Elle épouse un investisseur immobilier qui fera fortune et dont elle a cinq enfants (quatre filles et un garçon). Elle possède en 2006 la huitième fortune de la Chambre des représentants. Quand, en 1987, la représentante du 5e district de Californie Sala Burton décède d'un cancer, Nancy Pelosi est élue à 47 ans à sa place lors d'une élection partielle dans l'un des sièges les plus traditionnellement démocrates du pays. En 2001, elle est élue Minority Whip, un poste correspondant à celui d'assistante du chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Suite à la démission de Richard Andrew Gephardt, qui occupait ce poste après les élections de mi-mandat de 2002, Nancy Pelosi est élue pour le remplacer. Représentante de l'un des districts les plus à gauche du pays, elle est considérée comme l'une des principales voix du courant libéral (au sens américain, c'est-à-dire socialement progressiste).


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