Des citoyens dénoncent les mauvaises pratiques de certains gestionnaires, qui privilégient des quartiers aux dépens d'autres. Le rationnement de l'eau depuis près d'un mois risque de connaître des débordements imminents à Souk Ahras, où sa gestion est soumise à un suivi hasardeux, dans la mesure où sa distribution est entachée d'irrégularités. En croyant bien faire, l'Algérienne des eaux (ADE) maintient un rationnement plus ou moins équitable dans les quartiers chauds et prolonge la durée d'approvisionnement dans certaines agglomérations pour en priver d'autres. «Depuis quatre jours, l'eau n'a pas coulé dans nos robinets et nous savons que pour d'autres cités, l'eau est déversée sur la chaussée», a déclaré R. Abdelkader, un abonné de l'ADE qui habite à deux cents mètres du siège de cette dernière. Les habitants des quartiers du centre-ville, dont la moyenne de rationnement en eau potable est de deux jours par semaine, voient leur patience transformée en quitus pour réduire l'ouverture des vannes à un jour par semaine. Un éclatement d'office sera causé par les agents de suivi, qui agissent souvent de leur propre chef pour décider du débit et du moment de la libération de la quantité d'eau fixée. Un phénomène qui a été confirmé à El Watan par leurs propres collègues. Ces derniers n'ont pas lésiné sur les mots pour désigner par leurs noms les auteurs de cet acte qui va à contresens de l'administration de l'ADE, laquelle aurait instruit lesdits agents pour veiller au respect du programme d'alimentation cyclique des cités de Souk Ahras. Un autre problème a été dénoncé dans la foulée par les résidents de la cité LSP-Ibn Rochd, qui ont récemment levé le voile sur un piratage du réseau d'AEP par les habitants des bidonvilles, encouragés d'après leur constat par une partie responsable. Ils se demandent, à juste titre, si l'eau qui coule vers le logement du P/APC est rationnée. «Nous vivons le calvaire depuis des années et les services de l'ADE, que nous avons approchés maintes fois, refusent de se pencher sur le problème du manque d'eau dans notre cité. La situation ne fait qu'empirer avec la diminution des réserves et la supposée rationalisation de l'utilisation des ressources hydriques», a déclaré le représentant du quartier, soutenu dans sa démarche par ses voisins. De même pour au moins les 90 foyers des personnes qui bénéficieraient d'après plusieurs sources de conduites spéciales et d'un approvisionnement H24. La grogne des citoyens risque de tout déballer dans les prochains jours, à commencer par le coût réel de certaines factures, le choix des clients et l'opération des compteurs.