La liste des attributaires de 625 logements sociaux locatifs sur les 857 réalisés à Témouchent ville n'est pas près d'être assainie, plus d'un mois après son affichage. C'est ce qui était entendu avant le changement opéré à la tête de la wilaya, cela du fait du temps nécessaire pour examiner la validité de pas moins de 3600 recours. Il est certain que le nouveau chef de l'exécutif va y regarder à deux fois de très près une affaire qui a été lamentablement menée, au point que les manifestations qu'elle a entraînées ont mobilisé un nombre impressionnant de protestataires, ce qui a vu un déploiement de forces anti-émeute, comme cela ne s'était pas vu depuis des années. L'affaire a également compliqué les rapports du wali avec le premier magistrat de la ville qui, depuis, boudait toutes les réunions auxquelles il était convié, le wali de son côté l'accablait de reproches à propos de la gestion de la ville. Des proches du maire mettent sa bouderie en raison du fait que la liste arrêtée par la commission de daïra dans laquelle il était un membre majeur, aurait été chamboulée par le wali, d'où le mécontentement des demandeurs de logements. Pis, maladresse fatale, alors que 857 logements étaient disponibles, seulement 625 ont été attribués. Cette décision avait pour objectif de pouvoir se rattraper en corrigeant les «erreurs» avec les 232 restants. C'était une façon d'avouer que la liste établie n'était pas satisfaisante. Les trois brigades mobilisées pour enquêter sur les 3600 recours n'ont pas la tâche facile. Les pressions qui s'exercent sur elles ne sont pas des moindres. Récemment, l'ex-wali a avoué avoir rabroué un directeur d'exécutif qui a tenté d'obtenir un passe-droit pour un demandeur. Autre fait divers: se présentant chez l'un des requérants, une des brigades a eu la surprise d'apprendre qu'il est décédé depuis… quatre années. L'OPGI a recensé pas moins de 400 logements sociaux dont les pas-de-porte avaient été vendus. Cette découverte a été faite par l'OPGI à la faveur de l'opération de régularisation en faveur des occupants réels des logements sociaux.