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Hamid Moualhi : Le forgeur des mots à succès
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Publié dans El Watan le 03 - 11 - 2017

Il est le parolier de Mohamed Allaoua avec qui il a écrit plusieurs albums. Hamid Moualhi est devenu le forgeur de textes à succès. Les tubes qu'il a écrits ne se comptent plus aujourd'hui. Nous l'avons rencontré à Tizi Ouzou, où il nous a livré son histoire et raconté sa réussite qu'il décrit d'expérience inattendue, mais très majestueuse.
Né en 1973, à Tirmitine (pluriel de Tarmit qui veut dire expérience en amazigh), pas loin de la ville de Tizi Ouzou, Hamid Moualhi, parolier, ne cesse d'enchaîner les succès depuis près de quinze ans de carrière dans l'écriture des textes pour chansons. Sa vie est partagée entre son métier d'auditeur dans une entreprise de catring à Hassi Messaoud et l'écriture poétique dans le nord du pays. Il est derrière la réussite de plusieurs artistes kabyles, notamment Mohamed Allaoua, à qui il a écrit plusieurs albums. Hamid Moualhi est un forgeur de mots, comme on l'appelle. Sa facilité d'écrire et d'adapter ses textes à la musique fascine plus d'un.
Lors de notre rencontre avec lui à Tizi Ouzou, il livre son histoire avec les mots. Pour la cerner, Hamid remonte jusqu'à son enfance. «Tout le mérite revient, d'abord, à mon grand-père, Ahmed, avec qui j'ai vécu mon enfance», se souvient-il. Hamid décrit son grand-père comme un amoureux du patrimoine artistique kabyle. Il adorait, d'ailleurs, l'accompagner dans ses sorties de chasse, car c'est durant celles-ci qu'il lui faisait écouter Cheikh El Hasnaoui, Hanifa ou Slimane Azem.
Ces artistes ont, surtout, appris à Hamid la profondeur, l'originalité et l'amour qu'il porte aujourd'hui pour les mots. Mais le grand-père n'était pas qu'un agriculteur ou un simple chasseur, mais il était aussi celui à qui on faisait appel pour régler les conflits dans le village. C'étaient, là, des discussions interminables auxquelles Hamid prenait part et lui ont appris à placer les bons mots pour convaincre. Son père, Mohamed, qui avait vécu du temps du colonialisme à Alger, lui a fait découvrir un autre univers musical.
C'est avec lui qu'il trouve cette manière de marier les mots afin de leur donner la force. Son père lui faisait écouter, notamment, Georges Brassens, Dalilda, Serge Gainsbourg, Léo Ferré, Charles Aznavour et Idir. Hamid raconte qu'il attendait impatiemment le retour de son père à la maison pour pouvoir savourer aussi de l'oriental avec Farid El Atrache et Abdelhalim Hafez. «Mais quand je cherche de la consolation, c'est Lounis Aït Menguellet que j'écoute. Il était le seul à pouvoir apaiser l'adolescent amoureux que j'étais», confie-t-il.
Matoub
En parlant d'amour, c'est à sa dulcinée que Hamid a écrit le premier poème de sa vie à l'âge de 15 ans. «Je l'ai écrit en arabe académique. Et c'est quand j'ai tenté de le traduire en kabyle que j'ai découvert que je m'exprimais mieux dans ma langue maternelle. J'ai décidé, donc, de n'écrire qu'en kabyle», explique-t-il. Hamid excelle dans ses études. Il était le premier de sa classe au primaire et au CEM. Au lycée, il avait espéré faire de la littérature, mais son professeur de mathématiques en a voulu autrement.
Il l'avait inscrit en mathématiques. Hamid obtient son bac en 1992. Dans sa fiche de vœux, il met comme premier choix, science politique et relations internationales, puis journaliste et, enfin, sciences juridiques et administratives. Et c'est cette dernière qu'on lui avait accordée. Il entre à la faculté de Boukhalfa, à Tizi Ouzou, où il a passé près six ans entre les études, le mouvement culturel et le combat identitaire.
C'est durant cette période qu'il a fait la connaissance de plusieurs artistes et chanteurs kabyles, dont Hocine Azar ou Kamel Tarwiht (animateur à BRTV). Il a, notamment, connu Lani Rabah, le chanteur de l'amour. C'est à Lani Rabah, qu'il décrit comme Amar Ezzahi kabyle, que Hamid a rédigé le premier texte professionnel. Il lui a écrit l'istikhbar et un couplet de la chanson Hamlagh-kem (Je t'aime), un tube qui parle d'amour, qui a cartonné durant les année 1990. Hamid signe, ainsi, le début de sa carrière de parolier.
Mais l'assassinat de Matoub Lounès l'a affecté. Il a décidé, depuis, de tout arrêter. «J'ai connu Matoub grâce à mon oncle. Je me rappelle, qu'il lui a animé une soirée en 1988 et c'est là que j'ai fait la connaissance du Rebelle.
Grâce à mon oncle, j'ai aussi connu plusieurs autres artistes, comme Rachid Koceila, Rachid Mesbahi et le défunt Khaloui Lounes. Durant les années du terrorisme, plusieurs d'entre eux venaient à Tizi Ouzou retrouver un peu de leur liberté au temps du terrorisme. Matoub était celui qui m'a le plus marqué. Je n'ai pas pu retrouver mes mots depuis son assassinat. Il m'a fallu un peu de temps pour reprendre l'écriture», confie-t-il.
Allo Triciti
Le talent de Hamid a été vite repéré. Ses textes faisaient déjà le tour des artistes. Dès lors, il a commencé à être convoité. L'un d'eux n'était autre que Mohamed Allaoua. «C'est un ami à moi, un producteur basé à Tizi Ouzou, Nadir Guendouri, qui a invité Allaoua à donner des spectacles ici à Tizi. Moi, je n'ai assuré que l'animation.
Une année plus tard, Allaoua me demande d'écrire pour lui. Je ne vous cache pas que je l'avais mal jugé au début. Il avait déjà des tubes comme La Kabylie fort fort ou Baba cheikh et je me suis dit que ce n'est pas mon style. A l'époque, j'écrivais pour Yasmina, Lani Rabah, Hacene Ahres, Ali Ferhati, Si Moh ou Kheloui Lounes. Mais j'ai vite changé d'avis après avoir fait sa connaissance», confie-t-il. Allaoua prend, alors, sa guitare puis son mandole et chante, devant Hamid du châabi et de l'andalou. Puis les discussions s'enchaînent.
Hamid change d'avis, et décide depuis d'écrire pour Alloua. «Allaoua m'a étonné. J'ai découvert en lui, un artiste, qui a un vrai projet, une vision et qui sait ce qu'il veut exactement. Il est rebelle à sa manière», explique-t-il. C'est Hamid qui a réécrit et adapté le texte Allo Triciti de Cheikh Noureddine. Allo Triciti a cartonné.
C'était un tube de Allaoua qui a tout fracassé. «Allo Triciti est utilisé par les femmes dans les 1870, quand les Français avaient envahi la Kabylie, électrifié les villages et fait découvrir aux villageois le téléphone. Pour prévenir les hommes de l'arrivée des Français, les femmes créaient Allo Triciti qui est devenu par la suite une chansonreprise notamment par Cheikh Noureddine», raconte Hamid.
Puis les succès s'enchaînaient comme celui de Vava Cheikh et bien dans tant d'autres. Hamid est devenu le parolier, par excellence de Allaoua avec qu'il a écrit tous les autres albums, dont Si3qa (2006), Tamghart-iw (2007), Azed Ar Ghuri (2008) ou Lhub-iw Amerwarou (2009).
Hamid reprend en 2015 et écrit tout l'album Tezzim-iyi du même artiste. En parallèle, il a écrit aussi pour Karim Yeddou, Taoues Arhab, Rachid Koceila et pour Lani Rabah. Ce n'est pas tout, car Hamid anime les conférences et les tournées des artistes, comme celles de Aït Menguellet. C'est lui qui a aussi animé la conférence qu'a donnée idir, la semaine dernière, à Alger. Il est auteur de deux textes du nouvel album de Allaoua, Hawla (Beaucoup). Actuellement, il a un projet avec Safy Boutella, qui a assure l'arrangement du nouvel Album de Taous Rahab.
Hamid se dit comblé et fier de ce qu'il a accompli jusqu'ici. Ces textes embellis d'amour, de politique sur une portée socioculturelle resteront longtemps sur la langue des admirateurs. «Je ne peux vous décrire mes sentiments quand j'entends les gens reprendre mes textes. J'ai entendu des milliers de gens chanter par cœur à Vava Cheikh, au stade du 5 Juillet, lors de la finale de la JSK en coupe d'Afrique et je peux vous dire que j'ai eu les larmes aux yeux. C'était une sensation indescriptible», avoue Hamid.


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