Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a exprimé, hier, lors de son meeting électoral à Béjaïa, le soutien de son parti aux travailleurs du groupe agroalimentaire Cevital, qui connait le blocage de ses investissements au niveau local depuis des mois. En effet, la direction du port de Béjaïa, dénuée de toute logique et au mépris des lois, a empêché le déchargement d'un matériel destiné à l'installation d'une usine de trituration de graines oléagineuses dans la région. «Les travailleurs de Cevital ont raison de se mobiliser pour défendre leur outil de travail et de dénoncer le deux poids deux mesures des pouvoirs publics dans le cadre de traitement des dossiers d'investissement, car il s'agit bien d'une injustice», a déclaré la responsable du PT. Dans le même contexte, elle a rappelé que «la loi doit être au-dessous de tout», avant de qualifier les agissements du directeur de l'EPB, une partie dans le conflit, sans le citer «de dérive et de discrimination» envers les responsables de Cevital et les travailleurs. L'oratrice pense, plutôt, que les pouvoir publics doivent encourager «les investisseurs qui créent la richesse et les postes d'emploi et aux entrepreneurs de garantir les droits des travailleurs». Abordant la question des libertés, la pasionaria a fustigé l'administration qui ne cesse de s'en prendre aux espaces d'expression, descellant à travers l'interdiction, par les autorités, de certaines manifestations culturelles à Béjaïa, «la peur est le signe de faiblisse du régime». Par ailleurs, en présentant son programme électoral, Mme Hanoune a plaidé pour «un système de péréquation dans la gestion des collectivités locales qui permettra de différencier entre les communes riches et celles qui sont démunies». En outre, elle constate que «les besoins de la population se heurtent à la politique d'austérité où les budgets ont été réduit, à l'image de celui du fonctionnement qui a connu une réduction de 38,3% ». Pour elle, «le pouvoir n'a pas l'intention de remplacer les 14 250 départs à la retraite dans la fonction publique». Aussi, le secteur de l'éducation a connu une coupe de 40 milliards de dinars. «Cela veut dire que les salaires ne connaitront pas d'augmentation, la formation continue des fonctionnaires sera gelée au même titre que les échelons et divers promotions», analyse-t-elle. Ainsi, le gouvernement continue de fragiliser les acquis sociaux, car l'austérité touche, justement, des secteurs sensibles comme la santé, l'éducation, l'industrie et l'agriculture où le fonctionnement et la qualité de service seront fortement impactés, soutient la conférencière. Quant à la transparence dans l'organisation de ces joutes électorales, Mme Hanoune reste septique, puisque le cadre juridique et les conditions dans lesquelles se déroule cette campagne sont inchangés. De même que la HIISE ne dispose ni des moyens ni des prorogatives nécessaires pour surveiller et garantir un scrutin propre. Et d'ajouter qu'en dépit de la forte abstention qui a marqué les législative du mois de mai dernier, cela n'a pas empêché les partis au pouvoir d'opérer un putsch électoral. Cela dit, la participation du PT «n'est pas une caution à la politique du gouvernement, mais c'est un moyen de résister et de faire face à la décomposition politique».