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«Le musulman n'est ni responsable ni coupable de ce qui se passe»
Abdallah Zekri. Délégué général du CFCM, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie
Publié dans El Watan le 26 - 12 - 2017

Cette année 2017 a de nouveau été marquée, surtout dans ses dernières semaines, par la remise sur le tapis de la question musulmane en France. Le point focal a été la manifestation d'élus pour protester contre les prières de rue et la réception de toutes les religions du pays quelques jours avant Noël par la présidence de la République. Pour faire le point, nous avons demandé à Abdallah Zekri, qui suit cela de près, de nous éclairer en un tour d'horizon élargi.
- On a vraiment eu l'impression que la question de l'islam a largement été à la une des médias cette année ?
Cela n'arrête pas, j'ai encore été interrogé par des journalistes sur l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti Les Républicains. J'ai répondu qu'au sein même de son parti il est contesté pour son discours radical et que beaucoup de gens ont quitté le navire. Nous, en tout cas, nous n'avons pas confiance en quelqu'un qui a basé sa campagne sur l'identité, dans le sillage de son ancien patron, Nicolas Sarkozy.
- Le climat politique est, sur certains aspects, relativement apaisé, et pourtant quelques personnes lancent des flammes incendiaires. Qu'en pensez-vous ?
Ils persistent. Que ce soit Wauqiez, Le Pen, ou l'ancien Premier ministre, Manuel Valls, qui surprend tout le monde. Lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, ministre des Cultes, nous avons eu des rencontres et il a maintenant viré de bord. Il passe son temps sur la laïcité et il accuse l'islam de tous les maux, c'est assez grave, car cela encourage à la haine.
- Selon vous, l'islam est-il utilisé comme marche-pied politique ?
Un peu. Pourquoi le président Macron veut-il une table ronde avec les responsables religieux ? C'est pour clarifier les choses. C'est trop. On lit le journal, on parle de laïcité, on allume la radio c'est pareil, on met la télé, on abreuve les gens là-dessus. Cela vise les musulmans, mais nous, les musulmans, la laïcité on la respecte.
La laïcité, cela nous arrange. C'est la non-ingérence du politique dans le religieux. C'est permettre à tous de pratiquer librement. La prière de rue a pris de l'ampleur, le vendredi, parce qu'en certains endroits il manque des lieux de culte. Il faut doubler le nombre de mosquées pour éviter cela. L'islam est arrivé en retard sur la table de la République. On ne demande de l'argent à personne.
La majorité des mosquées ont été construites avec l'argent des fidèles. Les pays, qui ont financé certaines mosquées, sont des pays qui ont des relations avec la France et cela passe par des banques officielles. Les pays ont assez de problèmes chez eux pour financer le culte en France.
- Quel fidèle prie par plaisir dans la rue ?
En islam, on ne prie pas dans le caniveau. La prière du vendredi doit se faire dans un lieu de culte, avec un imam et pas dans la rue avec n'importe qui. Ceux qui poussent sont les mairies qui refusent ou empêchent la construction de ces lieux ce culte. Ceux qui en profitent sont aussi parfois les salafistes. J'ai dénoncé les hommes politiques qui sont venus empêcher les prières de rue en chantant la Marseillaise, envenimant les choses. La plupart des gens qui prient sont Français et connaissent la Marseillaise.
- Quel bilan tracez-vous de cette année 2017 ?
On peut en parler sur plusieurs sujets. Déjà une satisfaction pour les actes anti-musulmans qui ont connu une baisse. Cette baisse, elle est due au fait que l'Etat a mis les moyens financiers pour protéger les lieux de culte avec la vidéo-surveillance. Il y a eu aussi l'opération Sentinelles, avec la protection des mosquées.
De plus, il n'y a pas eu, heureusement, d'attentats qui, à chaque fois, éveillent les identitaires et les racistes qui considèrent que derrière chaque attentat il y a tous les musulmans. Quant il y a eu une bombe dans une mosquée du Sinaï, avec 305 morts musulmans, on n'a pas beaucoup entendu de réactions.
Et lorsque ce sont d'autres types d'attentats, on nous reproche de ne pas réagir. Nous, on n'est ni responsables ni coupables de ce qui se passe. On en a assez qu'on nous dise de sortir dans la rue et de manifester… Même pour la mort de Johnny Hallyday, certains ont avancé l'énormité que les musulmans n'étaient pas dans la foule. Est-ce qu'on a fait un tri ? Pour voir qui était qui ? N'empêche que la stigmatisation est toujours là.
- 2017 a été marquée par une succession au CFCM et par le lancement de la Fondation de l'islam de France. Est-ce en bonne voie ?
Le changement au CFCM est l'application de la présidence tournante. On a désormais la présidence du Turc Ahmet Ogras, après Anouar Kbibech, le Marocain, et après Dalil Boubaker, l'Algérien. Chacun a géré ou gère à sa façon. Pour que le CFCM marche et avance, il faut qu'il y ait une discussion au niveau de la direction collégiale.
Tout président du CFCM doit travailler en équipe pour réussir. Actuellement, Ahmet Ogras fait son apprentissage et il a des difficultés de communication. Personne ne peut travailler seul.
Quant à la Fondation de l'islam de France avec le conseil d'orientation, ce qui me désole c'est que la Fondation de l'islam est présidée par Chevènement, un non-musulman, alors qu'aucune fondation n'est dirigée par un non-juif ou un non- chrétien. Je ne mets pas en cause ses compétences ni ce qu'il fait. Je regarde la réalité et les musulmans ne sont pas contents qu'un non-musulman soit à la tête de cette institution.
- Selon vous, il n'y a donc pas eu cette année d'avancée réelle sur l'islam dans le pays ?
Non. On a connu, il est vrai, une période électorale intense. On a aujourd'hui un ministre de l'Intérieur et des Cultes, Gérard Collomb, auquel j'ai dit récemment que cela fait sept mois qu'il est en poste et qu'à ce jour, il n'a pas reçu les membres du CCFM. C'est contraire aux habitudes.
Bernard Cazeneuve, le ministre précédent, avait des rencontres régulières et permanentes. Est-ce que cela veut dire qu'il y a du nouveau qui se prépare ? On entend dire qu'il y aurait une refonte du CFCM. En tout cas si c'est l'Etat qui pense tout seul à la manière dont l'islam doit être géré, cela devient de l'ingérence et entre guillemets, un islam «colonial», un islam géré par les cabinets et cela, on ne pourrait que difficilement l'accepter.
- Quels sont vos vœux pour la nouvelle année 2018 ?
Il va falloir tout mettre à plat et travailler à une nouvelle organisation de l'islam en France. On ne peut pas travailler avec des accords du style direction collégiale, avec changement de présidence tous les deux ans. Il faut des élections et une direction pour trois ans pour connaître clairement la politique engagée. Les musulmans attendent le renouvellement au niveau des dirigeants, avec de nouvelles compétences. Pour un autre regard sur l'organisation de l'islam et pas un regard archaïque.


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