Commerce extérieur : le ministère appelle les sociétés d'importation à fournir une liste de documents avant le 31 juillet    Hydrocarbures : ouverture des plis des compagnies participant à l'"Algeria Bid Round 2024"    Sonatrach : approbation du bilan annuel et financier 2024 lors de l'Assemblée générale ordinaire    Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes et musulmans condamnent les attaques sionistes contre l'Iran    L'Iran condamne la "lâcheté" de l'attaque sioniste contre la télévision d'Etat    Iran: les frappes sionistes contre la télévision d'Etat ont fait trois martyrs    Ghaza: l'UNRWA met en garde contre l'arrêt complet des opérations humanitaires    La DG de la Communication dément la tenue de toute entrevue médiatique entre le Président de la République et des organes de presse étrangers    L'USMA stoppe l'hémorragie, l'USMK enchaîne    Vers une régulation moderne des importations et exportations    Quels impacts le classement du GAFI (Groupe d'action financière) sur la liste grise et noire dans la lutte contre la corruption ?    « Lorsque l'intérêt d'Israël est en jeu, l'Amérique oublie tous ses principes »    Le site nucléaire iranien de Natanz subit des dommages superficiels    La technologie Oled décryptée pour les journalistes algériens    Entre modernité et modalités d'accession et de relégation    Gattuso devient l'improbable homme providentiel    La première journée des épreuves marquée par une bonne organisation dans les wilayas de l'Est du pays    Une date célébrée à travers plusieurs wilayas de l'est du pays    APN: les textes adoptés renforcent l'assise législative et institutionnelle de secteurs stratégiques    Ligue 1 Mobilis: l'USMA stoppe l'hémorragie, l'USMK enchaîne    Abaissement de l'âge de la retraite pour le personnel de l'Education, une "reconnaissance de son rôle central dans la formation des générations"    Futsal: dernier module de la formation fédérale du 28 juin au 2 juillet à Tipasa    La Direction générale des Archives nationales, un partenaire-clé de la stratégie nationale de transformation numérique    El-Oued: Quinze œuvres sélectionnées pour le 4e festival international du monodrame féminin    Sortie d'une nouvelle promotion du Centre de formation des troupes spéciales de Biskra    APN: adoption de la loi relative à la mobilisation générale    Journée mondiale de l'enfant africain: le ministère de la Solidarité nationale organise une cérémonie au Jardin d'essai du Hamma    Conseil supérieur de la Jeunesse: une caravane pour la préservation de la biodiversité fait une halte dans la wilaya d'Illizi    Festival national du théâtre comique: 7 pièces sélectionnées pour décrocher la "grappe d'Or"    Foot/CAN féminine 2024 (décalée à 2025) : début du stage des Algériennes à Oran    C'est parti !    Ghaghaa, la fontaine oubliée... ou l'art d'assoiffer la mémoire    Les lauréats de l'édition 2025 couronnés    Des chercheurs ont créé un outil pour repérer les ouvrages toxiques    L'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel met en garde    L'Algérie est en mesure de relever toute sorte de défis !    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Lettre de notre ami Benchicou
Vu à la télé
Publié dans El Watan le 04 - 01 - 2018

Notre confrère et ami, Mohamed Benchicou, garde intacte sa perspicacité intellectuelle. Il a tenu à nous adresser, à sa manière, ses meilleurs vœux pour la nouvelle année, en remettant au goût du jour un texte qui chante notre vécu, à travers ses turpitudes et ses espérances, par lequel il se permet de remonter le temps, une quarantaine d'années en arrière, pour mieux nous situer aujourd'hui. Il joue avec les instantanés du temps et des événements dans le style corrosif que nous lui connaissons, pour nous confondre avec nos profondes désillusions, malgré les promesses d'une ère plus féconde et plus proche de nos aspirations, maintes fois ressassées mais jamais réalisées.
C'est en fait une chronique entraînante, et même quelque peu délirante, qu'il nous propose pour nous replonger dans une réalité qui ressemble à une bulle, un raccourci incisif avec un œil très critique sur les lendemains qui déchantent, qui véhicule cependant, non seulement des images de nostalgie, mais aussi un message d'espoir entre les lignes. Pour sa pertinence, nous avons jugé utile de la faire partager à nos lecteurs.
«40 ans déjà !...»
Il y a déjà 40 ans. Quarante ans… ? Cela m'a rappelé une chronique, 40 ans déjà, El Anka n'était pas encore mort, Boudebouze pas encore né, Bouteflika pas encore en exil, la place à la Cinémathèque était à 3 dinars, l'Entente de Sétif et Koussim raflaient les coupes d'Algérie, Lalmas et le CRB les titres de champion, Boudjemaâ Karèche parlait de cinéma, Alloula de Gogol, Messaâdia de «tâches d'édification nationale», on imitait Zinet, Khalida Messaoudi les maths, on s'ennuyait le vendredi, le café au comptoir coûtait 70 centimes et dans El Moudjahid on admirait la plus belle promesse de Boumediène : «Nous serons un pays démocratique et développé au cours de la décennie 80.»
On avait 25 ans
Le MP3 n'était pas encore inventé, de même que le GIA, le RND, la direction assistée, la réconciliation nationale et les brigades anti- non-jeûneurs, mais Bouteflika était parti pour mieux revenir, El Anka pour ne plus jamais revenir, Assad avait débordé à gauche, Koussim et Lalmas avaient raccroché, mais Belloumi avait repris dans les filets, on achetait des Zastava à Sonacome, le ticket à la Cinémathèque coûtait toujours 3 dinars, on imitait Omar Gatlato, le vendredi on visitait le Parc zoologique, Khalida Messaoudi mobilisait les femmes, le café montait à 1 dinar au comptoir, on venait de battre l'Allemagne et dans El Moudjahid on admirait la plus belle promesse de Chadli : «Nous serons un pays démocratique et développé au cours de la décennie 90.»
On avait 30 ans
Nous en avions presque 40 quand le Mur de Berlin s'écroula, de même que Messaâdia, les «tâches d'édification nationale», le FLN, les dernières Zastava, la presse unique, l'Union de la gauche, la Perestroïka, le socialisme, les souvenirs de Gijon, l'ère Chadli, Madjer était transféré à Porto et Assad dans un camp du Sud, Bouteflika n'était pas encore là, mais Boudiaf était revenu puis reparti, la Cinémathèque d'Alger était passée à 5 dinars et celle de Bordj Bou Arréridj à la trappe, Boudebouz venait de naître, Boudjemaâ Karèche ne parlait plus de cinéma, Khalida Messaoudi dénonçait la fraude électorale, le vendredi on allait à la mosquée, le café au comptoir passait à 4 dinars et dans El Moudjahid on admirait la plus belle promesse de Zéroual : «Nous serons un pays démocratique et développé au cours de la décennie 80.»
A nos 45 ans, le noir devint à la mode, le café en profita pour passer à 7 dinars, une nuit crasse tomba subitement, de même que nos amis, nos dernières illusions, le rideau sur Alloula, on avait inventé le MP3, le GIA, le RND, Windows, la direction assistée, pas encore la réconciliation nationale ni les brigades anti-non-jeûneurs, on n'allait plus à la Cinémathèque mais assez souvent au cimetière, on imitait Ali Benhadj, nous partions en exil pendant que Bouteflika en revenait, Boudjemaâ Karèche ne parlait plus de cinéma et dans la presse indépendante on lisait la plus belle promesse de Bouteflika : «Nous serons un pays démocratique et développé d'ici à 2004.»
Aujourd'hui, nous avons 65 ans et nous vous racontons tout ça d'un café du quartier. Tout avait cessé brusquement de nous surprendre, le café au comptoir à 12 dinars, les doberman du FLN, Mohamed Gharbi en prison, Khalida Messaoudi ministre, l'invention de la réconciliation nationale, Boudjemaâ abandonné.
Rien ne nous rappelait plus le temps ancien, le MP3 était déjà démodé tout comme le GIA, le RND, Windows, la direction assistée, même la réconciliation nationale, tout était nouveau pour nous, l'I-phone, internet, le mms, le big mac, Khalida Messaoudi couvrant la fraude électorale non, rien ne nous rappelait plus le bon vieux temps, sauf cette déclaration d'un certain Ouyahia : «Il faut apprendre à vous serrer la ceinture, le plus difficile est à venir…» Il venait d'enterrer la plus belle promesse de Boumediène, Chadli, Zéroual, Bouteflika… Nous pouvons mourir sans regret : dans ce monde, nous nous sommes bien amusés ! Mohamed Benchicou


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.