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Scénarios. Une question d'écriture
L'imaginaire ou le marteau du zapping
Publié dans El Watan le 01 - 03 - 2007

A partir d'un hommage à Merzac Bagtache pour son prix du meilleur scénario aux Fennecs d'or, une réflexion, optimiste, mais critique, sur les rapports entre la littérature et l'audiovisuel, notamment à la télévision.
Le prix du meilleur scénario à Merzac Bagtache, un geste d'importance par le mérite de l'écrivain qui honore ce prix, resté longtemps l'apanage des sbires de la culture. Pour la première fois, on reconnaît la primauté de l'écriture, la vraie, sur le bricolage et le fourre-tout. Comme beaucoup de citoyens, j'ai vécu sur écran la quatrième nuit des fennecs d'or (22 février, TNA). Je l'ai suivie avec grand intérêt pour une seule raison : voir si les anciens réflexes qui faisaient d'un navet un chef-d'œuvre perduraient ou non. Et pour la première fois, j'ai senti qu'il y avait quelque chose dans l'air, un frémissement prometteur. On ne peut pas faire de film ni de feuilletons sans les écrivains. L'écriture est le fondement même de toute création dramatique. J'espère que cela n'est pas simplement un accident de parcours du Fennec d'or, mais une nouvelle vision des choses. Dans son dernier essai, Le rideau, Milan Kundera écrivait : « La conscience de la continuité historique est l'un de signes par lequel se distingue l'homme appartenant à la civilisation qui est la nôtre. » En termes plus simples : si on n'arrive pas à reconnaître l'évolution naturelle des choses, on se retrouve par définition à l'extérieur de tout effort de civilisation. Ce qui définit l'homme, ce sont ses moyens de continuité dans l'histoire, et dans l'art particulièrement. L'écriture dramatique qui repose essentiellement sur cette continuité, attachée à une grande culture, est restée, dans notre pays, cloisonnée dans des schémas anciennement préétablis, donc incompatible avec l'évolution vertigineuse des arts visuels. Les chaînes de TV arabes et étrangères imposent le pouvoir de la qualité. Il n'y a pas deux solutions : produire du beau ou subir le marteau du zapping et la désintégration ! Dans le monde de l'art, le scénario est d'abord la plus haute exigence de l'écriture, savoir créer des personnages, les faire fonctionner dans un espace, leur donner vie, tout cela avec une imagination fertile et bien sûr l'art du métier. Il est temps de passer au professionnalisme et d'en finir avec la mentalité médiocre des sketches, riwayat (terme usuel, qui veut dire roman, utilisé faussement pour dire théâtre populaire), moussalsal watani... Le mal n'est pas dans le feuilleton en soi, mais dans une écriture appauvrie par la facilité et un simplisme inadmissibles. Dans le monde arabe, les choses ont évolué. Le cas de la Syrie nous pousse à réfléchir. Dans ce pays, l'écriture dramatique est assurée essentiellement par des écrivains de taille tels Khayri Dahabi, Nabil Soulayman, Hanna Mina, feu Mamdouh Udwan, poète, romancier et traducteur de Nikos Kazantzakis entre autres, tous ayant publié de dix à vingt romans. Je suis conscient que l'écriture ne crée pas forcément un bon scénariste, mais il est sûr qu'il n'y a pas de bon scénario en l'absence de fibre littéraire. Nos artistes, du moins les plus visibles, à la télévision surtout, sont des artistes populaires, ce qui ne diminue en rien de leur mérite. Malheureusement, il y a un grand manque culturel à combler. Une absence qui se fera sentir dans la qualité de leurs travaux. Il y a beaucoup de retard dans ce domaine à rattraper. L'écriture, ce sont les écrivains qui la font. La consécration de Merzac Bagtache vient nous rappeler cette évidence. Il a derrière lui une œuvre monumentale qui mérite tous les égards. Il est dans son plein droit de revendiquer, avant tout autre chose, son statut d'écrivain. Après sept romans (Les Oiseaux du Zénith, Azouz le Caporal, Advienne que pourra, etc.) et plusieurs recueils de nouvelles et traductions, il est chef de file de toute une génération. Toute sa vie s'est forgée dans l'espace littéraire, même si aujourd'hui, il laisse un peu de son temps à l'écriture journalistique et au scénario, son péché mignon, pour dire en image, sa vision du monde. Cette reconnaissance exprime, à mon sens, un retour vers l'art, vers l'imaginaire et la vraie fiction qui est le fondement de tout scénario digne de ce nom. Il est temps de penser et de produire dans l'esprit de cette mentalité. La télévision n'est pas seulement un objet de plaisir, mais un horizon à atteindre.

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