Il est des situations où, en plus d'un urbanisme mal contenu s'il n'est anarchique, c'est carrément la perte de repères dans une ville qui semble faire plus de mal. Tiaret, une cité pourtant millénaire, reste à ce titre une illustration parfaite d'une gestion catastrophique cumulée tout au long de décennies passées et qu'aggrave le laxisme à quelque niveau de la responsabilité. La ville a bel et bien perdu son charme mais aussi ses repères. Ici, des sources qui disparaissent, là, quelques pans de son histoire culturelle et civilisationnelle qui disparaissent aussi…. Au delà des discours de circonstance sur l'urbanisme et plus présentement sur la politique de la ville, il y a une réalité cruelle qui, dans le cas de Tiaret, mérite attention à défaut de décisions promptes qu'appellent de tous leurs vœux les citoyens de cette ville. A-t-on le droit de détourner des escaliers en plein cœur de la ville, on ne sait sous quels prétextes fallacieux ? « Droj Edhalma », pour ne citer qu'eux, alors que leur fonctionnalité n'est plus à démontrer, en plus des relents de nostalgie qu'ils charriaient, ont été carrément bétonnés. Disons fermés, pour ne pas dire autre chose, par un privé. Est-ce que c'est son bien personnel ou a t-il agi par ce que l'APC et les services concernés l'y ont autorisés ? A-t-on le droit, sous prétexte de confort commercial ou locatif, de transformer radicalement la façade d'un bloc d'habitat, situé sur un grand boulevard de la ville ? Au delà des réponses, il y a l'urgence d'une résurrection de la chose collective. A contrario, on ne voit pas pourquoi continuer à claironner des discours sur la nouvelle politique de la ville quand celle–ci perd tous les jours que Dieu fait son charme et surtout ses repères.
