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Les marchés Algérois durant le Ramadhan
L'attrait du pain et des olives
Publié dans El Watan le 18 - 10 - 2004

Points névralgiques de la capitale : les marchés, les mosquées et la route. Points désertés de la capitale : les cafés et le travail. Ramadhan, quand tu nous tiens... 29 à 30 jours de cohue-bohue pour acheter son pain, son coriandre et sa viande.
Cette année, le Ramadhan s'est annoncé à la dernière minute. Attendu pour samedi, il a pris de court bon nombre de ménages. Mais, vendredi 15 octobre, personne ne travaille. Les marchés sont ouverts ; il est encore temps de « rattraper » le coup et d'offrir à cet invité d'un mois l'accueil mérité. Vendredi et samedi, on se baladait avec un sac en main pour le cas où un vendeur se « libérerait ». Un bref passage dans la capitale durant ces deux premiers jours de Ramadhan aurait pu laisser croire à la résurgence du régime socialiste. Les revendeurs les plus prisés : ceux du pain, du coriandre - el h'chiche - et de la viande. Le pain, « c'est culturel », commentera un jeune homme de Bab El Oued. Tout bon Algérien qui se respecte doit avoir du pain sur sa table, et ce, 365 jours sur 365 un quart. Et ce n'est pas parce qu'il y a des boureks au menu qu'on doit se passer du pain. Un jeune homme avouera : « Ce qui me fait le plus envie durant le Ramadan, c'est le pain. Quand je sens son odeur tandis que mon ventre gargouille, quand je le touche et qu'il frémit tout chaud sous ma paume, j'ai qu'une seule hâte, le moment de “l'Adhan''. Je peux me passer de viande dans la chorba et de gâteaux, mais il me faut du pain. » La grève des boulangers, il y a de cela quelques mois, avait davantage jeté l'émoi chez les Algériens que les grèves répétées des hôpitaux et secteurs sanitaires. Marché Tnach (de 12 h) de Belcourt. 9 h 30. On ne se bouscule pas encore. Un jour ordinaire. Va-et-vient incessant. On s'affaire comme des fourmis travailleuses à un rythme effréné. Un étrange phénomène se produit régulièrement dans les marchés. Vous prenez deux tables qui vendent la même chose.
La dioulmania
Par exemple, des herbes et des feuilles de dioul. L'une des tables est emplie de monde tandis que l'autre est boudée. Au bout d'un certain temps, il y a tellement de monde devant une table que tous les passants s'arrêtent pour voir ce que propose de si extraordiniaire ce vendeur. Dans 50 % des cas, le simple passant a une subite envie d'acheter des feuilles de dioul et préfère faire la queue chez ce vendeur plutôt que d'aller chez son voisin qui, lui, n'a pas de client. Finalement, un autre passant, curieux, s'arrête devant la foule, cherche à voir ce qui est vendu, mais va acheter auprès du vendeur voisin qui n'a pas beaucoup de fréquentation. Finalement, en moins de cinq minutes, c'est le vendeur infortuné qui se retrouve assiégé. La foule suit la foule sans trop se poser de questions. La dioulmania ? Autre phénomène dans les marchés de la capitale : l'absence de sac à main. Quand certaines femmes s'y aventurent avec leur bagage féminin, le sac est écrasé contre le ventre ou la poitrine. Parfois complètement enlacé, ce sac est l'invité incongrue du marché. Avec l'angoisse des pickpockets, les acheteurs ont leurs petites techniques pour transporter l'argent. Soit directement dans leur main, soit dans la poche intérieure d'une veste ou encore, comme le suggérera un vieille femme, « fi âabouni ». A Belcourt, en cette première journée de jeûne, le marché afflue de consommateurs invétérés de chorba, mais également de badauds. Sinon, comment expliquer la présence de tant de femmes devant le stand de sous-vêtements féminins et celles qui s'extasient devant un coupon de nappe ou de tissu ? Même topo à Bab El Oued. On se crêpe le chignon devant le boucher. Les invectives fusent pour une place de parking. Certains se déplacent d'un pas pressé, s'arrêtent près d'un vendeur, demandent le prix, embarquent la marchandise après quelques grognements à l'endroit du vendeur et reprennent leur course vers un autre carré. D'autres déambulent d'une table à l'autre, hument l'air qui foisonne d'odeurs d'olives, discutent avec un voisin et jurent que « ma ghelbouche Ramdan » (non assommé par le Ramadhan) malgré le manque de caféine et de nicotine. Tout cela sous les yeux des mendiants accroupis à l'entrée du marché qui, dans un rythme cadencé, demandent l'aumône. Un bébé à bout de bras, l'odeur des olives ne les apaise pas, le prix élévé de la viande ne les préoccupe pas. Interrogées sur leurs conditions de vie, les mendiantes ne veulent pas parler. Le regard est torve et la main constamment tendue. Durand le mois de carême, il y a inflation des prix, mais également de la mendicité, qui montre son visage à l'entrée des marchés, devenus le rendez-vous des pauvres et des moins pauvres. Sa population double durand le mois de carême.
Un melting-pot
Endroit où l'offre et la demande se rencontrent, où les flux de « capitaux » s'échangent à une vitesse record, où le cours du dinar s'effondre. Place où le riche et le pauvre se regardent sans se reconnaître, où le voleur et le volé se frôlent. Le marché fait sans distinction d'âge, de sexe ou de classe sociale. Un melting-pot. L'Algérie, qui abat peu à peu les frontières devant l'amener à adhérer à l'OMC, gardera une empreinte, une marque léguée par sa culture. En Europe, les supermarchés, avant de s'implanter, étudient le terrain. Il s'agit de créer les besoins pour amener les personnes à consommer. Ainsi, des études ont été entreprises à cet effet et ont permis de démontrer que les produits de première nécessité devaient être placés au bout du supermarché. Obligés d'aller chercher ces produits, le consommateur devra traverser les rayons pour s'approvisionner en eau, par exemple. Sur son chemin, il aura traversé les étalages de bonbons, de linges de maison et autres. Dans son caddie, on retrouvera ces produits même si dans sa liste il n'a mentionné que l'eau. L'Algérie doit intégrer l'OMC à bien des égards. Pas besoin d'étudier le comportement du consommateur algérien. Ici, il consomme surtout pendant le Ramadhan.


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