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Les « aveux » d'Aussaresses toujours couverts par l'impunité
Cinquante ans après l'assassinat de Larbi Ben M'hidi
Publié dans El Watan le 12 - 03 - 2007

La corde se cassa une première fois. C'est comme un signe : au bout du nœud assassin, l'homme de 34 ans était plus grand que la misérable sauvagerie de ses bourreaux. C'est la nuit coloniale et la nuit tout court du 4 mars 1957. L'homme s'appelait Mohamed Larbi Ben M'hidi. Les bourreaux, eux, ne se cachent plus.
Contredisant la version officielle française du suicide, le général Aussaresses, le tristement célèbre « commandant O », ancien coordinateur en 1957 des services de renseignements à Alger auprès du général Massu, confirme dans le quotidien français Le Monde du mardi 6 mars 2006 que Larbi Ben M'hidi a été exécuté par pendaison et par ses propres soins et reconnaît, également, sans la moindre once de regret, l'assassinat de l'avocat Ali Boumendjel. « Officiellement chargé de coordonner le travail des officiers de renseignements, de la police et de la justice pendant la bataille d'Alger, le ‘'commandant O'' effectue, sans état d'âme, la sale besogne que le pouvoir politique, en métropole, laisse faire, voire ordonne aux chefs militaires français à Alger », écrit Le Monde. Aussaresses raconte au quotidien que Larbi Ben M'hidi est emmené en jeep, dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, vers la Mitidja, au sud d'Alger. Il est conduit dans la ferme désaffectée d'un colon extrémiste. Six hommes préparent l'exécution. Ils glissent une corde autour du tuyau de chauffage accroché au plafond, font un nœud coulant et installent un tabouret en dessous. Peu après minuit, Ben M'hidi est introduit dans la pièce. L'homme refuse le bandeau qu'on lui propose. « C'est un ordre ! », lui lance le soldat. « Je suis moi-même colonel de l'ALN (Armée de libération nationale), je sais ce que sont les ordres ! », réplique Larbi Ben M'hidi, prononçant peut-être là ses dernières paroles. Le « commandant O » refuse d'accéder à sa requête. Pour le pendre, les bourreaux vont s'y prendre à deux fois. La première fois, la corde se casse. Dans une conférence de presse donnée le 6 mars 1957, le porte-parole du gouvernement général déclara : « Ben M'hidi s'est suicidé dans sa cellule en se pendant à l'aide de lambeaux de sa chemise. » Le Monde rapporte également que la version du général Aussaresses est confirmée par un ancien combattant algérien, Mohamed Cherif Moulay, qui s'était rendu à la morgue de Saint-Eugène pour récupérer le corps de son père. « Un cadavre se trouvait sur une table métallique (…) Sur l'un de ses gros orteils, il y avait une étiquette accrochée avec un nom : "Ben M'hidi". J'ai tout de suite reconnu son visage », raconte Mohamed Cherif Moulay au Monde. « Il ne saignait pas, ne portait aucun impact de balle, ni trace de sang, mais il avait à la hauteur du cou une sorte de bleu rougeâtre, comme un œdème », ajoute-t-il. Pour Henri Alleg, torturé par les paras à Alger et auteur de La Question, et qui s'exprimait dans les colonnes de l'hebdomadaire français le Nouvel Observateur, Aussaresses « ne fait que confirmer ce qu'il a écrit et dit lors de son procès portant sur le contenu de son livre (Services spéciaux, Algérie 1955-1957, ndlr). Il n'apprend rien de nouveau. Le général Aussaresses revient sur ses mensonges. Il avait accrédité le fait que Ben M'hidi s'était suicidé. C'est lui qui avait combiné ce mensonge comme lorsqu'il avait transformé l'assassinat du prisonnier politique Maurice Audin en évasion. Cette nouvelle confirmation ne traduit en rien une nouvelle affaire Aussaresses. Le général ne fait que continuer à se vanter. De plus en plus de travaux mettent en évidence les mensonges du régime français pendant la guerre d'Algérie. Aujourd'hui on ne peut plus nier ». Aucune réaction du côté officiel algérien depuis les « aveux » répétitifs du général Aussaresses. « Fusillé, exécuté froidement d'une balle dans la tête ou pendu, ces scénarios ne changent rien à la nature du forfait : un dirigeant de la Révolution, prisonnier de guerre de surcroît, a été victime d'une liquidation pure et simple », déclare au Quotidien d'Oran, dans son édition d'hier, Brahim Chergui, un des responsables de l'Organisation dans l'Algérois. « Il s'agit d'un assassinat. La question de fond reste de savoir qui sont les responsables de la liquidation du membre du CCE. Nul besoin d'exégèse. Les véritables responsables, les donneurs d'ordre sont les décideurs politiques de l'époque », dit-il encore. Pour rappel, Paul Aussaresses avait seulement suggéré dans son livre Services spéciaux, Algérie 1955-1957, publié en 2001, l'assassinat de Ben M'hidi par lui et ses pairs. Il a été poursuivi en justice pour « apologie de la torture ». Il est couvert par les décrets du 21 mars 1962 qui ont amnistié les infractions liées à la répression sauvage du dispositif militaro-policier colonial. D'ailleurs, dans un arrêt de 1993 concernant l'Indochine, la cour de cassation française a restreint la répression des crimes contre l'humanité à ceux commis durant la Seconde Guerre mondiale. En 2003, la cour de cassation rejette la poursuite des crimes contre l'humanité commis pendant « la guerre d'Algérie » dans l'affaire opposant la Fédération internationale de défense des droits de l'homme (FIDH) au général Aussaresses. Le 29 mai 2001, la FIDH avait déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal de grande instance de Paris pour crimes contre l'humanité. Le 11 septembre 2001, le juge d'instruction avait rendu une ordonnance de refus d'informer pour prescription des faits poursuivis. Cette décision avait ensuite été confirmée le 12 avril 2002 par un arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris qui constatait, en outre, l'applicabilité de la loi d'amnistie contre les faits reprochés. Selon la justice française, les actes de torture revendiqués par le général Aussaresses entre 1955 et 1957 ne peuvent être qualifiés de crimes contre l'humanité et entrent donc dans le champ des crimes amnistiés par la France en 1968. La FIDH avait alors condamné « la frilosité et le conservatisme de la décision rendue par la cour de cassation qui refuse encore obstinément d'appliquer la coutume internationale alors même que les faits incriminés obligent pourtant les Etats à poursuivre et juger les auteurs de crimes contre l'humanité ». « Si la France est capable de traduire en justice des criminels de guerre ayant sévi sous le régime de Vichy, elle doit également être en mesure de s'acquitter de ses obligations juridiques en ce qui concerne la guerre d'Algérie », avait souligné Amnesty International lors de la parution du livre. Le 24 novembre 2000, après qu'un certain nombre d'officiers, dont les généraux Paul Aussaresses et Jacques Massu, eurent admis publiquement avoir été impliqués dans des actes de torture et des exécutions extrajudiciaires, plusieurs ONG de défense des droits de l'homme avaient appelé les autorités françaises à traduire en justice les responsables présumés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Mais le 14 décembre 2000, le président français, Jacques Chirac, a opposé une fin de non-recevoir à ceux qui demandaient que soient présentées des excuses officielles concernant la pratique de la torture par des soldats français pendant la guerre.

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