Les proches collaborateurs du SG du RND, Ahmed Ouyahia, sont convaincus à 99% que leur « patron » ne se présentera pas aux législatives, mais le concerné laisse tout de même planer le suspense. Hier, lors du forum « Fi El Wadjiha » de la Chaîne I, M. Ouyahia a évacué poliment la question en indiquant que le 1er avril, date limite de la réception des candidatures à la députation par le département de M. Zerhouni, les têtes de liste et tous les candidats RND seront connus de tous. « Dans la maison RND, nous savons qui a déposé son CV pour être candidat à la députation, mais nous avons le droit de garder le silence et de ne pas dévoiler les noms jusqu'au jour J. Alors, essayez de patienter encore cinq jours pour connaître si M. Ouyahia est candidat ou pas. A partir de dimanche prochain, les listes seront disponibles sur internet », a souligné l'invité de la Chaîne I. Dans ce contexte, il révélera que la commission électorale nationale du RND procède actuellement aux dernières retouches des listes des candidats du parti aux élections législatives du 17 mai prochain. Par cette réplique, l'ancien chef du gouvernement a probablement voulu avancer implicitement qu'il n'envisage pas d'effectuer des changements sur les listes fin prêtes de son parti pour uniquement faire contrepoids aux candidatures éventuelles de dirigeants de partis politiques. « Les listes définitives seront prêtes à la fin de la semaine et je peux avancer que des ministres se sont portés candidats. Cependant, la concurrence est légitime lors de la confection des listes », dira M. Ouyahia, allusion faite sûrement à Boubekeur Benbouzid, actuel ministre de l'Education nationale, et à l'ancien ministre de l'Industrie et député sortant Abdeslam Bouchouareb, qui, selon certaines indiscrétions, se disputent la tête de liste à Oum El Bouaghi, leur région de naissance. A Mascara, inévitablement c'est l'actuel président du groupe parlementaire, Miloud Chorfi, qui est en tête de liste des candidats RND. A Sétif, il est fort probable que ce soit Yahia Guidoum, ministre de la Jeunesse et des Sports, qui se placera en pole position des candidats du RND, sans omettre l'ex-vice président du Conseil de la nation et coordinateur du bureau du parti à Alger, Chihab Seddik, qui est le favori pour être tête de liste dans la capitale. M. Ouyahia pense que la participation des candidats indépendants est appelée à s'accroître, rendant la compétition plus rude. Sur ce chapitre justement, M. Ouyahia dit qu'il n'est pas contre le principe de la participation des candidats indépendants, mais il conteste les conditions retenues qui, de son avis, sont faibles. « Il est nécessaire de procéder à la révision des critères devant présider à l'établissement des listes électorales afin qu'elles soient plus représentatives du peuple », dira-t-il. Bien que la loi autorise les candidats indépendants, il n'en demeure pas moins, de l'avis de M. Ouyahia, que leur grand nombre pose des interrogations, outre qu'il créera une mosaïque au sein du Parlement. Le RCD, le FFS et El Islah Par ailleurs, tout en se félicitant de la participation du RCD à ces élections, M. Ouyahia regrette le boycott du FFS. « La participation du RCD apportera incontestablement un plus à la scène politique. Par contre, je tiens à préciser que nous respectons la position du FFS, mais nous regretterons son absence, car de mon point de vue, les partis qui ont une histoire, un parcours politique et une présence sur le terrain sont un véritable acquis et leur participation ne peut que susciter un débat riche et des idées intéressantes », a affirmé le SG du RND. Concernant la crise qui secoue El Islah, M. Ouyahia, même s'il ne partage ni les idées ni les positions de ce parti, s'est réjoui de constater qu'un clan de cette formation, sous le même slogan, participe aux élections législatives. « Si cette formation est complètement écartée des législatives, il y aura une interprétation politique, mais le fait qu'un clan participe, c'est un bon point. Au RND, nous sommes déçus de constater qu'il y a des crises et des conflits répétés au sein des partis et nous souhaitons que, dans le futur proche, les formations politiques évoluent de façon normale », a expliqué le chef de file du RND, qui a déjà connu des perturbations et un mouvement de redressement... Le RND n'a aucun complexe, selon M. Ouyahia, à soutenir le programme du président de la République et l'Etat algérien dans sa globalité. Pour ceux qui disent que le RND est un parti de masse et de classe, M. Ouyahia répondra que sa formation renferme et accueille toutes les couches sociales, à l'exception des individus qui ne partagent pas les positions du parti et ceux qui ont été à l'origine de la décennie noire qu'a vécue l'Algérie. Pour M. Ouyahia, une majorité en dehors de l'Alliance présidentielle (RND-FLN-MSP) est difficile à imaginer, précisant qu'« en obtenant la majorité, l'Alliance présidentielle poursuivra son soutien au programme du président de la République ». Concernant les élus locaux du RND qui ont des problèmes avec la justice, M. Ouyahia a estimé leur nombre à moins de 1%. A une question sur la fraude enregistrée lors des précédentes législatives, le SG a répondu qu'il a pris connaissance du contenu du rapport élaboré sur cette question, ajoutant que son parti attend toujours sa publication. « Pourquoi a-t-on enterré ce rapport ? », s'est-il interrogé. M. Ouyahia a avoué que sa formation n'a pas été touchée par le phénomène de « corruption » qu'ont connu certaines listes électorales où les candidats auraient donné de l'argent pour être placés en tête de liste. Quant à l'affaire Khalifa, le patron du RND estime qu'entre l'Algérie et la Grande-Bretagne, il existe une série d'intérêts. Selon M. Ouyahia, le processus d'extradition d'un individu est long et ce n'est pas pour autant que l'Algérie doit rompre ses relations avec ce pays.
