Pourquoi les chantiers engagés par les entreprises dans nos cités n'obéissent pas aux règles de sécurité ? Nombreux sont les maîtres d'œuvre chargés de travaux de voirie, de raccordement du réseau primaire ou de ravalement des immeubles qui se mettent en porte-à-faux avec les rudiments des règles de sécurité. Non seulement ces entreprises génèrent des désagréments en termes de fluidité de circulation automobile et piétonne, mais les risques liés à leur activité professionnelle ne sont pas rares. Voir un ouvrier naviguer en tongs, sans casque ni harnais sur un échafaudage, n'est pas sans donner un tressaillement au quidam d'en bas. Lors de la dernière opération de ravalement des immeubles de la capitale en « bichromé » (bleu et blanc), plus d'une quinzaine de tâcherons se sont vu projetés dans le vide, passant de vie à trépas. Les entreprises à qui sont confiés les travaux de réfection de certaines façades n'en n' ont cure de la réglementation en vigueur. Le maître d'œuvre ne juge pas opportun de recourir au panneau d'indication, la pose de plot et encore moins la toile de protection censée mettre à l'abri le manutentionnaire de mauvaises surprises, d'une part, et le passant qui risque d'essuyer des jets de crépi, d'autre part. Je me rappelle de cet ouvrier qui, le corps brinquebalant sans sangle, s'affairait en haut de la rampe du front de mer à peinturlurer la balustrade : une main tenant le pinceau, l'autre cherchant difficilement à se cramponner à la rambarde. Une opération suicidaire que je voyais de loin. Le cœur serré, j'ai préféré illico changer de trottoir que d'assister à… l'irréparable. Le plus beau est que le manutentionnaire ne voyait guère l'utilité de se prémunir contre un tel risque, s'aventurant dans un exercice des plus périlleux. Et son employeur, non plus. Lui qui préfère lésiner sur les moyens de sécurité supposés protéger « son » ouvrier. Des scènes au quotidien qui donnent le haut-le-corps et interpellent, au demeurant, l'intervention imminente de l'organisme de vérification de la conformité sécurité. Au fait, existe-t-il un corps d'inspection pour contrôler les règles relatives aux conditions de travail dans un chantier ?