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Une alternative fondatrice
OGM et agriculture biologique en Algérie
Publié dans El Watan le 09 - 05 - 2007

L'Algérie est l'un des rares pays dans le monde à s'être déterminé nettement et rapidement sur la problématique des organismes génétiquement modifiés, les OGM.
L'arrêté du 4 décembre 2000 pris par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, s'il atteste en effet de la vitesse avec laquelle le phénomène OGM a été pris en compte politiquement par une mesure gouvernementale, c'est d'abord parce que la fin des années 1990 — et le passage au troisième millénaire — avait été marquée par de vifs débats sur les OGM et les risques qu'ils impliquaient dans les domaines de la santé, de l'économie et de l'environnement et, plus concrètement encore, pour l'agriculture algérienne. L'arrêté de décembre 2000 dispose dans sa lettre et dans son esprit de la protection du patrimoine végétal national et fixe des interdits sur la commercialisation, dans le territoire algérien de tous les produits ayant fait l'objet de transferts de gènes, en laissant cependant la porte ouverte à la recherche scientifique dans le domaine des OGM. Aujourd'hui, les experts considèrent que ce principe de précaution n'est pas une fin en soi car la question des organismes génétiquement modifiés engage des intervenants multiples tant au niveau des institutions internationales que des opérateurs économiques incarnés par les multinationales de l'agroalimentaire. Celles-ci, dès le milieu des années 1990, avaient développé des campagnes gigantesques sur l'utilité des OGM comme réponse aux besoins en alimentation des populations les plus défavorisées dans le monde sans convaincre que les manipulations génétiques, mises en œuvre pour intensifier la productivité, n'étaient pas sans danger pour la santé des consommateurs. Certaines de ces multinationales, à l'image de Monsantau, étaient liées au complexe militaro-industriel américain et avaient notamment joué un rôle dans la mise au point de procédés chimiques comme l'agent orange, ce défoliant utilisé par l'armée US pendant la guerre du Vietnam. C'est à l'égard de ces conglomérats que le principe de précaution auquel un pays comme l'Algérie fait recours s'avère une parade de première urgence car ces puissantes entités pèsent au sein des grandes institutions de régulation mondiale comme l'OMC ou même au sein du groupe des huit pays les plus puissants du monde, le G8. Chacun se souvient du tumulte qui a entouré les sommets de Seattle ou de Doha où les adversaires des OGM ont fait entendre leurs voix. Car ce n'est pas une problématique qui concerne la seule Algérie mais l'ensemble de la planète, objet d'enjeux colossaux de domination exclusive de la part des multinationales de l'agroalimentaire et du domaine pharmaceutique. L'Organisation mondiale du commerce, à laquelle l'Algérie entend adhérer, est l'un des acteurs majeurs des grands équilibres agroalimentaires du monde, à plus forte raison si ceux-ci doivent relever de droits liés à la propriété intellectuelle.
Un pari d'avenir
Aucun pays ne peut accepter que des brevets soient pris sur son patrimoine végétal par des entreprises dont la visée essentielle est celle du profit, sans compter par ailleurs la dimension éthique que pose tout brevet sur le vivant. Contrairement à la thèse défendue par les multinationales de l'agroalimentaire, les OGM n'aident pas forcément à résoudre le problème de la faim dans le monde et, en fait, ils rendent plus dépendants les agricultures des pays qui en usent. L'objectif des producteurs d'OGM, riz ou maïs par exemple, est de vendre des semences codées qui nécessitent en quelque sorte un mot de passe renouvelable. La philosophie de l'arrêté de décembre 2000 est assez largement, aussi, celle de la prévention contre une telle dépendance. Une démarche confortée par le protocole de Carthagena, de juin 2004 qui laisse aux Etats la latitude de définir leurs choix en la matière. Mais le principe de précaution ne se suffit pas à lui-même s'il n'est pas couplé à une alternative qui, pour l'Algérie, est celle de l'agriculture biologique. Pour être compétitive dans cette filère, l'agriculture algérienne doit réunir trois conditionnalités dont celles du très faible recours aux nitrates et l'absence totale d'OGM dans les cultures exploitées, étant entendu que, par ailleurs, elle est à hauteur du 1/5e du taux de pesticides utilisés dans les pays de l'UE. C'est un pari d'avenir qui reste également conditionné par les mesures qui seront prises dans le cadre plus large des politiques d'environnement, de commerce et de santé. Car le domaine des OGM, en Algérie, met tous ces acteurs de décision en interaction, chacun d'entre eux ayant à peser de tout son poids pour favoriser une posture d'éveil autour d'un phénomène dont la complexité n'est pas réductible au seul contexte de l'agriculture. Enfin, cette complexité est sous-tendue, dans tous les cas de figure, à la mission de contrôle qui est la pierre de touche de tout ce qui a pu — ou pourra —être décidé pour la question des organismes génétiquement modifiés. Contrôle qui ne pourra se fonder que sur un réseau de laboratoires compétents à intervenir sur place et dont il y a lieu de relever qu'ils ne sont pas nombreux actuellement. C'est sur ce socle scientifique que se construira nécessairement une politique fiable de l'autosuffisance alimentaire du pays.


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